En l’espace de deux jours, l’OMS et ses partenaires sanitaires ont aidé à vacciner contre la rougeole plus de 10 000 enfants dans les camps de personnes déplacées de l’État de Borno, malgré le conflit qui y sévit.
Depuis le 6 juin 2016, les cas de rougeole se sont multipliés dans les dispensaires des camps de déplacés de l’État de Borno. Entre le début septembre et la fin octobre, 744 cas suspects de rougeole et 2 décès ont été signalés par des sites établis par l’OMS dans le cadre du projet mondial de système d’alerte et d’intervention rapide (EWARS). La majorité de ces enfants n’avaient jamais été vaccinés contre la rougeole et la plupart d’entre eux étaient âgés de moins de 5 ans.
Les données de surveillance ainsi qu’une enquête menée dans les camps de Custom House et de Muna Garage, à Maiduguri, révèlent que la couverture de la vaccination antirougeoleuse est très faible dans ces camps, d’où un risque élevé de flambée épidémique de cette maladie très infectieuse.
«Cette campagne permettra d’atteindre les communautés qui ont été privées de services pendant ce conflit de longue durée.»
Babagana Abiso,
Directeur de la lutte contre les maladies,
Agence de développement des soins de santé primaires de l’État de Borno
Des millions d’enfants n’ont pas accès aux services de santé
«En raison du conflit qui sévit dans l’État de Borno, des millions d’enfants n’ont qu’un accès limité aux soins de santé de base et sont exposés à des maladies à propagation rapide comme la rougeole ou la poliomyélite», explique Babagana Abiso, Directeur de la lutte contre les maladies à l’Agence de développement des soins de santé primaires de l’État de Borno.
«Cette campagne permettra d’atteindre les communautés qui ont été privées de services pendant ce conflit de longue durée.»
Vaccination antirougeoleuse dans 18 camps de déplacés
Le ministère de la Santé de l’état, avec le soutien de l’OMS et d’autres partenaires, espère atteindre plus de 75 000 enfants âgés de 6 mois à 15 ans, dans 18 camps de déplacés, y compris ceux de Muna garage, de Customs House et de Fariya, où les campagnes ont déjà commencé. D’ici fin novembre, la campagne sera étendue à 15 autres camps de déplacés dans la municipalité de Maiduguri et la circonscription locale de Jere.
«L’OMS et ses partenaires fournissent sur le terrain des services qui sauvent des vies. Nos priorités immédiates consistent à mener des interventions d’urgence, notamment des campagnes de vaccination contre la rougeole ou la poliomyélite, et à répondre au nombre croissant de cas de paludisme et de maladies diarrhéiques», explique le Dr Rex Mpazanje, Représentant de l’OMS par intérim au Nigéria.
«L’OMS a aidé le ministère de la Santé de l’état à transporter plus de 100 000 doses de vaccin à Maiduguri et elle fournira un soutien logistique supplémentaire en cas d’autres carences», ajoute le Dr Mpazanje.
L’OMS contribue à la formation des équipes de vaccination
L’OMS prête également son concours au gouvernement de l’État en mettant à disposition du personnel et en formant les agents de santé locaux à la conduite des campagnes. Au total, 13 équipes spécialisées dans les populations difficiles d’accès participeront avec l’appui de l’OMS à cet exercice de vaccination mené dans les 18 camps.
Les agents de santé et les volontaires soutenus par l’OMS et d’autres partenaires sanitaires ont mis en place et dirigé des sites de vaccination dans les camps de déplacés de Muna Garage, Customs House et Fariya. Les chargés de mobilisation communautaire et les volontaires ont fait du porte-à-porte pour expliquer aux parents et aux aidants où sont situés les sites de vaccination les plus proches et combien la campagne de vaccination antirougeoleuse est importante. La même approche sera reproduite dans les autres camps. Parmi les autres services fournis durant la campagne figurent l’administration de vitamine A ou encore le dépistage de la malnutrition.
La rougeole est une maladie virale très infectieuse et l’une des principales causes mondiales de décès parmi les jeunes enfants. Le risque de maladie et de décès est particulièrement élevé chez les enfants souffrant de malnutrition.