Rayonnement ultraviolet (UV) et cancer de la peau
16 octobre 2017 | Questions & réponses
Cancers cutanés non mélanocytaires
Ces cancers englobent les épithéliomas cutanés basocellulaires et les épithéliomas malpighiens spino-cellulaires de la peau. Ils sont rarement mortels, mais leur exérèse chirurgicale est douloureuse et souvent défigurante. Les tendances observées de l'incidence de ces cancers dans le temps sont difficiles à déterminer parce qu’on n’est pas parvenu à les enregistrer de façon fiable. Toutefois, des études particulières effectuées en Australie, au Canada et aux Etats-Unis d’Amérique, indiquent qu’entre les années 60 et les années 80 leur prévalence a plus que doublé.
On a examiné le risque de contracter un de ces cancers en fonction de l’exposition personnelle, et on en a tiré les conclusions suivantes :
- Les cancers cutanés non mélanocytaires sont plus fréquents sur les parties de l’organisme couramment exposées au soleil comme les oreilles, le visage, le cou et les avant-bras. Cela signifie que l’exposition répétée aux UV à long terme en est une cause importante.
- Dans certains pays, il y a un rapport étroit entre l’augmentation de l’incidence de ces cancers et la diminution de la latitude, c’est-à-dire une intensité du rayonnement UV plus forte.
Mélanome malin
Le mélanome malin, bien qu’il soit beaucoup moins fréquent que les cancers cités précédemment, est la principale cause de décès par cancer cutané et sera souvent mieux notifié et diagnostiqué avec précision que les autres cancers cutanés. Depuis le début des années 70, l’incidence du mélanome malin a progressé de manière importante, de 4 % en moyenne chaque année aux Etats-Unis d’Amérique par exemple. Un grand nombre d’études indiquent que le mélanome malin est corrélé à des caractéristiques génétiques et personnelles et au comportement des gens face à l’exposition aux UV. On trouvera ci-après un résumé des principaux facteurs de risque chez l’homme :

- Un grand nombre de naevus atypiques (grains de beauté) constituent le facteur de risque le plus important de mélanome malin dans les populations à peau claire.
- Le mélanome malin est plus fréquent chez les gens ayant une peau claire, des yeux bleus et des cheveux roux ou blonds. Des études expérimentales ont mis en évidence une dose minimum plus faible de rayonnement causant un érythème et un érythème durant plus longtemps chez les sujets atteints de mélanome que chez des témoins.
- Une exposition intermittente élevée aux UV solaires semble être un facteur de risque important de développement d’un mélanome malin.
- L’incidence du mélanome malin dans les populations blanches augmente généralement lorsque la latitude diminue, l’incidence la plus élevée étant enregistrée en Australie, où les taux annuels sont 10 et plus de 20 fois plus élevés qu’en Europe chez les femmes et les hommes, respectivement.
- Plusieurs études épidémiologiques indiquent une association positive avec des antécédents de coups de soleil, en particulier de coups de soleil pris dans le jeune âge.
- Le rôle que joue l’exposition solaire cumulée dans l’apparition du mélanome malin est ambigu. Toutefois, le risque de mélanome est plus élevé chez les gens ayant des antécédents de cancers cutanés non mélanocytaires et de kératoses solaires, qui sont tous deux des indicateurs d’une exposition cumulée aux UV.
L'incidence du mélanome et des autres cancers cutanés a augmenté au cours des dernières décennies. A l’heure actuelle, entre 2 et 3 millions de cancers cutanés non mélanocytaires et 132 000 mélanomes malins sont enregistrés chaque année dans le monde. Un cancer diagnostiqué sur trois est un cancer de la peau et d’après les Skin Cancer Foundation Statistics, un américain sur cinq présentera un cancer cutané au cours de sa vie.
Au fur et à mesure de la destruction de la couche d’ozone, l’atmosphère perd de plus en plus sa fonction de filtre protecteur et davantage d’UV solaires atteignent la surface de la terre. On estime qu’une diminution de 10 % de la concentration d’ozone entraînera l'apparition de 300 000 cancers cutanés non mélanocytaires et 4 500 mélanomes de plus. L’incidence mondiale du mélanome continue à progresser - toutefois, les principaux facteurs de prédisposition à ce cancer semblent être liés à une exposition au soleil dans le cadre des loisirs et à des antécédents de coups de soleil. Il s'agit là de facteurs qui sont de la responsabilité de chaque individu.
Du fait de leur absence relative de pigmentation cutanée, les populations blanches présentent généralement un risque beaucoup plus élevé de cancer cutané non mélanocytaire ou de mélanome que les populations à la peau foncée. Les gens à la peau naturellement brune ou noire (types cutanés V, VI - voir tableau) tolèrent habituellement sans problème une exposition solaire relativement importante sans avoir de coups de soleil et sans majorer de beaucoup leur risque de cancer cutané. En revanche, les gens à la peau pâle ou couverte de taches de rousseur, aux cheveux blonds ou roux et aux yeux bleus, appartiennent au groupe à plus haut risque (types cutanés I, II) ; les gens aux cheveux et aux yeux foncés qui normalement n’ont pas de coups de soleil ont un risque modéré de présenter un cancer cutané (types cutanés III, IV). Quoi qu’il en soit, une exposition excessive à la lumière intense du soleil peut endommager tous les types de peau - le risque de lésion oculaire et de coup de chaleur étant le même pour tout le monde !
Quelques facteurs de risque individuels de cancer cutané
- Peau claire
- Yeux bleus, verts ou noisette
- Cheveux clairs
- Tendance à brûler plus qu’à bronzer
- Antécédents de coups de soleil graves
- Nombreux grains de beauté
- Taches de rousseur
- Antécédents familiaux de cancer cutané
Classification des types de peau | Est-ce que vous prenez des coups de soleil ? | Est-ce que vous bronzez après avoir été au soleil ? |
I | Toujours | Rarement |
II | Souvent | Parfois |
III | Parfois | Souvent |
IV | Rarement | Toujours |
V | Peau naturellement brune | |
VI | Peau naturellement noire |