OMS/Peter Graaff
Dans la lutte pour mettre fin à la propagation d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC), les jours sont souvent sombres. Le mardi 13 août a été bien différent.
En voyant Mama Espérance et Ebenezer, son enfant, sous le soleil éblouissant de Goma, qui imaginerait que quelques jours plus tôt, tous deux se trouvaient dans une situation désespérée, entre la vie et la mort?
Ces cas (les troisième et quatrième à Goma) ont été détectés rapidement. Nabintu, le mari d’Espérance, avait été le deuxième cas détecté dans la ville de près de 2 millions d’habitants.
Mineur en Ituri, il était rentré chez lui pour se faire soigner pour une maladie qu’il ignorait être la maladie à virus Ebola (MVE). Et, n’en sachant pas davantage, Espérance et son enfant ont contracté l’infection.
Malheureusement, le mari d’Espérance est décédé mais, exactement 10 jours après la confirmation de l’infection, son épouse comme son enfant sont guéris et désormais en bonne santé.
« Aujourd’hui est un jour à célébrer parce que nous avons ici deux personnes qui ont survécu à la maladie, » a déclaré le Dr Bachir Mbodj, gestionnaire d’incident adjoint pour la riposte de l’OMS à la MVE en RDC, devant les agents de santé, les partenaires de la riposte à Ebola, les fonctionnaires gouvernementaux et amis rassemblés pour célébrer leur sortie du Centre de traitement d’Ebola de l’hôpital de Goma le 13 août.
« Mama Espérance et son fils sont vivants parce qu’ils sont venus rapidement pour être soignés. Malheureusement, le mari d’Espérance est venu trop tard, et n’a pas pu être sauvé, » a ajouté le Dr Bachir. « Il est essentiel que chacun dans la communauté sache que le dépistage rapide du virus Ebola et un traitement précoce permettent de sauver des vies. »
Espérance comme son fils ont bénéficié d’un traitement salvateur, notamment de médicaments qui permettent d’améliorer les taux de survie.
Il n’existe pas encore de traitement contre Ebola, mais ces deux médicaments offrent de meilleures chances de survie et cette nouvelle sera source d’espoir pour les communautés touchées par la maladie.
Les médicaments efficaces sont un outil précieux dans notre trousse de secours contre Ebola. « Mais ils n’arrêteront pas à eux seuls la maladie, » déclare le Dr Mike Ryan, Directeur exécutif du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire. « Pour mettre fin à Ebola, il faudra une surveillance efficace, des mesures de prévention et de lutte contre l’infection de qualité, un solide engagement de la communauté, une vaccination optimale et l’utilisation de ces médicaments de la manière la plus efficace qui soit, dans des unités de traitement de la MVE sûres et soucieuses de l’être humain. Il n’y a pas une réponse unique. C’est tout un ensemble de choses. »
Avec la guérison d’Espérance Nabintu et d’Ebenezer, son enfant, il n’y a plus de cas d’Ebola dans la ville de Goma actuellement.
Toutefois, le risque de propagation nationale reste très élevé car la population des zones touchées est très mobile.
Avec des équipes de surveillance contrôlant les nombreuses alertes chaque semaine, l’OMS continue à travailler pour s’assurer que tout cas d’Ebola à Goma est identifié et fait immédiatement l’objet d’une riposte.
Les efforts pour préparer Goma à Ebola sont notamment les suivants:
- Plus de 500 000 agents de santé ont été vaccinés à Goma;
- Les centres de santé ont reçu une formation et du matériel pour améliorer la prévention et la lutte contre l’infection;
- Des équipes chargées des inhumations sans risque et dans la dignité ont été formés et dotées de matériel, et des campagnes de sensibilisation des communautés ont été menées;
- Deux centres de traitement d’Ebola dirigés par le Ministère de la santé et Médecins sans frontières sont opérationnels;
- Le dépistage aux postes-frontières à Goma a été renforcé et un suivi 24 heures/24 est mis en place à l’aéroport de Goma.