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Amirkambiz Hamedanizadeh, WHO Public Health Officer, Standby Partner Norwegian Refugee Council.
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Le rôle crucial des partenaires en réserve dans l'action d'urgence

8 février 2018

Les urgences sanitaires peuvent se produire avec peu ou pas de signes avant-coureurs. Pour sauver des vies, éviter la propagation des maladies ou les retombées d’une catastrophe naturelle, il faut acheminer rapidement sur place les ressources pour les secours, et surtout, des personnels compétents et expérimentés.

«Il faut mettre rapidement en place du personnel supplémentaire pour soutenir l’action d’urgence de l’OMS, mais en situation d’urgence, le moment peut être difficile pour trouver le bon personnel et négocier des contrats», reconnaît le Dr Richard Brennan, Directeur à l’Organisation mondiale de la Santé pour les Opérations d’urgence.

Pour l’OMS, l’un des moyens de combler le manque de compétences en situations d’urgence a été de faire appel à son programme des partenaires en réserve au titre d’accords dits de «standby» (SBP). Celui ci a été mis en place en 2013 en tirant les enseignements de l’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest.

Le programme SBP lie l’OMS à un groupe d’organisations quasi gouvernementales impliquées dans les actions d’urgence et de secours. Elles maintiennent leurs propres listes de professionnels expérimentés et entraînés, prêts à travailler au pied levé dans les situations d’urgence, y compris dans des endroits difficiles.

«Le personnel en réserve a joué un rôle crucial pour soutenir l’action de l’OMS au cours des situations d’urgence au Yémen, en Syrie, en Somalie, au Soudan du Sud et lors de l’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest», explique le Dr Brennan.

Le système de déploiement a été conçu pour être simple et rapide. Lorsqu’un bureau de l’OMS dans un pays transmet une demande aux collègues du siège à Genève, ceux-ci l’examinent et la transmettent aux partenaires en réserve. Ils répondent en 48 heures et fournissent une liste de personnes pouvant être déployées dans les 72 heures. Cela signifie donc qu’un expert peut être sur site en moins d’une semaine (sauf difficultés liées à la délivrance des visas).

Au départ, les déploiements sont prévus pour une durée de 3 à 6 mois, mais ils peuvent être prolongés jusqu’à 2 ans par accord mutuel.

«Le programme nous donne accès à une gamme plus étendue de compétences que celles dont nous disposons dans l’Organisation. Cela nous permet des interventions rapides, flexibles et modulables lorsqu’une situation d’urgence se produit», déclare Indu Ajay Gautam, Administrateur technique à l’OMS pour le programme SBP.

«Par exemple, dans le cadre de nos déploiements d’urgence récents, nous avons réussi à envoyer des experts du changement climatique, de la gestion de l’information et de l’organisation des données, ce qui nous aurait été impossible en ne comptant que sur notre propre personnel.»

Pour l’OMS, ce n’est pas seulement la vitesse avec laquelle l’aide spécialisée est disponible en situation d’urgence qui rend le programme essentiel pour une mobilisation efficace. Il aide aussi à combler un déficit de financement, car les coûts des experts, salaire, indemnités journalières, frais de voyage et d’assurance, sont couverts par les partenaires. Actuellement, neuf organisations ont signé pour ce programme, dont le ministère du Développement international du Royaume-Uni (DFID) en tant que partenaire donateur.

Les avantages retirés par les organisations membres du programme sont que leurs personnels et contractants acquièrent une expérience internationale, une formation et des transferts de compétence.

«Le déploiement a été une grande expérience», confie Joe Swan, envoyé par le RedR australien pour travailler pendant 6 mois dans l’intervention sanitaire pendant la crise syrienne. «J’ai été très heureux de participer à divers projets. Le travail était intéressant et j’avais vraiment l’impression d’être capable d’apporter un changement.»

L’utilité du programme peut être comprise en observant sa croissance depuis son introduction. En 2013, lors de la première année, il y a eu 11 déploiements. En 2016, le SBP fournissait des experts et une aide sur le terrain dans 18 pays, représentant 213 mois de travail d’experts et une assistance d’une valeur supérieure à 4,2 millions de dollars (US $). En 2017, des experts dans 9 domaines spécialisés ont été déployés pour un équivalent de 223 mois de travail dans 16 pays et une aide «gratuite» d’un montant de 3,35 millions de dollars a été apportée par les partenaires.

Partenaires du Programme

  1. CANADEM (ONG internationale)
  2. DSS WATER (Agence néerlandaise)
  3. DEMA (Agence danoise de gestion des urgences)
  4. DFID (partenaire donateur)
  5. iMMAP (ONG internationale)
  6. MSB (Agence suédoise des urgences civiles)
  7. NRC (Conseil norvégien pour les réfugiés)
  8. RedR Australie
  9. Save the Children (Royaume-Uni)