Effets du rayonnement UV sur la santé

17 septembre 2003 | Questions & réponses

L’effet aigu le mieux connu d’une exposition excessive aux UV est l’érythème, rougissement de la peau bien connu appelé coup de soleil. En outre, la plupart des gens vont bronzer grâce à la stimulation de la production de mélanine par les UV, qui s’opère en quelques jours à la suite d’une exposition. Un autre effet d’adaptation moins visible est l’épaississement des couches les plus superficielles de la peau, qui permet d’atténuer la pénétration des UV dans les couches profondes. Ces deux modifications sont un signe de lésion cutanée. La sensibilité à ces lésions dépend du type de peau ; les sujets à la peau claire seront davantage prédisposés au coup de soleil ou à l’érythème que ceux ayant une peau foncée. De la même façon, l’adaptation à l’exposition UV (capacité à bronzer) dépend également du type cutané.

L’exposition chronique aux UV provoque également un certain nombre de lésions dégénératives dans les cellules, le tissu fibreux et les vaisseaux sanguins de la peau à savoir, taches de rousseur, naevus et grains de beauté, qui correspondent à des zones pigmentées de la peau, et une pigmentation brune diffuse. Les UV accélèrent le vieillissement de la peau et la perte progressive de l’élasticité de celle-ci entraîne l'apparition de rides et l'épaississement de la peau qui devient sèche.

 

L’oeil est encastré dans son orbite et protégé par l’arcade sourcilière, les sourcils et les cils. Une lumière vive provoque une contraction de la pupille et un strabisme réflexe afin de réduire au minimum la pénétration des rayons solaires dans l’oeil. Toutefois, l’efficacité de ces défenses naturelles pour protéger contre les dangers du rayonnement UV est limitée dans des conditions extrêmes, par exemple lors de l’utilisation de lits de bronzage ou lorsque la réverbération au sol est forte du fait de la présence de sable, d’eau et de neige. Les effets aigus de l’exposition au rayonnement UV sont la photokératite et la photoconjonctivite. Ces réactions inflammatoires sont comparables à un coup de soleil sur les tissus extrêmement sensibles du globe oculaire et des paupières et apparaissent en général dans les quelques heures suivant l’exposition. Ces deux affections peuvent être extrêmement douloureuses, mais elles sont réversibles et ne provoquent pas de lésions permanentes ni de perte de vision. Le « flash du soudeur » et la « cécité des neiges » sont des formes extrêmes de photokératite.

La cataracte est la principale cause de cécité dans le monde. Les protéines du cristallin se défont, s’emmêlent, accumulent des pigments qui opacifient le cristallin et finissent par conduire à la cécité. Même si différents degrés de cataracte apparaissent chez la plupart des sujets avec le vieillissement, l’exposition solaire, et en particulier l’exposition aux UVB, semble être un facteur de risque majeur de l’apparition de la cataracte.

 

Le système immunitaire est le mécanisme de défense de l’organisme contre les infections et les cancers, et il reconnaît normalement très bien la présence d’un micro-organisme invasif ou le début d’une tumeur, contre lesquels il lutte. Bien qu’il s’agisse de données qui restent préliminaires, de plus en plus d’éléments portent à penser que l’exposition à un rayonnement UV aigu ou faible a un effet immunosuppresseur systématique.

Les expériences effectuées chez l’animal ont montré que le rayonnement UV peut modifier l’évolution et la gravité des tumeurs cutanées. De plus, les gens traités par des immunosuppresseurs montrent une incidence plus élevée de l’épithélioma malpighien spino-cellulaire de la peau que la population normale. En conséquence, au-delà de son rôle dans l’initiation des cancers cutanés, l’exposition solaire pourrait abaisser les défenses de l’organisme qui normalement limitent la progression des tumeurs cutanées.

Plusieurs études ont montré que l’exposition à des intensités de rayonnement UV telles qu'elles existent dans l’environnement, modifie l’activité et la répartition de certaines des cellules responsables du déclenchement de la réponse immunitaire chez l’homme. Par voie de conséquence, l’exposition solaire pourrait augmenter le risque d’infection virale, bactérienne, parasitaire ou fongique, ce qui a été mis en évidence dans divers modèles animaux. En outre, une forte intensité du rayonnement UV pourrait amoindrir l’efficacité des vaccins, surtout dans les pays du monde en développement. Comme de nombreuses maladies évitables par la vaccination sont extrêmement infectieuses, tout facteur qui entraînerait même une faible diminution de l’efficacité des vaccins, pourrait avoir des conséquences majeures sur la santé publique.