Grippe : comment la préparation aide à lutter contre d’autres maladies infectieuses

Lors de la préparation et de la riposte aux épidémies de grippe, nous améliorons nos connaissances et, dans le même temps, nous mettons en pratique les mesures de riposte applicables à d’autres événements respiratoires ou à des maladies émergentes. De fait, la grippe a certaines caractéristiques communes avec d’autres maladies respiratoires, telles que la COVID-19. Comme pour la grippe, de nombreux autres virus respiratoires affectent principalement le système respiratoire, et les symptômes sont souvent indiscernables. De plus, les agents pathogènes respiratoires se propagent généralement de manière similaire.

La préparation à une pandémie de grippe permet de construire des infrastructures et d’acquérir des compétences essentielles qui peuvent être utilisées pour d’autres maladies. Ainsi, le renforcement des capacités conçu pour la surveillance de la grippe et la riposte aux épidémies peut être rapidement réorienté vers d’autres maladies à tendance épidémique ou pandémique telles que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), d’autres coronavirus ou de nouvelles menaces respiratoires. Les activités de communication peuvent être utilisées pour répondre aux flambées et mieux comprendre les aspects comportementaux de la réticence à la vaccination. La grippe peut également nous aider à apprendre à mettre en œuvre un programme de vaccination et à introduire de nouveaux traitements.

La préparation à la grippe met l’accent sur l’importance de la coopération internationale. Le partage en temps opportun des données, des ressources et des connaissances à l’échelle mondiale améliore la capacité à répondre efficacement aux pandémies.

En Afrique, en 2006, cinq pays disposaient d’un programme de surveillance pour la surveillance de la grippe et l’analyse des prélèvements. Après de nombreux efforts pour renforcer les capacités, ce sont désormais près de 25 pays qui effectuent une surveillance régulière de la grippe. Ces systèmes de surveillance de la grippe ont permis aux pays d’être dotés des capacités de base, comme l’ont démontré les situations d’urgence : lorsqu’est survenue la pandémie de 2009, nombre d’entre eux étaient en mesure de diagnostiquer les premiers cas grâce à leurs programmes de surveillance de la grippe nouvellement établis et ils ont également été à l’avant-garde pour diagnostiquer le SARS-CoV-2. De nombreux pays intègrent désormais la surveillance du SARS-CoV-2 et du virus respiratoire syncytial (VRS) dans leurs programmes de surveillance de la grippe.  

Nous nous sommes également lancés dans un programme mondial de formation en matière de riposte rapide dans le cadre duquel nous avons formé plus de 100 pays, dont beaucoup en Afrique. Pour répondre aux épidémies respiratoires et non respiratoires telles que la rougeole, la fièvre de la vallée du Rift, la maladie à virus Ebola, ainsi que lors de la récente pandémie de SARS-CoV-2, un grand nombre de ces pays ont eu recours aux équipes de riposte en cas d’épidémie de grippe.

Depuis plus de 70 ans, le Programme mondial OMS de lutte contre la grippe s’efforce de protéger le monde contre la grippe par le biais d’un cadre mondial (le Système mondial OMS de surveillance de la grippe et de riposte (GISRS)) et d’initiatives relatives à la surveillance, à la préparation et à la riposte. Le Cadre de préparation en cas de grippe pandémique (Cadre PIP) vise à améliorer et à renforcer l’échange de virus grippaux susceptibles de donner lieu à une pandémie humaine et à accroître l’accès des pays en développement aux vaccins et aux autres fournitures liées aux pandémies. La préparation aux pandémies est également soutenue, moyennant une approche innovante, par l’initiative Préparation et résilience face aux menaces émergentes (PRET) de l’OMS. 

L’Assemblée mondiale de la Santé a adopté, en 2020, la Stratégie mondiale de lutte contre la grippe 2019-2030, qui s’appuie sur les objectifs de développement durable (ODD) et les efforts visant à renforcer les systèmes de santé pour atteindre la couverture sanitaire universelle (CSU). La Stratégie appelle les États Membres de l’OMS à adopter des mesures de prévention et de lutte contre la grippe saisonnière. Ces initiatives permettront, à leur tour, de mieux se préparer à la prochaine pandémie.

La Stratégie s’articule autour de trois priorités :

• le renforcement de la préparation aux pandémies ;
• l’élargissement des mesures de prévention et de lutte contre la grippe saisonnière ;
• et la recherche et l’innovation.

La recherche et l’innovation englobent l’amélioration de la modélisation et de la prévision des épidémies de grippe, ainsi que la mise au point de nouveaux vaccins.