Votre Excellence le Vice-Premier Ministre Frank Vandenbroucke,
Madame la Ministre Cristina Lustemberg,
Dr Usman Ahmad Mushtaq, Secrétaire d’État auprès du Ministère de la santé de la Norvège,
Madame la Présidente de la Conférence des Parties, Dre Reina Roa,
Notre Chef du Secrétariat par intérim, Andrew Black – et je me joins à Andrew pour remercier Adriana pour son leadership,
Chers collègues et amis, chères collègues et amies,
Le tabac entraîne plus de 7 millions de décès chaque année.
Nous sommes tellement habitués à le dire que cela ne nous choque plus. Mais ces chiffres devraient nous choquer.
Il s’agit de sept millions de personnes, soit environ l’équivalent de la population de Hong Kong, ou Kuala Lumpur, ou Riyad, ou Bagdad, ou Santiago ou Madrid, anéantie chaque année.
Si le tabac était un virus, nous utiliserions le terme : pandémie.
Les chercheurs s’activeraient à développer des vaccins contre ce virus.
Les Gouvernements et les institutions de santé publique déploieraient tous les efforts pour empêcher sa propagation, protéger les populations et atténuer son impact économique, social et environnemental.
Toutefois, le tabac est une industrie de plusieurs milliards de dollars des États-Unis (USD), récompensée par des investisseurs et défendue par une armée de lobbyistes.
La Convention-cadre de l’OMS pour la lutte contre le tabac est la meilleure défense mondiale contre cette menace sanitaire sans précédent, et voici son fonctionnement :
Depuis l’entrée en vigueur de la Convention-cadre il y a 20 ans, la consommation de tabac a baissé d’un tiers dans le monde.
Aujourd’hui, plus de 6,1 milliards de personnes, soit les trois quarts de la population mondiale, sont protégées par au moins une des mesures de lutte antitabac du programme MPOWER de l’OMS, contre seulement un milliard en 2007.
Le monde consomme moins de tabac, mais on recense encore 1,2 milliard de consommatrices et consommateurs, soit un adulte sur cinq.
Et l’industrie continue de développer de nouveaux produits pour attirer de nouveaux clients, et continuer à tirer profit de l’addiction, des maladies et des décès.
Le problème de l’industrie du tabac est qu’elle continue de tuer ses propres clients, par conséquent elle doit en recruter de nouveaux.
Les écoles sont devenues le nouveau champ de bataille, où les sociétés productrices de tabac cherchent à recruter des adolescents, en utilisant des couleurs vives, des arômes sucrés et des influenceurs sur les médias sociaux.
Le fait de cibler les enfants avec des produits toxiques et addictifs ne constitue pas une réduction des risques, il s’agit plutôt d’une création de risques.
Nous avons tous la responsabilité de protéger nos enfants contre ces attaques – parents, enseignants, militants, législateurs, gouvernements, société civile – chacun d’entre nous.
Face à ces menaces, la Convention-cadre reste aussi pertinente que jamais.
Nous devons continuer à plaider pour sa mise en œuvre urgente et accélérée.
Nous devons continuer à rester vigilants face à l’industrie du tabac et à ses tactiques, notamment celles visant à infiltrer et saper cette réunion de la Conférence des Parties.
Permettez-moi de vous assurer que je reste personnellement engagé à appliquer l’ensemble des dispositions de la Convention pour protéger la santé contre le fléau que constitue le tabac.
Avant de vous quitter, je voudrais formuler trois demandes essentielles :
Premièrement, nous invitons instamment l’ensemble des États Membres qui ne sont pas encore Partie à la Convention-Cadre à la ratifier.
Deuxièmement, nous exhortons toutes les Parties à continuer à travailler à la mise en œuvre de l’ensemble des interventions MPOWER au niveau des meilleures pratiques, pour tous les produits du tabac et à base de nicotine.
Et troisièmement, nous invitons toutes les Parties à rester vigilantes face à l’industrie du tabac, dont la seule motivation est de protéger le profit, et non pas les personnes.
Je vous remercie, toutes et tous, pour votre engagement constant dans la Convention-cadre de l’OMS et sa mise en œuvre.
Chaque décès dû au tabac est évitable. Nous disposons des outils pour protéger les personnes aujourd’hui ainsi que les générations futures, alors utilisons-les.
Je vous remercie.