OMS/Yoshi Shimizu
A team of health workers provide vaccination outreach service to remote villages in Fiji.
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Le succès remarquable des vaccins est porteur d’espoir

Alors que le monde entier attend un vaccin pour mettre fin à la pandémie de COVID-19, revenons sur tout ce que les vaccins ont apporté à l’humanité.

14 juillet 2020

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) peut se targuer d’une vaste expérience en vaccinologie, acquise en partenariat avec les secteurs public et privé.

Le programme OMS de préqualification des vaccins, programme novateur d’évaluation pour l’approvisionnement mondial, a permis de mettre des vaccins de qualité garantie, sûrs et efficaces à la disposition de nombreux pays dans le monde. Grâce à ce programme, les pays ont l’assurance que les vaccins achetés sont conformes aux normes d’innocuité, d’efficacité et de qualité.

Avec le concours de l’UNICEF, de l’Alliance Gavi et d’autres encore, le Programme élargi de vaccination (PEV), créé par l’OMS dans les années 1970, a fait bénéficier des centaines de millions d’enfants dans le monde de vaccins salvateurs. Tous les pays du monde ont un programme de vaccination. C’est le programme de santé publique qui a la plus grande portée et l’impact le plus profond. Le personnel de l’OMS a aidé les pouvoirs publics et les professionnels de la santé à administrer les vaccins à ceux qui en ont besoin sur le terrain. Le succès se mesure en millions de vies sauvées chaque année. Grâce à la vaccination, la variole a été éradiquée et la poliomyélite est sur le point d’être vaincue.

Toujours en alerte, l’OMS étudie chaque année l’évolution de la grippe pour déterminer quelles sont les souches émergentes à intégrer dans le vaccin de la prochaine saison grippale. Elle surveille en permanence les signes éventuels d’une pandémie.

L’OMS estime qu’en 2018 (année la plus récente pour laquelle on dispose de données), 25 000 nouveau-nés sont morts de tétanos néonatal, chiffre en baisse de 88 % par rapport aux 200 000 décès enregistrés en 2000.

La couverture du vaccin anti-PVH augmente à l’échelle mondiale. À la fin de 2019, ce vaccin avait été adopté dans 106 pays, qui représentent un tiers de la population des filles dans le monde.

Aujourd’hui, 86 % des enfants dans le monde bénéficient des vaccins salvateurs, alors que cette proportion avoisinait 20 % en 1980. Ces vaccins les protègent, eux et leur communauté, contre un ensemble de maladies infectieuses, notamment la rougeole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B et la poliomyélite. Le nombre d’enfants paralysés par la poliomyélite a diminué de 99,9 % dans l’ensemble du monde au cours des 30 dernières années.

Ce niveau de protection a été atteint grâce à un effort mondial massif pour rendre les vaccins plus accessibles et plus abordables, avec le soutien, depuis quelques dizaines d’années, de nouveaux partenariats comme l’Alliance Gavi, qui vise à rendre les vaccins plus largement disponibles dans les pays les plus pauvres, et l’Initiative contre la rougeole et la rubéole.

Dans le cadre de partenariats d’un genre nouveau, l’OMS a également aidé à mener de grandes campagnes de vaccination contre le choléra et la fièvre jaune et ces partenariats ont débouché sur des vaccins efficaces contre la méningite et la pneumonie, ou encore la diarrhée, et sur le tout premier vaccin contre le paludisme actuellement testé au Ghana, au Kenya et au Malawi.

Ebola

Le virus Ebola est connu depuis les années 1970, mais la maladie a été à la une de l’actualité en 2014-2016 quand une épidémie a fait plus de 11 000 victimes en Afrique de l’Ouest. Cette épidémie a donné l’impulsion pour les premiers essais d’un vaccin contre la maladie à virus Ebola chez l’homme et a suscité des changements dans la riposte aux flambées de par le monde.

Pour parer à la menace que constitue le virus Ebola, l’une des toutes premières priorités était de financer la découverte d’un vaccin et d’accélérer les essais cliniques et l’obtention des autorisations réglementaires pour permettre aux fabricants de produire et de sortir un vaccin. Dix mois se sont écoulés entre les premiers tests et les essais du vaccin rVSV-ZEBOV en Guinée en 2016, temps record à l’époque.

Le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré une nouvelle flambée de maladie à virus Ebola à Bikoro dans la province de l’Équateur le 8 mai 2018. La vaccination a débuté le 21 mai.

« Je viens de passer la journée sur le terrain avec les équipes de vaccination et pour la première fois, j’ai vu de l’espoir face au virus et non de la terreur », a témoigné le Dr Mike Ryan, qui travaille pour l’OMS.

Lorsque le virus a frappé l’est de la RDC en août 2018, le vaccin a été utilisé quelques jours seulement après la déclaration de la flambée. Plus de 300 000 personnes ont été vaccinées entre août 2018 et mars 2020, intervention qui a sauvé des vies et ralenti la propagation de la maladie.

Comme le vaccin rVSV-ZEBOV n’était pas homologué, il a été utilisé à titre « compassionnel » dans le cadre des travaux de recherche en cours. Les personnes qui ont participé à l’étude en RDC ont donné leur consentement et l’innocuité du vaccin a été surveillée lors du suivi postvaccinal. Les résultats de l’étude ont confirmé que le vaccin protégeait effiacement contre le virus Ebola. Il a été homologué aux États-Unis et en Europe à la fin de 2019. Au début de 2020, après sa préqualification par l’OMS, il a été homologué en RDC et dans cinq autres pays d’Afrique.

Vaccin antiméningococcique pour l’Afrique

L’Afrique a bénéficié de la mise au point d’un autre vaccin novateur. Pendant plus d’une centaine d’années, les pays d’Afrique subsaharienne ont été ravagés par des épidémies de méningite de grande ampleur. Lors de la grave épidémie de 1996-1997, plus de 250 000 cas et 2000 décès ont été signalés dans ce qu’on appelle la « ceinture de la méningite », qui s’étend du Sénégal, à l’ouest, à l’Éthiopie, à l’est.

Étant donné que plus de 450 millions de personnes étaient exposées au risque de méningite à méningocoque A, les ministres de la santé africains ont demandé aux experts en santé publique et aux scientifiques de chercher une solution nouvelle.

L’OMS, les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis (CDC) et le programme PATH on recommandé de mettre au point un vaccin antiméningococcique conjugué pour l’Afrique qui puisse réduire sensiblement la charge de morbidité et, à terme, endiguer les vagues épidémiques.

Les essais cliniques ont commmencé en 2005 et on été réalisés en Gambie, au Ghana, en Inde, au Mali et au Sénégal. En juin 2010, le vaccin a été préqualifié par l’OMS. Les premiers à l’adopter, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont intensifié les activités d’homologation et de gestion des vaccins, de planification des campagnes, de surveillance et de prise en charge des manifestations postvaccinales indésirables.

Novateur et économiquement abordable, le vaccin a été introduit à la fin de 2010 et depuis lors, plus de 300 millions de personnes ont été vaccinées dans les pays de la ceinture de la méningite, ce qui a provoqué un recul spectaculaire de la maladie et quasiment éliminé cette cause importante d’épidémies meurtrières dans ces pays.

Perspectives d’avenir

Les vaccins anti-Ebola et antiméningococcique sont deux des avancées les plus remarquables dans l’histoire récente de la santé publique. Comme l’est aussi l’évolution des programmes de vaccination systématique, qui ont si bien réussi à enrayer les épidémies de rougeole et de poliomyélite qui ravageaient les communautés en tuant et en estropiant les jeunes enfants. Les vaccins contre les pneumocoques et les rotavirus sont efficaces contre certaines des causes les plus courantes de décès par pneumonie et par diarrhée. Un système de financement inventif a accéléré la mise en place du vaccin antipneumococcique, qui a ainsi été adopté en 2011, pour la première fois en même temps dans les pays riches et les pays pauvres.

 

La vaccination sauve la vie de millions de personnes chaque année. On dispose aujourd’hui de vaccins contre 25 infections grâce auxquels des personnes de tous âges peuvent vivre plus longtemps et en meilleure santé. L’expérience considérable accumulée par l’OMS et ses partenaires au fil des décennies est aujourd’hui mise à profit pour accélérer le développement et la distribution des vaccins contre la COVID-19, de sorte que lorsqu’il existera un vaccin sûr et efficace, personne ne sera laissé de côté. Les vaccins demeurent le moyen de protection le plus sûr et le plus rentable contre les maladies et seront une arme précieuse contre la pandémie de COVID-19.