Que sont les champs électromagnétiques ?
4 août 2016 | Questions & réponses
Les champs électriques sont produits par des variation dans le voltage: plus le voltage est élevé, plus le champ qui en résulte est intense. Ils surviennent même si le courant ne passe pas. Au contraire les champs magnétiques apparaissent lorsque le courant circule: ils sont d'autant plus intenses que le courant est élevé. Ainsi, lorsqu'on a un courant électrique, l'intensité du champ magnétique variera selon la consommation d'électricité, alors que l'intensité du champ électrique restera constante. (Extrait de Les champs électromagnétiques, publié par le Bureau Régional de l'Europe de l'OMS en 1999 (Série Collectivités locale, environnement et santé; 32).
Les champs électromagnétiques d'origine naturelle
Bien que non perceptibles par l'oeil humain, des champs électromagnétiques sont partout présents dans notre environnement. Ainsi, l'appartion en certains points de l'atmosphère de charges électriques sous l'influence d'orages donne naissance à un champ électrique. L'orientation de l'aiguille aimantée d'une boussole dans la direction nord-sud est due au champ magnétique terrestre qui est également utilisé comme aide à la navigation par les oiseaux et les poissons.
Les champs électromagnétiques créés par l'activité humaine
A côté des sources naturelles qui composent le spectre électromagnétique, existent d'autres champs qui résultent de l'activité humaine : ces champs sont par exemple à l'origine des rayons X que l'on utilise notamment pour mettre en évidence les fractures dues à des accidents de sport. Au niveau de toute prise de courant existe un champ électromagnétique de basse fréquence engendré par le courant électrique. Nous utilisons également toutes sortes de rayonnements dans le domaine des radiofréquences élevées pour la transmission d'informations, au moyen d'antennes de télévision et de radio ou encore pour la liaison avec les téléphones portables.
Pour caractériser un champ électromagnétique , on utilise notamment sa fréquence ou encore la longueur d'onde du rayonnement qui lui est associé. La nature des interactions entre un champ électromagnétique et l'organisme dépend de la fréquence de ce champ. On peut se représenter le rayonnement électromagnétique comme une série d'ondes très régulières qui progressent à une vitesse extrêmement élevée et plus précisément à la vitesse de la lumière. La fréquence traduit simplement le nombre d'oscillations ou de cycles par seconde, tandis que la longueur d'onde est égale à la distance entre un point d'une onde et son homologue sur l'onde suivante. Fréquence et longueur d'onde sont donc totalement indissociables : plus la fréquence est élevée plus la longueur d'onde est courte.
Une analogie simple va nous permettre de mieux comprendre cette notion : attachons une corde de bonne longueur au loquet d'une porte et saisissons son extrémité libre. Imprimons maintenant à la corde un mouvement de haut en bas : un mouvement lent va produire une seule onde de grande longueur , mais si l'on accélère , on voit se former toute une série d'ondes plus brèves. Comme la longueur de la corde ne varie pas, plus on produit d'ondes (autrement dit , plus la fréquence est élevée) , plus elles sont rapprochées les unes des autres ( c'est-à-dire plus la longueur d'onde est courte).
L'exposition aux champs électromagnétique n'a rien d'un phénomène nouveau. Cependant , au cours du vingtième siècle, l'exposition environnementale aux champs électromagnétiques générés par l'activité humaine a augmenté régulièrement, parallèlement à la demande d'énergie électrique et les progrès ininterrompus de la technique de même que l'évolution des moeurs ont conduit à la création de sources de plus en plus nombreuses. Chacun de nous est exposé à un ensemble complexe de champs électriques et magnétiques de faible intensité , tant à la maison que sur le lieu de travail, dont les sources vont de la production et du transport de l'électricité pour alimenter les appareils ménagers et les équipements industriels, aux télécommunications et aux émissions radiotélévisées.
Même en l'absence de tout champ électrique extérieur, notre corps est le siège de microcourants dus aux réactions chimiques qui correspondent aux fonctions normales de l'organisme. Par exemple, certains signaux sont relayés par les nerfs sous la forme d'impulsions électriques. La plupart des réactions biochimiques qu' impliquent la digestion et de l'activité cérébrale par exemple, comportent une redistribution de particules chargées. Le coeur lui-même est le siège d'une activité électrique que votre médecin peut suivre sur l'électrocardiogramme.
Les champs électriques de basse fréquence agissent sur l'organisme humain tout comme sur tout autre matériau constitué de particules chargées. En présence de matériaux conducteurs, les champs électriques agissent sur la distribution des charges électriques présentes à leur surface. Il provoquent la circulation de courants du corps jusqu'à la terre.
Les champs magnétiques de basse fréquence font également apparaître à l'intérieur du corps des courants électriques induits dont l'intensité dépend de l'intensité du champ magnétique extérieur. S'ils atteignent une intensité suffisante, ces courants peuvent stimuler les nerfs et les muscles ou affecter divers processus biologiques.
Un champ électrique ou magnétique peut faire apparaître une différence de potentiel ou des courants dans le corps, mais même juste au-dessous d'une ligne à haute tension, les courants induits sont très faibles par rapport à l'intensité nécessaire pour produire une électrocution ou d'autres effets biologiques.
Le principal effet biologique des champs électromagnétiques de radiofréquence est de nature thermique. Cette propriété est mise à profit dans les fours à microondes qui permettent de réchauffer les aliments. Dans ce domaine de fréquence, l'intensité du champ électromagnétique auquel on peut être exposé est très inférieure à celle qui est nécessaire pour produire un effet calorifique important. C'est cet effet thermique des radiofréquences qui est pris en compte pour l'établissement de recommandations. On se pose également la question de savoir si, à la suite d'une exposition prolongée, des effets peuvent se produire en dessous du seuil d'apparition des effets thermiques. Jusqu'ici, aucun effet sanitaire indésirable résultant d'une exposition prolongée à des radiofréquences ou aux fréquences correspondant au transport d'energie électrique n'a été confirmé , mais la recherche se poursuit activement dans ce domaine.
Les effets biologiques sont la réponse mesurable de l'organisme à un stimulus ou à une modification de l'environnement. Ils ne sont d'ailleurs pas nécessairement nuisibles à la santé. Par exemple le fait d'écouter de la musique, de lire un livre , de manger une pomme ou de jouer au tennis produit divers effets biologiques, sans qu'aucune de ces activités soit censée nuire à la santé. L'organisme dispose de mécanismes très élaborés qui lui permettent de s'adapter aux influences aussi nombreuses que diverses auxquelles nous pouvons être soumis dans notre environnement. Notre vie est faite de changements perpétuels. Cela étant, il est bien entendu que notre organisme ne peut pas compenser intégralement tous les effets biologiques. Des changements irréversibles qui agressent l'organisme pendant de longues durées constituent un danger pour la santé.
Un effet sanitaire indésirable va affecter de manière visible la santé du sujet exposé ou de sa descendance, mais un effet biologique n'entraîne pas forcément un effet sanitaire indésirable.
On ne conteste pas qu'au-delà d'une certaine intensité, les champs électromagnétiques soient susceptibles de déclencher certains effets biologiques. Des expériences sur des volontaires en bonne santé montrent qu'une exposition de brève durée aux niveaux d'intensité rencontrés dans l'environnement ou à la maison ne produit aucun effet nocif apparent. L' exposition à des champs don’t l'intensité pourrait se révéler dangereuse est limitée par des recommandations ou des directives nationales ou internationales. La question qui fait actuellement débat est celle de savoir si une exposition faible mais prolongée est susceptible de susciter des réponses biologiques et de nuire au bien-être de la population.
Une crainte générale d'effets sur la santé
Il suffit de jeter un coup d'oeil aux manchettes des journaux pour se rendre compte des diverses craintes qui se font jour dans le public. Depuis une décennie, ces craintes sont centrées sur de nombreux dispositifs générateurs de champs électromagnétiques tels que les lignes électriques, les fours à microondes, les écrans d'ordinateurs et de téléviseurs, les systèmes de sécurité, les radars et tout dernièrement , les téléphones portables et leurs stations relais.
Le projet international pour l'étude des champs électromagnétiques
Pour répondre à cette préoccupation croissante au sujet de la possibilité d'effets sanitaires imputables à l'exposition à des sources de champs électromagnétiques toujours plus nombreuses et plus diverses, l'Organisation mondiale de la Santé ( OMS) s'est lancée en 1996 dans un effort de recherche pluridisciplinaire de grande envergure , le Projet international pour l'étude des champs électromagnétiques ou International EMF Project. Ce projet vise à faire le point des connaissances actuelles et à mettre en commun les ressources dont disposent sur le sujet les grands organismes nationaux et internationaux ainsi que les institutions scientifiques.
Conclusions tirées de la recherche scientifique.
Au cours des 30 dernières années, environ 25 000 articles scientifiques ont été publiés sur les effets biologiques et les applications médicales des rayonnements non ionisants. Certains peuvent penser que cet effort de recherche est encore insuffisant, mais les connaissances scientifiques acquises dans ce domaine sont désormais plus complètes que celles que l'on possède sur la plupart des produits chimiques. S'appuyant sur un examen approfondi de la littérature scientifique, l'OMS a conclu que les données actuelles ne confirment en aucun cas l'existence d'effets sanitaires résultant d'une exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité. Toutefois, notre connaissance des effets biologiques de ces champs comporte encore certaines lacunes et la recherche doit se poursuivre pour les combler.
Effets sur l'état de santé général
Certaines personnes qui se plaignent d'un ensemble diffus de symptômes les attribuent à une légère exposition aux champs électromagnétiques produits sur leur lieu de résidence. Il s'agit notamment d'anxiété, de céphalées, de tendances dépressives voire suicidaires, de fatigue et d'une réduction de la libido. Jusqu'à présent, les données scientifiques ne confirment pas l'existence d'un lien entre cette symptomatologie et l'exposition à des champs électromagnétiques. Elle peut, au moins en partie, être attribuée au bruit et à d'autres facteurs environnementaux ou encore à l'anxiété suscitée par les nouvelles technologies.
Effets sur l'issue de la grossesse
L'OMS et d'autres organismes ont procédé à une étude portant sur des sources nombreuses et variées de champs électromagnétiques présentes sur le lieu de résidence ou de travail : écrans d'ordinateurs, matelas d'eau , couvertures électriques, machines à souder à radiofréquence, matériel de diathermie , radars, etc. Il apparaît d'une façon générale que l'exposition aux champs le plus souvent présents dans l'environnement n'accroît pas le risque d'une quelconque issue sanitaire défavorable telle qu'avortement spontané, malformations ou maladies congénitales ou encore faible poids de naissance. On a parfois fait état d'un lien entre une exposition supposée à un champ électromagnétique et certains problèmes de santé : c'est ainsi que l'on a constaté des cas de prématurité et de faible poids de naissance parmi les enfants de personnes travaillant dans l'industrie électronique , mais selon la communauté scientifique, ces cas ne sont pas forcément à mettre au compte d'une exposition à des champs électromagnétiques (contrairement à d'autres facteurs comme l'exposition à des solvants).
On observe quelquefois des cas d'irritation oculaire et de cataracte chez des travailleurs fortement exposés à des radiofréquences ou à des hyperfréquences, mais l'expérimentation animale ne confirme pas que ces lésions oculaires puissent se produire à des niveaux d'intensité qui ne comportent pas de risque thermique. D'ailleurs, on ne possède aucune preuve de tels effets aux niveaux d'exposition qui sont ceux de la population en général.
Champs électromagnétiques et cancer
Malgré de multiples études, les données relatives à d'éventuels effets soulèvent beaucoup de controverses. Cependant, il est clair que si les champs électromagnétiques ont un effet réel sur le cancer, alors l'accroissement correspondant du risque ne peut être qu'extrêmement faible. Les résultats obtenus jusqu'ici présentent de nombreuses incohérences , mais quoi qu'il en soit, aucune augmentation importante du risque n'a été mise en évidence chez l'adulte ou l'enfant quel que soit le type de cancer.
Selon quelques études épidémiologiques , il y aurait une légère augmentation du risque de leucémie chez l'enfant en cas d'exposition aux champs électromagnétiques de basse fréquence générés dans la maison. Toutefois, les scientifiques ne sont généralement pas d'avis que ces résultats indiquent l'existence d'une relation de cause à effet entre l'exposition à ces champs et la maladie ( contrairement à certains artefacts de ces études ou à des effets sans rapport avec l'exposition aux champs en question ). Si l'on est parvenu à cette conclusion, c'est en partie du fait que l'expérimentation animale et les études en laboratoire ont été incapables de mettre en évidence le moindre effet reproductible à l'appui de l'hypothèse selon laquelle les champs électromagnétiques sont la cause ou agissent comme promoteurs de certains cancers. Les études de grande envergure qui sont actuellement en cours dans plusieurs pays pourraient pourraient apporter un élément de réponse à ces problèmes.
Hypersensibilité aux champs électromagnétiques et dépression
Certains individus font état d'une "hypersensibilité" aux champs électriques ou magnétiques. Il se demandent notamment si les douleurs, les algies, les migraines, la dépression, la léthargie , les insomnies, voire les convulsions et les crises d'épilepsie dont ils souffrent ne seraient pas dues à une exposition à des champs électromagnétiques.
Il n'y a guère de preuves scientifiques en faveur de l'hypothèse d'une hypersensibilité aux champs électromagnétique. De récentes études scandinaves montrent que les sujets humains ne réagissent pas de manière uniforme lorsqu'ils sont exposé à un champ électromagnétique dans des conditions convenablement contrôlées. Il n' y a pas non plus de mécanisme biologique généralement accepté qui soit susceptible de rendre compte d'une telle hypersensibilité. La recherche dans ce domaine est difficile car bien d'autres réactions subjectives peuvent intervenir , indépendamment des effets directs du champ lui-même. Les travaux se poursuivent néanmoins.
Les grands axes actuels et futurs de la recherche
On fait actuellement un grand effort de recherche afin d'étudier la relation entre l'exposition aux champs électromagnétiques et le cancer. Des études se poursuivent en particulier -encore qu'à un rythme moins soutenu qu'à la fin des années 1990 - pour tenter de déterminer si les champs engendrés par les lignes électriques sont susceptibles d'avoir des effets cancérogènes, c'est-à-dire de causer des cancers.
Les effets sanitaires à long terme des téléphones portables suscitent également des recherches très actives. Jusqu'ici, aucun effet sanitaire indésirable imputable à une faible exposition à des radiofréquences n'a été mis en évidence. Toutefois, comme le public est préoccupé par la sécurité des téléphones portables, la recherche va s'efforcer de déterminer si des effets moins évidents ne pourraient pas malgré tout résulter de niveaux d'exposition très faibles.
Points à retenir :
- Toutes sortes de facteurs environnementaux sont capables de produire des effets biologiques. " Effet biologique " n'est pas synonyme de " danger pour la santé". Des recherches spéciales sont nécessaires pour identifier et évaluer les dangers qui menacent la santé.
- A basse fréquence, les champs électriques et magnétiques extérieurs engendrent des courants de faible intensité qui circulent dans l'organisme. Dans l'environnement habituel, l'intensité de ces courants induits dans l'organisme est pratiquement toujours trop faible pour avoir des effets marqués.
- Le principal effet des radiofréquences est un échauffement des tissus exposés.
- Il est indubitable qu'une exposition de courte durée à des champs électromagnétiques très intenses peut être dangereuse pour la santé. Les craintes qui se manifestent dans le public concernent surtout les éventuels effets à long terme que pourrait avoir une exposition à des champs électromagnétiques d'intensité inférieure au seuil d'apparition de réactions biologiques aiguës.
- Le Projet international pour l'étude des champs électromagnétiques a été lancé par l'OMS dans le but d'apporter une réponse objective et scientifiquement validée aux préoccupations du public à l'égard des dangers que pourrait comporter l'exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité.
- Malgré de nombreuses recherches, rien n'indique pour l'instant que l'exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine.
- Au niveau international, la recherche porte principalement sur l'étude des liens qui pourraient exister entre certains cancers et les champs électromagnétiques produits par les lignes électriques ou les générateurs de radiofréquences.
Si l'on constate que les champs électromagnétiques représentent un danger pour la santé, ce ne sera pas sans conséquences pour les pays industrialisés. L'opinion publique exige des réponses concrètes à cette obsédante question : les champs électromagnétiques produits par nos activités habituelles ont-ils des effets indésirables sur la santé ? Les médias semblent souvent détenir la réponse définitive à cette question. Il faut cependant prendre leurs affirmations avec prudence car la préoccupation première des médias n'est pas d'éduquer.Lorsque un journaliste choisit de rapporter un fait, il le fait avec toutes sortes de motivations qui peuvent n'avoir rien de technique : les journalistes se disputent du temps et de l'espace , tandis que les journaux et les revues cherchent à augmenter leur diffusion au détriment des autres. Pour y parvenir, ils ont besoin de manchettes sensationnelles sur des sujets d'un genre nouveau susceptibles d'intéresser le plus de lecteurs possible. Une mauvaise nouvelle n'est pas seulement la grande nouvelle, c'est souvent aussi la seule nouvelle dont on entend parler. Ainsi, la presse ne fait guère d'écho aux nombreuses études qui laissent supposer que les champs électromagnétiques sont inoffensifs. La science ne peut garantir la sécurité absolue, mais les progrès de la recherche sont dans l'ensemble rassurants.
Différents types d'études sont nécessaires
L'évaluation des effets indésirables potentiels des champs électromagnétiques suppose des études associant différents secteurs de recherche. Cette diversification de la recherche permet d'aborder les différents aspects du problème. Les études de laboratoire ont pour objet d'élucider les mécanismes permettant de relier certains effets biologiques à une exposition à des champs électromagnétiques. Elles s'efforcent notamment de déterminer quelles modifications de la structure cellulaire ou moléculaire ces champs sont susceptibles d'entraîner, ce qui permettrait de savoir comment comment une force de nature physique peut se traduire dans l'organisme par un effet de nature biologique. Pour étudier ces effets, il faut prélever des cellules ou des tissus et donc les soustraire au milieu vivant , ce qui risque d'inactiver d'éventuels mécanismes de compensation. D'autres études, qui sont consacrées à l'expérimentation animale, sont plus proches des situations réelles. Elles fournissent des données qui sont d'un intérêt plus direct pour l'établissemement des niveaux d'exposition considérés comme sans danger pour l'Homme et utilisent fréquemment des champs d'intensité différente pour étudier les relations dose-réponse.
Les études épidémiologiques ou celles qui portent sur la santé humaine constituent une troisième source de données sur les situations réelles, que ce soit dans la collectivité ou parmi différents groupes professionnels. Les chercheurs s'efforcent de déterminer s'il existe une association statistique entre l'exposition aux champs magnétiques et l'incidence d'une maladie ou d'un effet sanitaire indésirable déterminés. Ce sont cependant des études coûteuses.
En outre et c'est encore plus important, elles nécessitent des mesures dans des populations humaines très complexes et elles sont difficiles à effectuer dans des conditions suffisamment contrôlées pour que l'on puisse déceler de faibles effets. C'est la raison pour laquelle, avant de se prononcer sur l'éventualité d'un danger potentiel pour la santé , les spécialistes examinent toutes les données disponibles fournies par l'ensemble des études épidémiologiques et cellulaires ainsi que par l'expérimentation animale.
Interprétation des études épidémiologiques
Les études épidémiologiques ne peuvent , à elles seules, mettre en évidence une relation de cause à effet indiscutable car elles ne permettent d'établir que des associations d'ordre statistique entre exposition et maladie , cette dernière pouvant être ou ne pas être la conséquence de l'exposition. Imaginons qu'une certaine étude ait permis de mettre en évidence, chez des employés de la compagnie d'électricité X, un lien entre un risque accru de cancer et l'exposition de ces travailleurs à des champs électromagnétiques. Même si l'on constate l'existence d'une association, il n'est pas exclu qu'elle soit due à des données incomplètes ou à d'autres facteurs présents sur le lieu de travail. Un employé peut par exemple avoir été exposé à des solvants potentiellemement cancérogènes. En outre, cette association peut être d'origine purement statistique et il peut aussi se faire que l'étude souffre de certains défauts de conception.
Par conséquent, la mise en évidence d'une association entre un agent quelconque et une maladie déterminée ne signifie pas nécessairement que cet agent est la cause de la maladie. Pour pouvoir établir l'existence d'une relation de cause à effet, l'enquêteur doit prendre un grand nombre de facteurs en considération. L'existence d'une telle relation a plus de chances d'être réelle si l'on constate une association importante et systématique entre l'effet et l'exposition, si l'on peut dégager une nette relation dose-réponse, si l'on peut avancer une explication biologique crédible, si l'hypothèse est renforcée par l'expérimentation animale et surtout, si les études donnent des résultats convergents. Ce sont autant de facteurs qui font généralement défaut dans les études relatives à la possibilité d'un lien entre l'exposition à des champs électromagnétiques et le cancer. C'est une des raisons essentielles qui expliquent l'hésitation de la plupart des scientifiques à admettre que les champs électromagnétiques faibles nuisent à la santé.
Difficulté d'exclure la possibilité de très faibles risques
"L'absence de preuve d'un effet nocif ne semble pas suffire aux sociétés modernes. Ce que l'on exige avec de plus en plus d'insistance , c'est davantage la preuve de son absence" . ( Barnabas Kunsch, Centre autrichien de recherche de Seibersdorf ).
" Il n'y a aucune preuve convaincante d'un effet sanitaire indésirable qui soit imputable aux champs électromagnétiques" ou " On n'a pas confirmé l'existence d'un lien de cause à effet entre les champs électromagnétiques et le cancer" : voilà le genre de conclusions typiques qu'expriment les comités d'experts qui se sont penchées sur le problème. On a l'impression que les scientifiques cherchent à éviter de donner une véritable réponse. Mais alors, si les scientifiques ont d'ores et déjà démontré qu'il n'y a aucun effet, pourquoi poursuivre la recherche ?
La réponse est simple : les études sur la santé humaine sont un très bon moyen de mettre en évidence les effets de grande ampleur , par exemple le lien entre le tabagisme et le cancer. Elles sont malheureusement beaucoup moins à même de faire la différence entre un faible effet et l'absence totale d'effet. Si les champs électromagnétiques qui baignent habituellement notre environnement étaient fortement cancérogènes, il aurait été facile d'en faire la preuve. En revanche, si les champs peu intenses sont faiblemement cancérogènes ou même s'ils sont fortement cancérogènes pour un petit groupe de sujets appartenant à une population plus vaste, la démonstration devient beaucoup plus difficile. En fait, même si une étude à grande échelle ne révèle aucune association , on ne peut jamais être absolument sûr qu'il n'y ait pas de relation. Cela pourrait tout aussi bien signifier que l'effet n'est tout simplement pas décelable au moyen de notre méthode de mesure. C'est pourquoi des résultats négatifs sont généralement moins convaincants que des résultats nettement positifs.
Le cas le plus difficile de tous - et c'est malheureusement ce qu'on observe avec les études épidémiologiques sur les champs électromagnétiques- est celui dans lequel un ensemble d'études donne des résultats faiblement positifs mais qui ne cadrent pas les uns avec les autres. Dans cette situation, les scientifiques eux- mêmes ont des chances d'être divisés au sujet de la signification des résultats. Néanmoins, pour les raisons indiquées ci-dessus, la plupart des scientifiques et des cliniciens s'accordent à penser que si les champs électromagnétiques faibles ont de quelconques effets sur la santé, ils sont vraisemblablement très minimes par rapport aux risques auxquels tout un chacun est exposé dans sa vie de tous les jours.
Comment se présente l'avenir ?
Le Projet international de l'OMS pour l'étude des champs électromagnétiques a pour but essentiel de stimuler et de coordonner la recherche à l'échelle planétaire afin de pouvoir répondre de façon solidement argumentée aux préoccupations du public. Pour y parvenir,il va falloir intégrer l'ensemble des résultats fournis par les études sur la santé humaine , les études de biologie cellulaire et l'expérimentation animale afin de pouvoir évaluer le risque sanitaire aussi complètement que possible. Cette évaluation globale d'études aussi fiables que diverses permettra de se prononcer avec le maximum de certitude sur les effets indésirables éventuels d'une exposition de longue durée à des champs électromagnétiques de faible intensité.
L'exemple des mots croisés permet de comprendre pourquoi il est nécessaire d'obtenir des preuves de divers types d'expérimentation. Supposons que pour trouver le bon mot avec une CERTITUDE absolue, il faille répondre à neuf questions. Si l'on ne peut répondre par exemple qu'à trois d'entre elles, on pourra peut-être deviner quelle est la solution, mais il se peut aussi que ces trois lettres appartiennent à un mot tout à fait différent. Toute réponse supplémentaire nous donnera plus d'assurance. En réalité, la science ne sera probablement jamais en mesure de répondre à toutes les questions , mais plus nous rassemblerons de preuves solides, plus nous serons en mesure d'entrevoir la solution.
Points à retenir
- Les études de laboratoire sur les cellules ont pour objectif de déterminer s'il existe un mécanisme au moyen duquel une exposition à un champ magnétique pourrait provoquer des effets biologiques nocifs. Les études sur les animaux sont essentielles pour déterminer les effets sur des organismes dont la physiologie se rapproche dans une certaine mesure de celle de l'homme. Les études épidémioliques cherchent à établir des associations statistiques entre l'exposition aux champs et l'incidence de manifestations négatives sur la santé humaine.
- Trouver une association statistique entre un agent et une maladie spécifique ne signifie pas que l'agent est la cause de la maladie.
- L'absence d'effets sur la santé peut signifier qu'il n'y en a vraiment aucun; toutefois, cela peut également signifier qu'un effet n'est pas détectable par les méthodes existantes
- Les résultats des diverses études (cellulaires, animales et épidémiologiques) doivent être examinés ensemble avant de pouvoir tirer des conclusions sur les dangers sanitaires possibles d'un risque environmental. Une évidence cohérente résultant de ces diverses études accroit le degré de certitude sur un effet réel.
Les champs électromagnétiques dans la maison
Les appareils ménagers électriques
Les champs électriques les plus intenses de fréquence équivalente à celle du secteur que l'on rencontre généralement dans l'environnement sont ceux qui sont produits sous les lignes à haute tension. A cette même fréquence, les champs magnétiques les plus intenses se recontrent normalement à proximité immédiate des moteurs et autres appareils électriques, ainsi que près de certains appareillages comme les imageurs RMN utilisés à des fins médicales.
Valeurs caractéristiques de l'intensité du champ électrique mesurées à proximité d'appareils ménagers ( à 30 cm de distance )
( Source : Office fédéral pour protection contre les rayonnements , Allemagne 1999)
Appareil électrique | Intensité du champ électrique( V/m) |
Récepteur stéréo | 180 |
Fer à repasser | 120 |
Réfrigérateur | 120 |
Mixeur | 100 |
Grille-pain | 80 |
Sèche-cheveux | 80 |
Téléviseur couleur | 60 |
Machine à café | 60 |
Aspirateur | 50 |
Four électrique | 8 |
Ampoule électrique | 5 |
Valeur limite recommandée | 5000 |
Beaucoup de gens sont surpris lorsqu'ils constatent combien l'intensité du champ magnétique présent à proximité des divers appareils électriques peut être variable. L'intensité du champ ne dépend pas de l'encombrement , de la complexité , de la puissance ou de la bruyance de l'appareil. En outre cette intensité peut varier énormément d'un appareil à l'autre, même analogues en apparence. Par exemple, certains sèche-cheveux sont environnés d'un très fort champ magnétique, alors qu'avec d'autres, ce champ est pratiquement inexistant. Ces différences sont dues à la conception des appareils. Le tableau ci-dessous indique les valeurs caractéristiques du champ magnétique produit par des appareils électriques couramment utilisés à la maison ou sur le lieu de travail. Ces mesures ont été effectuées en Allemagne et tous les appareils fonctionnent sur la fréquence de 50 Hz délivrée par le secteur. On notera que le niveau d'exposition effectif varie très sensiblement en fonction du modèle et de la distance à l'appareil.
Valeurs caractéristiques de l'intensité du champ magnétique à diverses distances de certains appareils électriques
Appareil | À 3 cm ( μT) | À 30 cm ( μT) | À 1 m ( μT) |
Sèche-cheveux | 6-2000 | 0,01-7 | 0,01-0,03 |
Rasoir électrique | 15-1500 | 0,08-9 | 0,01-0,03 |
Aspirateur | 200-800 | 2-20 | 0,13-2 |
Tube fluorescent | 40-400 | 0,5-2 | 0,02-0,25 |
Four microondes | 73-23 | 4-8 | 0,25-0,6 |
Radio portable | 16-56 | 1 | < 0,01 |
Four électrique | 1-50 | 0,15-0,5 | 0,01-0,04 |
Lave-linge | 0,8-50 | 0,15-3 | 0,01-0,15 |
Fer à repasser | 8-30 | 0,12-0,3 | 0,01-0,03 |
Lave-vaisselle | 3,5-20 | 0,6-3 | 0,07-0,3 |
Ordinateur | 0,5-30 | < 0,01 | |
Réfrigérateur | 0,5-1,7 | 0,01-0,25 | < 0,01 |
Téléviseur couleur | 2,5-50 | 0,04-2 | 0,01-0,15 |
(Source : Office fédéral de protection contre les rayonnements, Allemagne 1999). La distance normale d'utilisation est indiquée en gras.
Ce tableau met en lumière deux points importants : tout d'abord que dans tous les cas le champ magnétique produit par les appareils ménagers décroît rapidement lorsqu'on s'en éloigne et qu'ensuite, la plupart de ces appareils ne sont pas utilisés à proximité immédiate du corps. A une distance de 30 cm, le champ magnétique autour de la plupart des appareils ne dépasse pas le centième de la valeur limite de 100 μT à la fréquence de 50 Hz ( 83 μT à 60 Hz) recommandée pour la population générale.
Pour la plupart des appareils ménagers, l'intensité du champ magnétique à la distance de 30 cm est très inférieure à la valeur limite de 100 μT recommandée pour la population générale.
Téléviseurs et écrans d'ordinateurs
Les écrans d'ordinateurs et les téléviseurs fonctionnent selon des principes analogues. Ils produisent les uns comme les autres un champ électrique statique et des champs électrique et magnétique alternatifs de diverses fréquences. Toutefois, les écrans à cristaux liquides qui équipent certains ordinateurs portables ou ordinateurs de bureau ne produisent pas de champs électriques ou magnétiques importants. Les ordinateurs modernes sont dotés d'écrans conducteurs qui réduisent le champ électrostatique à une valeur proche de celle du champ de fond qui règne normalement dans la maison ou sur le lieu de travail. Compte tenu de la position normale de l'opérateur par rapport à l'écran ( distance de 30 à 50 cm ) , le champ magnétique alternatif a une densité de flux généralement inférieure à 0,7 μT ( à la fréquence du secteur ) . Dans ces positions, le champ électrique alternatif va de 1 V/m à 10 V/m.
Fours à microondes
L'énergie électrique nécessaire au fonctionnement des fours à microondes à usage domestique est très élevée. Un blindage efficace permet néanmoins de ramener les fuites de rayonnement à un niveau pratiquement indécelable à l'extérieur de l'appareil. De plus, le rayonnement hyperfréquence dû aux fuites diminue très rapidement à mesure que l'on s'éloigne du four. De nombreux pays imposent des normes de fabrication qui spécifient le niveau maximum tolérable pour les fuites de rayonnement dans le cas d'un appareil neuf ; un four qui répond à ces normes ne présente aucun danger pour le consommateur.
Téléphones sans fil
L'intensité du courant nécessaire au fonctionnement des téléphones sans fil est beaucoup plus faible que dans le cas des téléphones portables, car on les utilise très près de leur base, de sorte que le champ électromagnétique intense qu'exige une transmission à grande distance n'a pas de raison d'être. Dans ces conditions, le champ de radiofréquence produit par ces appareil est négligeable.
Champs électromagnétiques présents dans l'environnement
Radar
Les radars sont utilisés pour la navigation, les prévisions météorologiques , un certain nombre d'applications militaires et diverses autres fonctions. Ils émettent des signaux hyperfréquence pulsés. La puissance de crête de ces impulsions électromagnétiques peut être élevée alors même que la puissance moyenne reste faible. De nombreux radars sont animés d'un mouvement de rotation dans le plan horizontal ou d'un mouvement d'oscillation dans le plan vertical ; cela réduit la densité de puissance moyenne à laquelle la population est exposée à proximité de ces dispositifs. Même dans le cas des radars militaires fixes de grande puissance , l'exposition dans les lieux accessibles au public reste inférieure à la valeur limite recommandée.
Systèmes de sécurité
Pour éviter le vol à l'étalage dans les magasins, les articles sont munis d'étiquettes ou de plaquettes antivol dont un solénoïde placé à la sortie du magasin permet de déceler la présence. Lors du passage à la caisse, l'antivol est enlevé ou désactivé. Le champ électromagnétique produit par le solénoïde ne dépasse généralement pas la valeur limite recommandée. Les systèmes de contrôle d'accès fonctionnent de la même manière, avec un dispositif électronique incorporé dans un anneau porte-clé ou dans une carte d'accès. Les systèmes utilisés dans les bibliothèques font appel à des plaquettes antivol qui peuvent être désactivées lorsqu'un livre est emprunté et réactivées lorsqu'il est restitué. Les détecteurs de métaux et les portiques de sécurité des aéroports génèrent un champ magnétique puissant pouvant atteindre 100 μT et dans lequel l'introduction d'un objet métallique provoque une perturbation. A proximité du cadre du portique, l'intensité du champ mangnétique peut avoisiner voire parfois dépasser la valeur limite recommandée. Il n'y a cependant aucun danger pour la santé comme on le verra dans le paragraphe consacré aux recommandations ( voir Une exposition supérieure à la valeur limite recommandée est-elle dangereuse ? )
Trains et trams à traction électrique
Les trains des grandes lignes disposent d'une ou de plusieurs motrices qui sont séparées des voitures de voyageurs. L'exposition des voyageurs est principalement due à l'alimentation électrique du train. Dans les voitures de voyageurs des trains de grandes lignes, le champ magnétique au niveau du plancher peut atteindre plusieurs centaines de microteslas, la valeur étant plus faible ( quelques dizaines de microteslas ) dans le reste du compartiment. L'intensité du champ électrique peut atteindre 300 V/m. Les personnes qui résident à proximité des lignes de chemin de fer peuvent se trouver en présence de champs magnétiques générés par le câble aérien d'alimentation qui, selon les pays, sont susceptibles d'atteindre l'intensité de ceux que produisent les lignes à haute tension.
Les moteurs et les dispositifs de traction des trains et des trams sont en principe logés sous le plancher des voitures. Au niveau du plancher, juste au dessus du moteur, l'intensité du champ magnétique peut atteindre plusieurs dizaines de μT. L'intensité baisse rapidement à distance du plancher de sorte que l'exposition des voyageurs est beaucoup plus faible au niveau du buste .
Télévision et radio
Lorsque vous cherchez une station de radio sur la stéréo de votre maison vous êtes vous quelquefois demandé ce que les abréviations familières AM et FM signifient ? Selon la manière dont elles transportent l'information, les ondes radioélectriques sont qualifiées d'ondes modulées en amplitude ( AM) ou modulées en fréquence (FM). Les émissions en modulation d'amplitude ont une très grande portée , alors que les émissions en modulation de fréquence sont de portée plus limitée mais de meilleure qualité sonore.
Pour les émissions en modulation d'amplitude (AM), on utilise toute une batterie d'antennes qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de hauteur et sont situées dans des enclos interdits au public. A proximité immédiate des antennes et des câbles d'alimentation, l'exposition peut être importante, mais le problème se pose davantage pour les équipes d'entretien que pour le public.
Les antennes destinées à la télévision et aux émissions radiophoniques en modulation de fréquence sont beaucoup plus petites que celles qui servent aux émissions en modulation d'amplitude et elles sont montées sur des tours qui ne jouent elles-mêmes que le rôle de support. Le public peut avoir accès à la base de ces tours car à ce niveau, l'exposition est inférieure à la limite recommandé. De petites antennes destinées aux émissions locales de radio et de télévision sont souvent installées sur le toit de certains immeubles ; dans ce cas, il peut être nécessaire de limiter l'accès au toit.
Les téléphones portables et leurs stations-relais
Grâce aux téléphones portables, on peut être atteint à toute heure. Ces émetteurs-récepteurs radio de faible puissance transmettent et reçoivent des signaux à partir d'un réseau de stations-relais fixes de faible puissance. Chacun de ces relais, permet de couvrir une zone de superficie donnée. En fonction du nombre d'appels à assurer, les stations-relais peuvent être distantes de quelques centaines de mètres dans les grandes villes à plusieurs kilomètres en milieu rural.
Les stations-relais sont généralement installées sur le toit d'immeubles ou sur des tours à des hauteurs de 15 à 50 mètres. Le niveau des transmissions à partir d'une station donnée est variable et il dépend du nombre d'appels et de la distance de l'utilisateur à la station. Les antennes émettent un faisceau très étroit d'ondes radioélectriques qui se propagent presque parallèlement au sol. Dans ces conditions, l'intensité du champ de radiofréquence au niveau du sol et dans les zones normalement accessibles au public ne représente qu'une fraction de la limite considérée comme dangereuse. Pour dépasser la valeur limite recommandée, il faudrait qu'une personne s'approche à moins d'un ou deux mètres de l'antenne en direction du faisceau. Avant que les téléphones portables ne deviennent d'usage courant, la population était surtout exposée aux radiofréquences provenant des émetteurs de télévision et de radio. Même maintenant, les stations-relais de téléphonie mobile n'ajoutent pas grand chose à notre exposition générale car la puissance des signaux dans les lieux fréquentés par le public est en principe inférieure ou égale à celle des signaux émis par les stations lointaines de radio et de télévision.
Il est vrai toutefois, que l'usager d'un portable est exposé à des champs de radiofréquence beaucoup plus intenses que ceux qui sont présent dans l'environnement. Ces portables sont tenus très près de la tête, aussi plutôt que de s'intéresser à l'effet thermique produit dans l'ensemble du corps, il faut déterminer la distribution de l'énergie absorbée au niveau de la tête de l'utilisateur. Une modélisation complexe sur ordinateur et des mesures effectuées sur des modèles de tête, montrent que l'énergie absorbée à partir d'un téléphone portable ne dépasse pas la limite actuelle recommandée.
On s'interroge également sur le risque d'effets dits non thermiques qui pourraient résulter de l'exposition aux radiofréquences émises par les portables. Il s'agit en particulier d'effets subtils au niveau cellulaire qui pourraient stimuler l'apparition de cancers. On a également envisagé l'existence d'effets sur les tissus électriquement excitables qui influeraient sur les fonctions cérébrales et nerveuses. Toutefois, les données actuelles n'incitent pas à penser que les téléphones portables puissent avoir un quelconque effet nocif sur la santé humaine.
Les champs magnétiques dans notre vie quotidienne: sont-ils réellement si intenses ?
Depuis quelques années, les autorités nationales de divers pays font procéder à de nombreuses mesures pour déterminer l'intensité des champs électromagnétiques présents dans l'environnement. Aucune de ces études n'est parvenue à la conclusion que les intensités relevées pouvaient avoir des effets indésirables sur la santé.
L'Office fédéral pour la protection contre les rayonnements de la République fédérale d'Allemagne a fait mesurer l'exposition journalière d'environ 2000 personnes représentant toutes sortes de professions et dans des conditions variées d'exposition générale. Toutes ces personnes ont été munies pendant 24 heures de dosimètres individuels. L'exposition mesurée variait dans d'importantes proportions mais la moyenne se situaient aux alentours de 0,10 μT. Cette valeur est mille fois plus faible que la limite normale de 100 μT recommandée pour la population générale et de cinq mille fois plus faible que la limite de 500 μT recommandée pour les travailleurs. Par ailleurs, il apparaît que l'exposition des personnes résidant au centre-ville n'est pas très différente de celle que l'on observe en milieu rural. Même dans le cas des personnes vivant à proximité de lignes à haute tension, l'exposition n'est guère différente de l'exposition moyenne de la population.
Points à retenir
- Le champ électromagnétique de fond qui règne dans les habitations a pour principale origine les lignes de transport et de distribution d'énergie électrique ou encore les appareils ménagers électriques.
- L'intensité des champs créés par ces appareils électriques varie considérablement selon les appareils. L'intensité du champ électrique et du champ magnétique diminue rapidement à mesure qu'on s'éloigne de la source. De toute manière, l'intensité des champs générés par les appareils ménagers est généralement très inférieure à la limite recommandée.
- Dans la position qui est habituellement adoptée par rapport à l'écran par les usagers de téléviseurs ou d'ordinateurs , l'intensité des champs électrique et magnétique produits par ces dispositifs est des centaines de milliers de fois inférieure à la limite recommandée.
- Les fours à microondes qui sont conformes aux normes ne présentent aucun danger pour la santé.
- Dans la mesure où l'accès du public aux installations radar, aux antennes des stations de radiodiffusion et aux stations relais de téléphonie mobile reste limité, il n'y pas de raison pour que les limites recommandées d'exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence soient dépassées.
- Les utilisateurs de téléphones portables sont exposés à des champs dont l'intensité est beaucoup plus élevée que dans l'environnement normal. Toutefois, si élevée qu'elle soit, l'intensité de ces champs ne produit apparemment aucun effet sanitaire néfaste.
- De nombreuses enquêtes montrent que l'exposition aux champs magnétiques présents dans l'environnement est extrêmement faible.
Les normes ont pour but de protéger la santé de la population et celles qui concernent nombre d'additifs alimentaires, qui régissent la concentration de certaines substances chimiques dans l'eau ou limitent la pollution de l'air sont bien connues de tous. Ils existe aussi des normes destinées à limiter la surexposition aux champs électromagnétiques présents dans notre environnement.
Par qui ces normes sont-elles décidées ?
Chaque pays fixe ses propres normes nationales relatives à l'exposition aux champs électromagnétiques. Toutefois, dans la majorité des cas, les normes nationales s'inspirent des recommandations émises par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (CIPRNI). Cette organisation non-gouvernementale, qui est officiellement reconnue par l'OMS, examine les données scientifiques émanant de tous les pays du monde. En s'appuyant sur une étude approfondie de la littérature scientifique, la Commission établit des limites d'exposition recommandées. Ces recommandations sont réexaminées périodiquement et mises à jour en tant que de besoin.
La variation de l'intensité d'un champ électromagnétique en fonction de la fréquence est complexe. Une liste donnant une limite pour chaque valeur et chaque fréquence serait difficile à comprendre. Les chiffres ci-dessous sont un résumé des limites d'exposition recommandées dans trois domaines qui préoccupent l'opinion publique : les appareils électriques ménagers, les stations relais de téléphonie mobile et les fours à microondes. Leur dernière mise à jour remonte à avril 1998.
Résumé des limites d'exposition recommandées par la CIPRNI dans le cas des lignes électriques
Fréquence du courant européen | Fréquence des bases de téléphones portables | Fréquence des fours à micro-ondes | |||
Fréquence | 50 Hz | 50 Hz | 900 MHz | 1.8 GHz | 2.45 GHz |
Champ électrique (V/m) | Champ magnétique (µT) | Densité du courant (W/m2) | Densité du courant (W/m2) | Densité du courant (W/m2) | |
Limites d'exposition du public | 5 000 | 100 | 4.5 | 9 | 10 |
Limites d'exposition professionnelle | 10 000 | 500 | 22.5 | 45 |
ICNIRP, EMF guidelines , Health Physics , 74, 494-522 ( 1998 )
La différence entre les recommandations de certains pays qui appartenaient naguère au bloc soviétique et celles des pays occidentaux peut atteindre un facteur de plus de 100. Avec la mondialisation des échanges commerciaux et la mise en place rapide d'un réseau de télécommunication à l'échelle planétaire, il devient nécessaire d'établir des normes de portée universelle. Comme de nombreux pays de l'ancienne Union soviétique envisagent justement l'adoption de nouvelles normes, l'OMS a pris il y a peu l'initiative de proposer une harmonisation des recommandations d'exposition à l'échelle mondiale. Ces futures normes seront établies à partir des résultats du Projet international de l'OMS pour l'étude des champs électromagnétiques.
Sur quoi ces recommandations reposent-elles ?
Il est important de noter qu'une limite recommandée ne constitue pas une démarcation précise entre sécurité et danger. On ne peut pas considérer qu'à partir de tel ou tel niveau d'exposition précis il y a danger pour la santé car en fait, le risque sanitaire augmente graduellement à mesure que l'exposition s'intensifie. Ce que ces recommandations indiquent, c'est qu'au-dessous d'un certain seuil, l'exposition à un champ électromagnétique ne comporte pas de risque dans l'état actuel des connaissances. Il n'en résulte pas automatiquement qu'au-dessus de ce seuil, de cette limite, l'exposition soit dangereuse.
Pour établir des limites d'exposition, il faut néanmoins procéder à des études scientifiques destinées à déterminer le seuil à partir duquel les premiers effets sur la santé commencent à se manifester. Comme l'expérimentation sur des sujets humains est exclue, les recommandations reposent essentiellement sur l'expérimentation animale. Cette dernière montre que les modifications comportementales subtiles observées à faible exposition chez les animaux annoncent souvent des anomalies plus graves lorsque l'exposition augmente. Les troubles du comportement sont un indicateur très sensible d'une réaction biologique et ont considère qu'ils représentent l'effet sanitaire indésirable le plus subtil qui soit observable. Les recommandations indiquent le niveau d'intensité du champ à partir duquel des troubles comportementaux commencent à se manifester : c'est le niveau auquel il faut éviter de s'exposer.
La valeur limite recommandée n'est pas égale au seuil d'apparition des effets comportementaux. En effet, la CIPRNI applique un facteur de sécurité de 10 dans le cas de la limite d'exposition professionnelle et un facteur de 50 pour la valeur limite recommandée pour la population générale. Par exemple , dans le domaine des fréquences hertziennes et ultrahertziennes, le champ électromagnétique maximum auquel vous pourriez vous trouver exposé dans l'environnement ou à votre domicile est au moins 50 fois plus faible que le seuil à partir duquel apparaissent les premiers troubles comportementaux chez l'animal.
Pourquoi le facteur de sécurité est -il plus faible pour l'exposition professionnelle que pour l'exposition du grand public ?
La population exposée sur le lieu de travail est constituée d'adultes qui sont généralement confrontés à des champs électromagnétiques dans des conditions bien connues. Ces travailleurs ont une formation qui leur permet de comprendre le risque auquel ils sont exposés et ils savent quelles sont les précautions à prendre. En revanche , le grand public est formé d'individus de tous âges et d'états de santé divers. Bien souvent, ces personnes n'ont pas conscience d'être exposées à des champs électromagnétiques. On ne peut pas non plus demander à tout le monde de prendre des précautions pour éviter de s'exposer ou pour s'exposer le moins possible. Ce sont ces considérations qui expliquent que les limites d'exposition soient plus rigoureuses pour le grand public que pour les personnes exposées de par leur profession.
Comme on l'a vu plus haut, les champs électromagnétiques de basse fréquence provoquent l'apparition de courants induits dans le corps humain ( se reporter à la section intitulée Que se passe-t-il en cas d'exposition à un champ électromagnétique ? ). Mais les diverses réactions chimiques qui se déroulent dans l'organisme donnent également naissance à des courants. Si les courants induits sont d'une intensité inférieure à cette valeur de fond, les cellules ou les tissus seront incapables de les détecter. Par conséquent, dans le domaine des basses fréquences, les valeurs limites recommandées sont destinées à faire en sorte que l'intensité des courants induits par un champ électromagnétique reste inférieure à l'intensité des courants naturellement présents dans l'organisme.
Le principal effet des ondes hertziennes consiste dans un échauffement des tissus. C'est pourquoi les recommandations relatives à l'exposition aux champs de fréquence hertzienne et ultrahertzienne sont destinées à éviter tout effet thermique local ou général ( se reporter à la section intitulée Que se passe-t-il en cas d'exposition à un champ électromagnétique ? ). Le respect de ces recommandations permet de réduire ces effets thermiques dans une proportion suffisante pour les rendre inoffensifs.
Ce dont les recommandations ne peuvent pas rendre compte
On ne peut , pour l'instant, formuler des recommandations ou des normes à partir de spéculations sur l'éventualité d' effets sanitaires à long terme. Si l'on prend en compte la totalité des résultats fournis par l'ensemble des études scientifiques, il apparaît que les champs électromagnétiques ne provoquent aucun effet sanitaire indésirable à long terme, comme le cancer par exemple. Les organismes nationaux et internationaux établissent et mettent à jour les normes en se basant sur les connaissances scientifiques les plus récentes afin de protéger la population contre les risques sanitaires reconnus. Ces recommadations sont destinées à la population dans son ensemble et ne peuvent pas satisfaire directement les exigences d'une minorité de personnes susceptibles de présenter une plus grande sensibilité. Les recommandations relatives à la pollution de l'air , par exemple, ne sont pas destinées à régler les problèmes propres aux asthmatiques. De la même façon, les recommandations relatives aux champs électromagnétiques n 'ont pas pour objet d'éviter des ennuis aux porteurs de certains dispositifs électroniques comme les stimulateurs cardiaques. Dans ce dernier cas, c'est au fabricant ou au médecin qui a implanté l'appareil que le patient doit s'adresser pour savoir quel type d'exposition est à éviter.
Les informations pratiques qui figurent dans le tableau ci-après vous seront utiles pour vous rapporter aux limites internationales recommandées indiquées plus haut. Ce tableau indique les sources les plus courantes de champs électromagnétiques. Toutes les valeurs indiquées représentent les limites maximales pour l'exposition du public - votre propre exposition a des chances d'être très inférieure à ces valeurs. Pour plus de précision sur l'intensité des champs électriques produits par les appareils ménagers, veuillez vous reporter à la section intitulée Niveaux d'exposition habituels au domicile et dans l'environnement.
Source | Exposition maximum typique pour le public | |
Champs électriques (V/m) | Densité de flux magnétique (µT) | |
Champs naturels | 200 | 70 (champ magnétique terrestre) |
Energie électrique (dans les foyers éloignés des lignes à haute tension) | 100 | 0.2 |
Energie électrique (sous les lignes à haute tension) | 10 000 | 20 |
Trains électriques et tramways | 300 | 50 |
Ecrans de télévision et d'ordinateurs (au niveau de l'utilisateur) | 10 | 0.7 |
Exposition maximum typique pour le public (W/m2) | ||
Emetteurs de télévision et radio | 0.1 | |
Station relais de téléphonie mobile | 0.1 | |
Radars | 0.2 | |
Fours à micro-ondes | 0.5 |
Source : Bureau régional OMS de l'Europe
Comment ces recommandations sont-elles appliquées et qui est chargé du contrôle ?
La responsabilité du contrôle des champs au voisinage des lignes électriques, des stations relais de téléphonie mobile et autres sources de ce type accessibles au grand public incombe à certains organismes publics ainsi qu'aux autorités locales qui sont chargés de veiller au respect des recommandations.
Dans le cas des dispositifs électroniques, c'est le fabricant qui doit s'assurer que son matériel respecte les limites prévues par les normes. Toutefois, comme on l'a vu plus haut, de par leur nature même la plupart ce ces appareils émettent des champs d'intensité largement inférieure aux valeurs-seuil. En outre, de nombreuses associations de défense des consommateurs soumettent régulièrement ces appareils à des essais. Si vous avez une crainte ou une préoccupation particulières, adressez-vous directement au fabricant ou aux autorités locales responsables de la santé publique.
Une exposition qui dépasse la valeur limite recommandée est-elle dangereuse ?
Il n'y a absolument aucun risque à consommer un pot de confiture de fraises avant sa date limite de consommation indiquée - mais si vous consommez la confiture au-delà de cette date, le producteur ne peut pas garantir qu'elle sera de bonne qualité. Toutefois, même lorsque la date limite de consommation est dépassé de quelques semaines ou de quelques mois , il n'y a en général pas de risque. De même, les recommandations relatives aux champs électromagnétiques ont pour but de faire en sorte qu'aucun effet indésirable sur la santé ne se produise si l'exposition reste inférieure à la limite fixée. Par mesure de précaution, on applique à l'intensité du champ supposée produire un effet nocif, un important facteur de sécurité. Dans ces conditions, même si vous étiez soumis à un champ plusieurs fois plus intense que la limite fixée, votre exposition serait encore inférieure à la limite de sécurité.
En temps ordinaire, la majorité de la population est hors de portée des champs électromagnétiques d'intensité supérieure à la limite recommandée. L'exposition est généralement très inférieure aux valeurs limites. Il peut cependant arriver qu'une personne soit exposée pendant un court laps de temps à un champ dont l'intensité avoisine , voire dépasse la valeur limite. Selon la CIPRNI, si l'on veut prendre en compte les effets cumulés de l'exposition, il faut déterminer l'exposition moyenne pondérée en fonction du temps au rayonnement hertzien et ultrahertzien. Selon les recommandations , la moyenne est à déterminer sur une durée de six minutes et une exposition supérieure à la limite est acceptable si elle est brève.
Il n'y a pas en revanche de pondération de la moyenne en fonction du temps dans le cas des recommandations relatives à l'exposition aux champs électriques et magnétiques de basse fréquence. Pour compliquer les choses, un autre facteur , le couplage, entre également en ligne de compte. Ce couplage désigne l'interaction entres les champs magnétique et le champ électrique et le corps humain. Il dépend de la taille et de la forme du corps, de la nature des tissus et de l'orientation du corps par rapport au champ. La prudence étant de règle dans l'établissement des recommandations, la CIPRNI considère toujours que le couplage entre le champ et le sujet exposé est maximal. La valeur limite recommandée assure donc une protection maximale. Par exemple, l'intensité du champ magnétique émis par un sèche-cheveux ou un rasoir électrique dépasse la valeur recommandée , mais comme le couplage entre ce champ et la tête de l'usager est extrêmement faible, il ne produit pas de courants induits supérieurs à la limite fixée.
Points à retenir
- La CIPRNI émet des recommadations qui reflètent l'état actuel des connaissances. La plupart des pays s'inspirent de ces recommadations internationales pour élablir leurs propres normes.
- Les normes relatives aux champs électromagnétiques de basse fréquence sont destinées à faire en sorte que les courants induits restent inférieurs aux courants normalement présents dans l'organisme humain. Les normes applicables aux champs dans les domaines de fréquence hertzien et ultrahertzien ont pour but d'éviter les effets dus à un échauffement local ou général du corps.
- Les recommandations ne protègent pas contre une perturbation éventuelle du fonctionnement des dispositifs électroniques implantés.
- En temps ordinaire, le niveau d'exposition est généralement très inférieure aux limites fixées.
- Etant donné l'application d'un facteur de sécurité élevé, une exposition supérieure à la limite recommandée n'est pas forcément dangereuse pour la santé. Par ailleurs, la pondération de l'intensité moyenne de l'exposition au champ en fonction du temps et l'hypothèse d'un couplage maximum confère une marge de sécurité supplémentaire dans le cas des champs de basse fréquence.
Plus les résultats de la recherche s'accumulent, plus il devient improbable que l'exposition aux champs électromagnétiques représente un grave danger pour la santé, même s'il subsiste néanmoins encore un peu d'incertitude. Le débat sur les résultats qui pouvaient prêter à controverse a quitté l'arène scientifique pour devenir un problème de société voire un enjeu politique. L'opinion publique s'agite à propos des effets nocifs que pourraient avoir les champs électromagnétiques sans bien souvent se souvenir des avantages que procure cette technologie. Sans électricité, la société serait paralysée. Quant aux émissions radiotélévisées et aux télécommunications , elles sont tout simplement une réalité de la vie moderne. Il est indispensable de mettre en balance le coût et les dangers potentiels.
Protection de la santé publique
Des recommandations internationales et des normes nationales de sécurité applicables aux champs électromagnétiques sont formulées sur la base des connaissances scientifiques actuelles afin de faire en sorte que les champs auxquels les êtres humains pourraient être soumis ne provoquent pas d'effets nuisibles à leur santé. Pour compenser les incertitudes liées à la connaissance (dûes, par exemple, aux erreurs expérimentales, extrapolation des animaux aux humains, ou incertitude statistique), de grands facteurs de sécurité sont incorporés aux limites d'exposition. Ces normes et recommandations sont régulièrement révisées et mises à jour le cas échéant. Certains estiment que, pendant que la recherche continue d'affiner les résultats, il y aurait intérêt à prendre des précautions supplémentaires au vu des incertitudes qui demeurent. Toutefois, la nature et l'ampleur des mesures de précaution à prendre sont conditionnées par la preuve que l'on peut avoir d'un risque sanitaire de même que par l'ampleur et la nature des conséquences envisageables. Les précautions à prendre doivent être proportionnées au risque potentiel. Pour plus de précisions, on peut se reporter au WHO Backgrounder on Cautionary Policies.
On a élaboré un certain nombre de politiques en vue d'agir avec circonspection lorsqu'il s'agit de répondre aux craintes qui se font jour au sujet de problèmes de santé ou de sécurité publique, professionnelle ou encore de problèmes écologiques posés par des agents physiques ou chimiques.
Que faut-il faire pendant que la recherche se poursuit ?
L'un des objectifs du Projet international pour l'étude des champs électromagnétiques est d'aider les autorités nationales à mettre en balance les avantages des technologies génératrices de champs électromagnétiques et la possibilité de découvrir un jour ou l'autre qu'elles comportent un risque pour la santé. L'OMS va en outre diffuser des recommandations concernant les mesures de protection à prendre le cas échéant. Il faudra patienter plusieurs années avant que les recherches nécessaires parviennent à leur terme et que leurs résultats soient évalués et publiés. Dans l'intervalle , l'OMS a formulé une série de recommandations , à savoir :
- Les normes de sécurité nationales et internationales existantes doivent être rigoureusement respectées : ces normes reposent sur l'état actuel des connaissances et sont élaborées dans le but de protéger chacun des membres de la population en appliquant un facteur de sécurité élevé.
- Des mesures de protection simples existent : l'installation de barrières autour des sources de champs électromagnétiques intenses permettent d'empêcher l'entrée de personnes étrangères au service dans des zones où l'exposition pourrait dépasser les limites fixées.
- Consulter les autorités et la population locales sur les projets d'installation de nouvelles lignes électriques ou de stations relais de téléphonie mobile : les décisions d'implantation sont souvent subordonnées à des critères esthétiques et au respect de la sensibilité du public. Pendant la phase de planification, une politique de communication menée avec franchise peut rendre le public plus compréhensif et lui faire mieux accepter la nouvelle installation.
- Communiquer : un système efficace d'information sanitaire et de communication entre les scientifiques, l'industrie, les pouvoirs publics et la population peut aider à mieux faire connaître les programmes consacrés à l'étude de l'exposition aux champs électromagnétiques et contribuer à réduire la défiance du public et à calmer ses craintes.
Pour plus de renseignements , on pourra consulter les aides-mémoires de l'OMS sur les champs électromagnétiques et la santé publique.