Incidents délibérés : rejets chimiques et feux de pétrole

14 avril 2022 | Questions & réponses

Des produits chimiques toxiques peuvent être délibérément rejetés dans l’air, dans l’intention de provoquer des dommages, la panique et des décès dans la population ciblée. La présente FAQ donne des informations générales sur les mesures qui peuvent être prises par les personnes pour se protéger des expositions aux produits chimiques toxiques, sur ce qu’il faut faire en cas d’exposition avérée et sur les effets éventuels des produits chimiques toxiques pour la santé. Ces informations s’appliquent également en grande partie aux rejets accidentels de produits chimiques toxiques.

Les feux de pétrole et de produits pétroliers peuvent rejeter dans l’air des composés toxiques. Le panache de fumée qu’ils produisent peut s’élever à plusieurs centaines de mètres, puis être dispersé à des centaines de kilomètres par le vent. L’efficacité de la combustion (avec moins de produits toxiques dans le panache), la nature et la quantité des polluants de la fumée dépendent des vents locaux et des conditions météorologiques. Les feux de pétrole peuvent durer plusieurs jours et être difficiles à éteindre.

Le pétrole en feu produit un grand nombre de polluants, comme de la suie (surtout du carbone) et des gaz (principalement du dioxyde de carbone, du monoxyde de carbone, du dioxyde de soufre, des oxydes d’azote, des composés organiques volatiles [benzène par ex.], des hydrocarbures aromatiques polycycliques, du sulfure d’hydrogène et des gaz acides [acide sulfurique par ex.].

Les incendies peuvent générer des gaz irritants, corrosifs et/ou toxiques, en particulier s’ils se produisent sur des sites industriels où d’autres produits chimiques sont également entreposés ou utilisés.

La fumée émise par la combustion du pétrole contient des gaz et des particules pouvant avoir des effets toxiques sur notre organisme.

Le dioxyde de souffre (SO2) et le dioxyde d’azote (NO2) sont des gaz réactifs, toxiques et puissamment irritants pour les yeux et les voies respiratoires par la formation d’acides. Le dioxyde d’azote peut atteindre les parties profondes des poumons (zone critique pour les échanges gazeux) de sorte que, même à de faibles concentrations, il peut provoquer un œdème pulmonaire qu’il est possible de retarder.

Le monoxyde de carbone (CO) est un sous-produit courant de la combustion incomplète. Il a une toxicité aiguë venant de sa forte affinité avec la molécule d’hémoglobine présente dans les globules rouges.

Les particules de tailles différentes, pour la plus grande part du carbone élémentaire (suie) et des hydrocarbures sont à l’origine de la couleur noire du panache de fumée. Leur taille joue un rôle crucial et détermine la durée pendant laquelle elles resteront en suspension dans l’air, ainsi que leurs effets sur la santé (plus elles sont petites, plus elles resteront longtemps en suspension).

On peut trouver dans les composés organiques volatiles le benzène, un agent cancérogène connu. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont un groupe d’hydrocarbures produits par la combustion incomplète du pétrole et ils ont été classés comme des agents cancérogènes connus ou présumés. En considérant la faible teneur des HAP détectés jusqu’à présent dans les panaches de fumée résultant de la combustion des produits pétroliers, il est probable qu’ils n’entraînent qu’un faible risque d’exposition.

L’inhalation est la principale voie d’exposition. Tous les effets qui en résultent pour la santé dépendront de la concentration des polluants inhalés, de la durée d’exposition et de la proximité ou de la localisation des feux de pétrole et des panaches de fumée. L’appareil respiratoire est le principal système ciblé : nez, sinus, gorge et poumons. Les gaz et les petites particules se fixent dans les voies respiratoires moyennes. Les particules encore plus fines peuvent atteindre les voies respiratoires inférieures, dans les poumons. Les pathologies respiratoires préexistantes (comme l’asthme ou des lésions pulmonaires dues au tabagisme) peuvent s’aggraver en cas d’inhalation d’une grande quantité de particules sur une longue période. Les enfants et les personnes souffrant de troubles cardio-respiratoires sont également exposés à un risque plus élevé.

Les effets aigus sont dus principalement aux particules, au monoxyde de carbone, aux oxydes de soufre, aux oxydes d’azote et aux composés organiques volatiles.

Ces effets comprennent une irritation des voies respiratoires supérieures et de la peau ; l’écoulement nasal ; la dyspnée ; l’irritation des yeux, du nez et de la gorge ; et l’aggravation des troubles des sinus et de l’asthme. On a signalé rarement des vertiges ou une suffocation.

Il faut éviter l’exposition sans protection au panache visible de fumée.

Il faut rester chez soi si cette option est sûre. Pour ce faire, on évitera que l’air extérieur ne pénètre à l’intérieur : fermez les fenêtres et les portes, éteignez la ventilation et fermez les grilles de ventilation.

Les pompiers et les autres personnes travaillant à proximité d’un incendie impliquant du pétrole en feu et du panache de fumée qui en découle doivent être équipés de masques de protection respiratoire et d’une protection dermique.

Un certain nombre d’éléments sont évocateurs de l’émission d’un produit chimique toxique ; plus ils sont nombreux, plus la probabilité est forte. Les indices à noter sont les suivants : odeur inexpliquée, par exemple une odeur d’ail, de raifort, d’oignon, d’eau de javel ou une odeur fruitée ; une brume ou un nuage visible sans rapport avec les conditions météorologiques du moment ; la présence de gouttes ou d’un film huileux sur les surfaces ; la présence d’un engin suspect, munition éclatée ou citerne abandonnée (en particulier à proximité de l’odeur ou de la brume) ; de nombreux animaux malades ou morts et de nombreuses personnes malades ou mortes.

On trouve dans les symptômes typiques l’irritation des yeux, des démangeaisons nasales, les éternuements, la toux, des troubles respiratoires, les yeux et le nez qui coulent, la salivation, un prurit cutané, l’envie soudaine d’uriner, de déféquer ou de vomir, la vision floue, des contractions musculaires, des vertiges, une désorientation et des sensations de faiblesse ou d’étourdissement.

Il peut être impossible d’identifier le produit chimique auquel les personnes ont été exposées, car les symptômes provoqués par différentes substances peuvent se ressembler et leur gravité dépend de la durée d’exposition et de la dose.

Si ce rejet a lieu à l’intérieur d’un bâtiment ou dans un espace clos, vous devez faire tout votre possible pour trouver rapidement de l’air pur : sortez du bâtiment sans passer par la zone contaminée ou cassez une fenêtre pour accéder à de l’air pur.

Si vous êtes à l’extérieur, vous devez essayer de vous éloigner aussi vite que possible de la source de contamination, en vous déplaçant contre le vent si possible (c’est-à-dire pour faire en sorte que le vent transporte loin de vous le produit chimique) ou avec le vent de côté. De nombreux gaz des armes chimiques sont plus lourds que l’air ; il est donc, en général, avisé de monter en hauteur.

Si le rejet est à l’extérieur, le fait d’entrer dans un bâtiment, de fermer les fenêtres, les portes, les bouches d’aération et d’éteindre les appareils aspirant de l’air de l’extérieur (comme les climatiseurs) assurera votre protection. Écoutez la radio pour entendre les communications et mises à jour des autorités locales, ainsi que leurs instructions sur les mesures à prendre.

La plupart des rejets et des armes chimiques sont nocifs par inhalation et, dans certains cas, par contact cutané et par absorption. Certains produits ont un effet rapide, comme la plupart des agents neurotoxiques, tandis que d’autres n’ont pas d’effets avant un certain nombre d’heures, comme les gaz moutarde. Il est important d’éliminer les produits chimiques de votre peau le plus vite possible pour éviter qu’ils ne soient absorbés ou provoquent des lésions cutanées. Les vêtements offrent une protection limitée et temporaire contre l’exposition cutanée et le fait de retirer vos vêtements enlèvera souvent une grande partie du produit chimique. Comme les vêtements contaminés sont une source d’exposition pour les autres personnes, par exemple celles qui vous portent assistance, le fait de les retirer et de les mettre dans un contenant qu’on peut refermer (sac en plastique résistant par ex.) protège autrui. Vous devez également essayer de vous laver à l’eau et au savon, ou simplement à l’eau, sans oublier les cheveux et les oreilles. En cas d’irritation oculaire, ayez les mains propres et rincez les yeux à l’eau fraiche et propre pendant plusieurs minutes. Consultez ensuite un médecin.

Après vous être éloigné de la source et trouvé un endroit sûr, vous devez enlever vos vêtements aussi vite que possible (voir ci-dessous), puis lavez tout votre corps et vos cheveux à l’eau et au savon (dans l’idéal) ou simplement à l’eau. Ne frottez pas la peau, car cela peut l’endommager et augmenter l’absorption du produit chimique. En cas d’irritation des yeux, rincez-les à l’eau fraiche et propre pendant plusieurs minutes.

En vous déshabillant, vous devez essayer d’éviter de répandre les produits chimiques sur votre peau, par exemple en ne faisant pas passer les vêtements par-dessus votre tête ; il vaut mieux les découper pour les retirer. Essayez de ne pas toucher les parties mouillées ou contaminées par de la poudre. Mettez les vêtements dans un contenant que vous pouvez refermer, comme un sac en plastique résistant. Essayez d’éviter de toucher les vêtements contaminés à mains nues ; servez-vous d’un instrument ou portez des gants en caoutchouc épais. Mettez tous les effets personnels contaminés et les autres objets dans le même sac. Refermez le sac solidement et, si possible, mettez-le dans un autre sac que vous fermerez hermétiquement. Rappelez-vous que le contenu est contaminé, donc apposez un avertissement sur le sac et placez-le dans un endroit sûr à l’extérieur, jusqu’à ce qu’il puisse être enlevé.

Si possible, décontaminez-vous avant d’aller consulter un service médical. Cela diminuera votre propre exposition au produit chimique et vous évitera de contaminer d’autres personnes et d’autres lieux, parmi lesquels les agents de santé et les centres de traitement. Ne soyez pas surpris si l’on vous impose un autre processus de décontamination avant de vous admettre dans un établissement de soin.

Références complémentaires

Deliberate events (who.int)

Initial clinical management of patients exposed to chemical weapons : intérim guidance document (who.int)

Il faut faire attention de ne pas vous contaminer vous-même. Vous ne devez pas entrer dans une zone contaminée par un produit chimique sauf si vous avez été formé au travail dans ce type d’endroit et si vous portez un équipement de protection individuel spécifique, comprenant une combinaison et des gants résistants aux produits chimiques, une protection oculaire et un masque de protection respiratoire muni d’un filtre purificateur d’air. Si cet équipement n’est pas disponible et si la victime est consciente et peut se mouvoir, encouragez-la à se déshabiller et à se laver. Cherchez une assistance médicale aussi vite que possible. Notez que vous ne devez pas emmener des victimes contaminées par des produits chimiques dans un établissement de soin, sinon vous risquez de contaminer l’établissement et d’intoxiquer le personnel et les autres patients. Les patients doivent être décontaminés avant d’entrer dans un établissement de soin.

En principe, on peut utiliser n’importe quel produit chimique toxique avec le procédé de dispersion adapté pour nuire. Au cours du 20e siècle, un certain nombre de produits chimiques ont été développés à grande échelle pour servir d’armes. Celles-ci utilisent la toxicité de leurs principes actifs pour provoquer une incapacité temporaire, des dommages définitifs ou la mort. Les armes chimiques peuvent être des agents irritants, des agents suffocants, des produits incapacitants, des agents vésicants, neurotoxiques ou des asphyxiants. Selon l’agent concerné et les moyens de dispersion, les armes chimiques peuvent se présenter sous forme liquide, solide ou gazeuse. Le développement, le stockage, le transfert et l’utilisation des armes chimiques sont prohibés au titre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, entrée en vigueur en avril 1997.

Dans la plupart des cas, le traitement implique l’éloignement du lieu d’exposition, la décontamination et des soins symptomatiques et de soutien ; le type de traitement requis diffèrera cependant suivant les produits chimiques employés. Il n’existe des antidotes que pour un très petit nombre de produits chimiques, par exemple les agents neurotoxiques. Ces antidotes doivent être administrés sous surveillance médicale dès que possible après l’exposition.

On trouve dans les agents neurotoxiques des substances comme le sarin, le tabun et le VX.

Certains pesticides ont un mode d’action similaire, mais sont moins toxiques que les agents neurotoxiques. Ces produits sont absorbés par inhalation, ainsi que par la peau et les muqueuses. Ils sont également toxiques s’ils sont avalés, par exemple en ingérant de la nourriture ou de l’eau contaminée. Une fois absorbés, ils agissent sur le système nerveux et provoquent, entre autres, l’écoulement du nez, le larmoiement des yeux, la salivation, des suées, des vomissements, des diarrhées, l’incontinence, une constriction thoracique, des difficultés respiratoires, de la toux, des états confusionnels, des contractions musculaires, le collapsus et des convulsions.

Les agents neurotoxiques peuvent être sous forme de liquide (gouttelettes en suspension dans l’air ou sur une surface) ou de vapeur, selon le produit et les conditions climatiques. Pour éviter d’être atteint par ces produits, il faut se protéger contre l’inhalation et le contact.

Pour cette raison, vous devez vous éloigner aussi vite que possible de la source, de préférence contre le vent (c’est-à-dire faire en sorte que le vent transporte loin de vous le produit chimique) ou vous déplacer avec le vent de côté. Évitez de toucher des surfaces, ou ne les touchez qu’avec des protections (gants, tissus, etc.). Les agents neurotoxiques sont plus lourds que l’air et ont tendance à se concentrer dans les zones basses ; il vous faut donc aller vers des endroits en hauteur si possible.

Quand vous êtes arrivé dans un endroit sûr, vous devez retirer vos vêtements aussi vite que possible (cf. section sur la décontamination) puis lavez tout votre corps et vos cheveux à l’eau et au savon (dans l’idéal) ou simplement à l’eau. Ne frottez pas la peau, car cela peut entraîner des lésions cutanées et augmenter l’absorption du produit chimique. En cas d’irritation des yeux, rincez-les à l’eau fraiche et propre pendant plusieurs minutes. Vous devez ensuite consulter un service médical.

Le chlore est un gaz jaune verdâtre avec une odeur caractéristique d’eau de javel. Il est extrêmement irritant et l’exposition entraîne immédiatement une irritation des yeux avec larmoiement ; on peut commencer à tousser, avoir une sensation de constriction thoracique, des difficultés respiratoires, des céphalées, des nausées et des vomissements. Après une exposition sévère, un œdème pulmonaire peut se développer en 12 à 36 heures. Le chlore peut également causer une irritation cutanée et l’exposition à l’échappement du gaz comprimé peut provoquer des engelures.

Il faut essayer de s’éloigner aussi vite que possible de la source, de préférence contre le vent (c’est-à-dire faire en sorte que le vent transporte loin de vous le produit chimique) ou vous déplacer avec le vent de côté. Comme le chlore est plus lourd que l’air, il faut éviter les zones basses et aller vers des lieux en hauteur.

Quand vous êtes arrivé dans un endroit sûr, vous devez retirer vos vêtements aussi vite que possible (voir ci-après) puis lavez tout votre corps à l’eau et au savon (dans l’idéal) ou simplement à l’eau. En cas d’irritation des yeux, rincez-les à l’eau fraiche et propre pendant plusieurs minutes. Vous devez ensuite consulter un service médical.

Si vous pensez avoir été exposé à du chlore liquide (par exemple si vous étiez prêt d’une bonbonne de chlore en train de se vider) vous devez être prudent en vous déshabillant, afin d’éviter de transférer les produits chimiques des tissus vers votre peau ; par exemple, n’enlevez pas si possible les vêtements en les passant par-dessus votre tête, il est préférable de les découper. Essayez de ne pas toucher les parties mouillées. Si un vêtement est collé à la peau, ne le tirez pas. Trempez cet endroit avec de l’eau tiède pour faciliter le retrait des tissus. Mettez les vêtements dans un contenant pouvant être refermé, un sac en plastique résistant par exemple. Essayez d’éviter de toucher les vêtements contaminés à mains nues ; servez-vous d’un instrument ou portez des gants en caoutchouc épais. Mettez tous les effets personnels et les autres objets dans le même sac. Fermez hermétiquement ce sac et, si possible, mettez-le dans un autre sac qui doit être bien fermé. Rappelez-vous que le contenu est contaminé et apposez un avertissement sur le sac avant de le mettre dans un endroit sûr à l’extérieur jusqu’à ce qu’il puisse être enlevé.

Il existe différents types de gaz moutarde, au soufre ou à l’azote par exemple, mais tous sont des agents vésicants. On peut y être exposé par contact avec la peau ou les yeux ou par inhalation des vapeurs. Ces agents sont également toxiques s’ils sont avalés, par exemple en ingérant des aliments ou de l’eau contaminée. Ils peuvent persister dans l’environnement pendant plusieurs jours.

Les gaz moutarde sont des produits chimiques irritants pouvant provoquer des vésicules et léser la peau, les yeux et les poumons. L’exposition peut entraîner rapidement une irritation des yeux, de la toux, l’enrouement de la voix et une irritation cutanée bénigne, mais souvent, leurs effets sévères, dont les vésicules caractéristiques, surviennent après plusieurs heures. Parmi les effets, on observe des douleurs oculaires et des troubles de la vision, des haut-le-cœur et des vomissements, un prurit et des rougeurs de la peau, avec la formation de vésicules, de la toux, des éternuements, des difficultés respiratoires et une infection thoracique. L’exposition à ces agents n’entraîne pas la mort en général.

Il faut s’éloigner aussi vite que possible de la source, de préférence contre le vent (c’est-à-dire faire en sorte que le vent transporte loin de vous le produit chimique) ou vous déplacer avec le vent de côté. Évitez de toucher les surfaces contaminées et toute accumulation de liquide ou d’eau susceptible de l’être. Comme les gaz moutarde sont plus lourds que l’air et auront tendance à s’accumuler dans les zones basses, il est conseillé d’aller vers des lieux en hauteur.

Quand vous êtes arrivé dans un endroit sûr, vous devez retirer vos vêtements aussi vite que possible (voir ci-après) puis lavez tout votre corps à l’eau et au savon (dans l’idéal) ou simplement à l’eau. Ne vous frottez pas, car cela peut entraîner des lésions cutanées qui augmenteront l’absorption du produit chimique. En cas d’irritation des yeux, rincez-les à l’eau fraiche et propre pendant plusieurs minutes. Vous devez ensuite consulter un service médical.

En vous déshabillant, vous devez essayer d’éviter de répandre les produits chimiques sur votre peau, par exemple en évitant si possible de faire passer les vêtements par-dessus votre tête ; il vaut mieux les découper pour les retirer. Essayez de ne pas toucher les parties mouillées. Mettez les vêtements dans un contenant que vous pouvez refermer, comme un sac en plastique résistant. Essayez d’éviter de toucher les vêtements contaminés à mains nues ; servez-vous d’un instrument ou portez des gants en caoutchouc épais. Mettez tous les effets personnels contaminés et les autres objets dans le même sac. Refermez le sac solidement et, si possible, mettez-le dans un autre sac que vous fermerez hermétiquement. Rappelez-vous que le contenu est contaminé, donc apposez un avertissement sur le sac et placez-le dans un endroit sûr à l’extérieur, jusqu’à ce qu’il puisse être enlevé.

Elle a en effet publié des orientations sur la riposte de la santé publique aux armes biologiques et chimiques. On peut les consulter sur le site :

On trouvera divers documents d’information sur l’exposition aux produits chimiques en anglais et en arabe sur les pages suivantes.

De plus, des informations sur un grand nombre de produits chimiques sont disponibles sur le site INCHEM du Programme international sur la sécurité des substances chimiques :

On trouvera des informations concises sur les produits chimiques, sous forme de Fiches internationales de sécurité chimique, élaborées par l’OMS et l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur le site de l’OIT.

Fiches internationales de sécurité chimique

Après l’utilisation d’une arme chimique, les denrées alimentaires ou l’eau peuvent être contaminées. De plus, des produits chimiques peuvent être délibérément introduits dans la chaîne alimentaire ou l’approvisionnement en eau. Les agents neurotoxiques que sont le sarin et le tabun se mélangent facilement à l’eau et, selon leur concentration, ils peuvent provoquer des intoxications si l’eau est consommée ou utilisée sur la peau. Ils ne subsistent cependant pas longtemps en l’état dans l’eau et se dégradent en général en 1 à 2 jours. Le VX est moins soluble, mais plus persistant et se décompose en un produit chimique toxique par ingestion. Dans l’eau, les gaz moutarde peuvent former des globules entourés d’une couche protectrice. Ces globules peuvent se déposer et persister pendant plusieurs années, continuant de constituer un danger par contact et par ingestion. Il faut éviter le contact et la consommation de denrées alimentaires et d’eau que vous soupçonnez d’avoir été contaminées.

L’OMS a publié des orientations sur la protection des denrées alimentaires et des systèmes d’adduction d’eau contre des contaminations délibérées par des produits chimiques (en anglais) :

Terrorist Threats to Foods

Terrorist threats to food: guidance for establishing and strengthening prevention and response systems

Dans la plupart des pays, la détection et la surveillance de la présence d’armes chimiques sont du ressort d’unités spécialisées. Il existe dans le commerce des kits de détection des armes chimiques courantes et les autorités civiles, telles que les brigades de pompiers, la police, le personnel médical d’urgence et les militaires peuvent les utiliser. En général, les effets des armes chimiques se manifestent rapidement.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) est chargée de superviser et de vérifier la destruction en toute sécurité et sûreté de ces armes dans les États Parties à la Convention sur les armes chimiques. Il existe un certain nombre de techniques, dont l’incinération, pour les détruire ; des méthodes plus anciennes, mise en décharge, enfouissement, combustion à ciel ouvert, sont interdites par la Convention.

Conformément à la résolution WHA55.16 de l’Assemblée mondiale de la Santé, adoptée en mai 2002, les États Membres peuvent obtenir auprès de l’OMS une aide technique pour développer ou renforcer leur préparation et leur riposte à l’utilisation délibérée d’agents biologiques et chimiques dans l’intention de nuire.

Au titre du Règlement sanitaire international, l’OMS fournit une assistance aux États Membres pour gérer les conséquences des produits chimiques et d’autres situations d’urgence pour la santé publique et elle répondra donc si son aide est requise.

Sur demande, l’OMS apportera également une aide technique au Mécanisme d’enquête du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur les allégations d’emploi d’armes chimiques et biologiques, mais l’OMS n’a aucun rôle officiel pour enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques.

La déclaration de l’Assemblée mondiale de la Santé dans sa résolution WHA20.54 du 25 mai 1967, selon laquelle « les progrès scientifiques, tout particulièrement dans le domaine de la biologie et dans celui de la médecine, science humanitaire par excellence, devraient être mis exclusivement au service de l’humanité, sans jamais pouvoir être utilisés à son détriment », reste tout aussi valable aujourd’hui qu’à l’époque.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), organisme d’exécution de la Convention sur les armes chimiques, peut fournir une assistance en cas d’emploi des armes chimiques ou de menace de les utiliser.

La FAO et l’OMS renforcent leurs opérations de surveillance des maladies et de riposte pour inclure les sabotages alimentaires et donner aux États Membres des orientations pour le développement de leurs programmes de prévention, de détection et de ripostes aux menaces terroristes sur l’alimentation.