Réalisations en matière de santé dans le monde en 2023

Réalisations en matière de santé dans le monde en 2023

Des motifs d’espoir

En 2023, nous avons célébré les 75 ans de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette année a été l’occasion de réfléchir à 75 ans de réalisations en matière de santé dans le monde, tout en faisant face aux enjeux aussi multiples que complexes qui touchent notre santé aujourd’hui.

Cet anniversaire nous a rappelé avec force à quel point la collaboration dans un esprit de solidarité mondiale nous avait permis de faire face à des difficultés complexes dans le passé et continuera de le faire à l’avenir.

Œuvrer ensemble à l’appui de la santé pour toutes et tous

Certes, les crises sanitaires se sont multipliées, mais on peut relever de nombreux motifs d’espoir en 2023.

Bien qu’ils aient été confrontés à un nombre record de problèmes de santé liés au climat et à des crises dues à des conflits nouveaux et en expansion, des millions de personnels de santé et d’aide à la personne n’ont cessé de protéger davantage de personnes contre la maladie et la souffrance, de renforcer la résilience et la préparation dans un monde de plus en plus agité et d’atteindre un objectif commun : donner à tous et à toutes, partout dans le monde, les meilleures chances possibles de vivre en sécurité et en bonne santé.

Voici quelques-uns des faits marquants de la santé mondiale qui ont donné de l’espoir en 2023.

Élimination de maladies


L’année 2023 a battu des records en matière d’élimination des maladies, puisque plusieurs pays ont éliminé des maladies infectieuses grâce à un travail acharné et à une action concertée des pays et des partenaires de la santé dans le monde entier.

Ainsi, en mars, l’OMS a certifié l’Azerbaïdjan et le Tadjikistan exempts de paludisme, pays rejoints par le Belize en juin (en anglais). Le paludisme touche certaines des personnes les plus vulnérables de la planète et ces réussites extraordinaires montrent bien qu’un avenir libéré de cette maladie peut devenir une réalité.

L’Égypte est devenue le premier pays au monde à atteindre l’Étape « or » sur la voie de l’élimination de l’hépatite C (en anglais) – une étape importante vers l’objectif d’éliminer complètement la maladie avant 2030. Il s’agit d’un revirement étonnant pour un pays qui affichait l’un des taux d’infection par l’hépatite C les plus élevés au monde il y a moins de 10 ans.

À ce jour, 50 pays ont éliminé au moins une maladie tropicale négligée, dans la lignée de l’objectif ambitieux que s’est fixé l’OMS de voir 100 pays atteindre cette étape d’ici 2030.

En janvier, le Ghana a éliminé la trypanosomiase humaine africaine à T.b. gambiense, une maladie du sommeil potentiellement mortelle transmise par les mouches tsé-tsé qui cause des dommages importants aux populations rurales vivant dans la pauvreté en Afrique subsaharienne.

En mai, le Bénin et le Mali ont éliminé le trachome (en anglais), première cause infectieuse de cécité dans le monde. Ils étaient les cinquième et sixième pays d’Afrique à franchir cette étape importante et ont été rejoints en juillet par l’Iraq (en anglais), de la Région de la Méditerranée orientale.

Le Bangladesh et la République démocratique populaire lao (en anglais) ont réussi à éliminer la filariose lymphatique en tant que problème de santé publique. La filariose lymphatique, communément appelée éléphantiasis, est une maladie parasitaire débilitante transmise par les moustiques.

Le Bangladesh est entré dans l’histoire en devenant le premier pays à éliminer deux maladies tropicales négligées la même année. Fort d’un exploit historique, le Bangladesh est également devenu le premier pays au monde à avoir officiellement éliminé le kala-azar (leishmaniose viscérale, en anglais), une maladie potentiellement mortelle transmise par les phlébotomes qui, si elle n’est pas traitée, peut s’avérer mortelle dans plus de 95 % des cas.

Fournir des vaccins

Le 5 mai 2023, le Directeur général de l’OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré la fin de l’urgence sanitaire mondiale liée à la COVID-19. Il a précisé que cette annonce ne signifiait pas que la COVID-19 n’était plus une menace pour la santé mondiale, mais plutôt qu’il était temps pour les pays de passer du temps de l’urgence à celui de la gestion de la COVID-19, comme pour d’autres maladies infectieuses.

Dans son annonce, le Directeur général a salué le sens de l’innovation des chercheurs et des concepteurs de vaccins, les décisions difficiles que les autorités publiques ont dû prendre, ainsi que les compétences incroyables et le dévouement désintéressé du personnel de santé et d’aide à la personne. En novembre 2023, 72 % de la population mondiale avait reçu au moins une dose d’un vaccin contre la COVID-19, et 13,6 milliards de doses avaient été administrées dans le monde, ce qui a permis d’éviter des formes graves de la maladie et des hospitalisations pour des millions de personnes.

Nous avons commencé à entrevoir des signes prometteurs d’une reprise de la vaccination des enfants après le recul enregistré pendant la pandémie de COVID-19. Plus tôt dans l’année, les partenaires mondiaux ont annoncé « Le grand rattrapage », une initiative coordonnée visant à inverser la tendance à la baisse de la vaccination des enfants, à renforcer les systèmes de santé et à œuvrer en faveur d’un avenir où aucun enfant ne meurt d’une maladie évitable par la vaccination.

Une autre étape importante de l’année a été la recommandation par l’OMS d’un nouveau vaccin pour la prévention du paludisme, qui donne l’espoir de mieux se préparer face à la maladie et de sauver des centaines de milliers d’enfants dans la Région africaine. Il existe maintenant deux vaccins vitaux qui ont apporté la preuve de leur innocuité et de leur efficacité pour prévenir le paludisme chez les enfants.

Par ailleurs, l’introduction d’un nouveau vaccin contre la dengue (en anglais) a été recommandée là où la charge de morbidité est élevée. Il offre de l’espoir contre cette infection transmise par les moustiques, dont on estime qu’elle constitue un risque pour la moitié de la population mondiale.

Dans un même temps, des nouvelles prometteuses sont venues éclairer le front de la lutte contre la méningite, puisque l’OMS a préqualifié un nouveau vaccin antiméningococcique conjugué (en anglais) et a publié une politique pour son utilisation dans les pays de la ceinture africaine de la méningite, qui sont touchés par des épidémies saisonnières. Le Men5CV pourrait radicalement changer la donne dans la lutte contre la méningite dans la mesure où il devrait être plus abordable et plus accessible pour les pays de la ceinture de la méningite que les autres vaccins disponibles.

Les femmes pauvres et marginalisées sont encore touchées de manière disproportionnée par le cancer du col de l’utérus, mais il y a des raisons d’être optimiste avec les progrès considérables réalisés dans la vaccination contre le HPV. Les avancées de la couverture pour une dose unique, selon la recommandation approuvée par l’OMS, sont particulièrement encourageantes. Trente pays supplémentaires ont introduit le vaccin, dont certains où le cancer du col de l’utérus est très présent, comme le Bangladesh, l’Indonésie et le Nigeria. Cela signifie qu’au total 140 pays l’ont introduit dans le monde et que l’on est donc en bonne voie pour atteindre l’objectif de 2030 d’assurer une disponibilité généralisée des vaccins contre le HPV pour toutes les filles du monde.

 

Prévenir les situations d’urgence et y riposter


L’année a débuté pour l’OMS par une intervention à la suite d’un tremblement de terre majeur en Türkiye et en Syrie, et elle s’achève avec l’horrible guerre à Gaza. Entre-temps, le monde a connu de nombreuses autres crises, des conflits et les menaces persistantes que font peser les épidémies et les changements climatiques.

Jour et nuit, les équipes d’experts de l’OMS passent au crible des milliers d’informations, y compris des articles de presse et des rapports de surveillance des maladies, à la recherche de signes d’épidémies ou d’autres menaces pour la santé publique. En 2023, rien qu’au Siège, l’équipe a identifié environ 750 signaux méritant une analyse et une discussion approfondies. Elle a demandé aux pays de fournir des informations supplémentaires et a informé les pouvoirs publics et les partenaires nécessaires pour apporter une réponse. C’est l’un des moyens que l’OMS met en œuvre afin de surveiller les menaces pour la santé publique et d’inciter à prendre des mesures en vue de les atténuer, de façon à garantir la sécurité de toutes et de tous. 

Cette année, l’OMS a répondu à 65 situations d’urgence, dont 22 nouvelles.

Beaucoup d’entre elles étaient liées à des conflits, car des pays comme la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, Haïti, le Myanmar, le Soudan, l’Ukraine et d’autres ont vu s’aggraver les conflits et l’insécurité. Dans ces pays, l’OMS s’est mobilisée pour prévenir les flambées de maladies infectieuses, les détecter et y riposter. Elle a renforcé l’accès aux services de santé essentiels, y compris la capacité des hôpitaux à faire face à toutes les situations, depuis les accouchements jusqu’aux blessures de guerre. Elle a formé les agents de santé. Elle a fourni des médicaments et du matériel médical essentiels. Enfin, elle a cherché à garantir – et si possible, à renforcer – la capacité des laboratoires en matière de diagnostic des maladies. Il est arrivé que le personnel de l’OMS aille au-delà de ce qui lui était demandé en risquant sa vie pour fournir des soins de santé aux côtés de nos partenaires de l’action humanitaire.

A tiny baby being gently picked up from a makeshift bed in a hospital by a man in a helmet and bullet-proof vest marked “UN”
WHO
A WHO-led joint UN mission has evacuated more than 31 babies from the Al-Shifa Hospital in northern Gaza to a facility in the south, 19 November 2023
© Photo

L’OMS était également sur le terrain chaque fois que des catastrophes se sont produites. Or, 2023 en a eu son lot : tremblements de terre en Afghanistan, au Népal, en Syrie et en Türkiye ; inondations dévastatrices en Libye, au Pakistan et au Soudan du Sud ; canicules, feux de forêt, sécheresses et bien d’autres encore. Envoyer des équipes et de l’aide médicales d’urgence et aider les pays à faire face aux répercussions que ces problèmes ont à moyen et long terme sur la santé : voilà quelques exemples de ce que l’OMS a fait. 

En tant qu’organisme chef de file du Groupe sectoriel pour la santé, l’OMS a coordonné l’assistance sanitaire fournie par 900 partenaires afin de répondre aux besoins de 107 millions de personnes touchées par des crises dans 29 pays.

Chaque jour, quelque part dans le monde, une équipe de l’OMS se rend sur le terrain pour enquêter sur une flambée épidémique aux côtés d’experts du Ministère de la santé et d’agents de santé des communautés locales, où les flambées sont détectées et maîtrisées pour la première fois. Cette année a été marquée par une recrudescence inégalée de nombreuses maladies infectieuses – anthrax, chikungunya, choléra, fièvre hémorragique de Crimée-Congo, dengue, diphtérie, grippe, maladie à virus respiratoire syncytial – pour lesquelles il fallait une riposte régionale et mondiale coordonnée. Parmi les autres flambées épidémiques, citons la fièvre de Lassa au Nigeria et la maladie à virus Ebola en Ouganda, ainsi que la maladie à virus Marburg en Guinée équatoriale et en République-Unie de Tanzanie. L’OMS a soutenu le transport des échantillons, les examens en laboratoire dans les pays, tant au niveau central que local, et la mise en place de capacités nationales de séquençage génomique. Elle a également aidé les autorités publiques à enquêter sur les cas, à faire le suivi des contacts des patients, à mettre en place des hôpitaux de campagne et plus encore pour endiguer les flambées épidémiques et sauver des vies.

Les services de santé ont également subi des attaques. Rien que cette année, l’OMS a recensé plus de 1200 attaques contre les services de santé qui ont touché des agents, des patients, des hôpitaux, des cliniques et des ambulances, dans 19 pays et territoires. Elles ont fait plus de 700 morts et près de 1200 blessés.

Toutefois, parmi toutes ces crises, on relève aussi des nouvelles positives cette année. En mai, après avoir convoqué chacun des comités d’urgence compétents, le Directeur général de l’OMS a déclaré la fin de deux urgences de santé publique de portée internationale (pour la COVID-19 et pour la variole simienne), tout en précisant que les menaces que ces deux maladies représentaient restaient d’actualité. 

Le Cadre OMS de préparation, de riposte et de résilience face aux urgences sanitaires, dont l’élaboration se poursuit en ce moment avec les États Membres et les partenaires, détaille les besoins en matière de gouvernance, de financement, de systèmes, d’outils et de main-d’œuvre pour protéger le monde contre les urgences sanitaires. Il définit une démarche fondée sur tous les risques pour renforcer les capacités clés tout au long du cycle d’urgence et pour mettre en application le principe « Une seule santé ». Parmi les capacités en question figurent la surveillance collaborative, la protection des populations, des soins cliniques sûrs et évolutifs, l’accès aux contre-mesures et la coordination des urgences, en s’appuyant sur une main-d’œuvre qualifiée et déployable ainsi que sur des activités critiques de recherche et d’innovation qui soient bien gérées, coordonnées et inclusives.

Le Cadre d’action d’urgence de l’OMS a été remanié sur la base des enseignements tirés des récentes interventions en cas d’urgence sanitaire et l’OMS continue d’appuyer l’évaluation, le renforcement et la mise à l’essai régulière de l’état de préparation au niveau des pays et des régions, notamment au moyen d’initiatives telles que le Corps mondial pour l’action sanitaire d’urgence (GHEC), le Réseau OMS des centres d’opérations d’urgence de santé publique (EOC-NET), le Pôle logistique mondial de l’OMS à Dubaï, le Fonds de lutte contre les pandémies, les examens universels de l’état de santé et de préparation et le mécanisme intérimaire de coordination des contre-mesures médicales (i-MCM-Net).

Avec ses bureaux et centres régionaux, ses unités de veille et d’analyse en santé publique à Genève, un bureau installé depuis longtemps à Lyon pour la surveillance des laboratoires et un nouveau centre à Berlin chargé de contribuer à l’innovation en matière de surveillance collaborative, l’OMS a renforcé la collaboration mondiale en vue d’obtenir plus rapidement des renseignements plus précis sur les menaces susceptibles d’entraîner une situation d’urgence sanitaire, afin de mieux éclairer la prise de décisions et de diriger l’action sanitaire.

Face à la menace persistante de la COVID-19 et à celle qui se profile à l’horizon d’une pandémie de grippe, l’OMS continue d’étendre ses réseaux pour suivre les agents pathogènes respiratoires à potentiel pandémique, en s’appuyant sur son système mondial de surveillance de la grippe et de riposte et sur son réseau mondial de laboratoires pour les coronavirus (CoViNet) en vue de surveiller l’évolution de ces agents pathogènes, d’évaluer les risques et de se préparer à un éventuel vaccin lorsque le besoin s’en fera sentir.

Dans l’ensemble de ses activités, l’OMS a la ferme intention de tirer parti des progrès réalisés pendant la pandémie de COVID-19 pour aider les États Membres à faire face aux menaces actuelles et futures et à les gérer avec succès.

Inscrire la santé au cœur de l’action climatique

Pour la toute première fois, les organisateurs de la COP28 ont prévu une journée consacrée à la santé (en anglais) en écho à la crise sanitaire liée au climat qui touche au moins 3,5 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale. La chaleur extrême, les phénomènes météorologiques et la pollution atmosphérique ont causé des millions de décès en 2023 et mis à rude épreuve les systèmes et le personnel de santé.

Plus de 130 pays ont ainsi signé une nouvelle déclaration sur le climat et la santé (en anglais) lors de la Conférence des Nations Unies sur le climat. Elle plaide en faveur d’un renforcement rapide des engagements politiques et financiers, ainsi que d’actions concrètes pour protéger les populations des effets dévastateurs que la crise climatique a sur leur santé.

À l’approche de la COP28, l’OMS, en collaboration avec ses partenaires mondiaux de la santé, a mobilisé les signatures de plus de 40 millions de professionnels de santé pour demander que des mesures audacieuses soient prises lors de la Conférence en matière de santé et de climat. L’OMS a également publié un Cadre pour la mise en place de systèmes de santé à faibles émissions de carbone et résilients face aux changements climatiques, appelé à servir de modèle pour un secteur de la santé durable et tourné vers l’avenir, face à un climat en constante évolution.

 

Protéger les personnes contre les maladies non transmissibles et les troubles de santé mentale

Au cours de l’année, l’OMS a annoncé que 5,6 milliards de personnes, soit 71 % de la population mondiale, sont désormais protégées par au moins une politique relevant des bonnes pratiques qu’elle a édictées pour aider à sauver des vies dans la lutte contre le tabagisme. Ce chiffre est cinq fois plus élevé qu’en 2007. Au cours des 15 années qui se sont écoulées depuis l’adoption du programme MPOWER (en anglais) de lutte antitabac dans le monde, les taux de tabagisme ont fortement baissé et près de 40 % des pays prévoient maintenant des lieux publics intérieurs sans tabac.

Cette année, Maurice est devenu le premier pays d’Afrique et les Pays-Bas le premier pays d’Europe à mettre en place l’ensemble des politiques de lutte antitabac de l’OMS (en anglais) au plus haut niveau possible, rejoignant ainsi deux autres pays seulement, le Brésil et la Türkiye, qui ont atteint le même objectif.

Autre première, l’OMS a publié son tout premier rapport sur l’impact dévastateur de l’hypertension artérielle dans le monde (en anglais), un problème de santé qui touche un adulte sur trois. Selon ce rapport, environ quatre personnes sur cinq souffrant d’hypertension ne bénéficient pas d’un traitement adéquat. Pourtant, si les pays parviennent à étendre la couverture, ce ne sont pas moins de 76 millions de décès qui pourraient être évités entre 2023 et 2050.

Or, les pays du monde entier se mobilisent maintenant pour prendre de vitesse ce tueur silencieux. Ainsi, l’Inde a lancé une initiative ambitieuse visant à dépister l’hypertension et le diabète et à placer 75 millions de personnes qui en souffrent sous traitement standard d’ici 2025. Les Philippines élargissent leurs programmes de prévention et de prise en charge des maladies cardiovasculaires et, dans la Région OMS des Amériques, 33 pays (en anglais) ont renforcé leurs services de santé pour lutter contre les maladies cardiovasculaires.

Depuis sa création en 2019, l’Initiative spéciale de l’OMS pour la santé mentale (en anglais) a contribué à fournir des services communautaires de santé mentale à 50 millions de personnes supplémentaires, et au moins 320 000 filles, garçons, femmes et hommes ont reçu pour la première fois des services relatifs aux troubles mentaux, neurologiques et liés à la consommation de substances. L’Initiative spéciale est mise en œuvre dans les six régions de l’OMS, puisqu’elle est présente en Argentine, au Bangladesh, au Ghana, en Jordanie, au Népal, au Paraguay, aux Philippines, en Ukraine et au Zimbabwe.

 

Réduire le nombre de décès dus aux accidents et aux lésions


Il ressort du nouveau rapport de situation de l’OMS sur la sécurité routière dans le monde 2023 (en anglais) que, depuis 2010, le nombre annuel de décès dus aux accidents de la route a diminué de 5 % pour se stabiliser à 1,19 million.

Parmi les États Membres de l’ONU, 108 pays ont signalé une baisse du nombre de décès liés aux accidents de la route entre 2010 et 2021. Dix pays sont même parvenus à réduire de plus de 50 % le nombre de morts sur les routes.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire. En effet, chaque minute, les accidents de la route tuent plus de deux personnes. Les piétons, les cyclistes et les autres usagers vulnérables de la route sont clairement et de plus en plus en danger de mort, neuf décès sur dix survenant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

En mai, la Soixante-Seizième Assemblée mondiale de la Santé a adopté sa toute première résolution sur la prévention de la noyade (en anglais). À l’échelle mondiale, on estime que 236 000 personnes meurent par noyade chaque année, la plus forte prévalence étant observée chez les enfants âgés de 1 à 4 ans. La résolution demande aux 194 États Membres d’évaluer la situation en matière de noyade sur leur territoire et de mettre en œuvre les mesures appropriées pour prévenir ce type d’accident et sauver des vies.

 

Faire progresser la santé sexuelle et reproductive


Cette année, nous avons célébré les 50 ans du Programme spécial de recherche, de développement et de formation à la recherche en reproduction humaine (HRP) (en anglais), une initiative spéciale des Nations Unies qui défend une conception de la santé sexuelle et reproductive et des droits connexes pour toutes et tous dans le monde.

Cette initiative unique en son genre a été le fer de lance de réalisations marquantes dans le domaine de la recherche sur la santé sexuelle et reproductive en permettant un meilleur accès à la contraception (en anglais) (y compris la contraception d’urgence), aux soins de la fertilité et à l’avortement sécurisé (en anglais).

Le HRP met en avant des innovations essentielles pour une grossesse et un accouchement plus sûrs. Un essai mené cette année a ouvert des perspectives très prometteuses pour réduire la principale cause de mortalité maternelle dans le monde, celle qui est imputable aux hémorragies du post-partum pour lutter contre lesquelles la toute première feuille de route mondiale a été publiée en octobre 2023.

On notera également des progrès plus marqués vers l’élimination du cancer du col de l’utérus, notamment avec des chiffres qui montrent que l’Australie est en bonne voie pour y parvenir dans les 10 prochaines années et le National Health Service (NHS) de l’Angleterre qui s’engage à éliminer cette maladie à l’horizon 2040.

Les choses ont aussi évolué dans le domaine du dépistage : l’OMS a préqualifié un quatrième test de dépistage du HPV (en anglais) en juin 2023, grâce auquel les pays ont une possibilité supplémentaire de mettre en œuvre des méthodes de dépistage avancées plus efficaces pour identifier les patientes ayant besoin d’un traitement.

Accès aux médicaments et aux produits de santé

Cette année, la République de Corée, Singapour et la Suisse ont été les trois premiers pays à figurer sur la liste des autorités reconnues par l’OMS (en anglais), qui atteste à l’échelle mondiale qu’elles respectent les normes et pratiques réglementaires instituées par l’Organisation ou internationalement reconnues.

La liste des médicaments essentiels de l’OMS a été mise à jour en 2023 et de nouveaux traitements sont venus s’y ajouter pour lutter contre la sclérose en plaques et le cancer, entre autres. Cette nouvelle liste facilitera un meilleur accès à des médicaments et à des traitements innovants susceptibles d’avoir un impact marqué sur la santé publique dans le monde, sans mettre en péril les budgets de santé des pays à revenu faible et intermédiaire.

Parallèlement à cela, la liste des dispositifs de diagnostic essentiels a, elle aussi, été mise à jour et compte huit nouvelles entrées, dont des produits de diagnostic pour l’auto-prise en charge du diabète. Des glucomètres individuels y ont été ajoutés, ainsi que des tests de dépistage de l’hépatite E.

La situation a également évolué dans le bon sens en ce qui concerne l’aide apportée aux États Membres pour gérer les médicaments de qualité inférieure et contaminés. La publication d’une méthode de l’OMS pour l’analyse des contaminants observés dans les sirops (en anglais) contribuera à lutter contre les produits de santé de qualité inférieure qui ont entraîné le décès d’au moins enfants dans le monde.

Engagements politiques à l’appui de la santé

Lors de l’Assemblée mondiale de la Santé de cette année, les pays ont adopté une résolution historique pour la santé des peuples autochtones dans laquelle ils en appellent pour la première fois à un plan d’action mondial (en anglais) visant à combattre spécifiquement les disparités en matière de santé auxquelles se heurtent ces communautés.

En juin, des ministres et des représentants gouvernementaux ont adopté une déclaration politique sans précédent – la Déclaration de Rabat – dans laquelle ils s’engagent à améliorer la santé des réfugiés et des migrants. Une personne sur huit dans le monde est soit migrante, soit déplacée de force du fait de facteurs tels que les conflits et les persécutions.

Deux mois plus tard, en août, l’OMS et ses partenaires ont organisé le premier Sommet mondial de l’OMS sur la médecine traditionnelle (en anglais) dans le but de tirer parti d’une médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative, fondée sur des données probantes.

À mi-chemin de la date cible de 2030 pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), les dirigeants de la planète ont fait valoir qu’il fallait avancer deux fois plus vite vers les objectifs en matière de santé.

En septembre, l’Assemblée générale des Nations unies a organisé trois réunions de haut niveau sur la santé, ce qui n’avait jamais eu lieu auparavant. À cette occasion, les dirigeants mondiaux ont pris l’engagement historique de renforcer la collaboration, la gouvernance et les investissements afin de prévenir les futures pandémies, de s’y préparer et d’y riposter.

Lors de ces réunions de haut niveau, une nouvelle déclaration politique a été adoptée sur la couverture sanitaire universelle. Elle a vocation à mobiliser des actions en vue d’atteindre l’objectif d’accès à des services de santé essentiels de qualité pour toutes et tous à l’horizon 2030 en s’appuyant sur une démarche axée sur les soins de santé primaires. Une nouvelle déclaration politique sur l’éradication de la tuberculose a également été signée. Elle intègre de nouveaux objectifs ambitieux pour les cinq prochaines années afin de progresser à l’échelle mondiale vers la fin de l’épidémie de tuberculose.


Repousser les limites grâce à la santé numérique


Alors que les technologies émergentes de l’intelligence artificielle (IA) continuent de gagner en influence, l’OMS s’efforce d’en assurer la sécurité et l’efficacité pour la santé. De nouvelles orientations (en anglais) qui ont été publiées en octobre énumèrent les grands domaines réglementaires auxquels il convient de réfléchir en matière d’intelligence artificielle appliquée à la santé. Le document indique le parti qu’il y a à tirer de l’intelligence artificielle pour traiter ou détecter des problèmes de santé comme le cancer ou la tuberculose, tout en minimisant les risques tels que la collecte de données contraire à l’éthique, les menaces pour la cybersécurité et la diffusion des préjugés ou de la désinformation.

L’OMS et la présidence indienne du G20 ont annoncé une nouvelle Initiative mondiale sur la santé numérique (GIDH) (en anglais) lors du Sommet du G20 organisé par le Gouvernement indien. Elle prendra la forme d’un réseau et d’une plateforme gérés par l’OMS afin de soutenir la mise en œuvre de la Stratégie mondiale pour la santé numérique 2020-2025.

L’OMS a également annoncé un partenariat historique avec la Commission européenne en matière de santé numérique, fondé sur le système de certificat numérique de l’Union européenne (UE) pour la COVID-19. Il s’agit de la première brique du Réseau mondial de certification sanitaire numérique de l’OMS (en anglais) qui s’attèlera à mettre au point une large gamme de produits numériques destinés à améliorer la santé de toutes et tous.

 

Perspectives d’avenir pour 2024


En 2024, nous prendrons de nouvelles mesures à l’appui d’un monde en meilleure santé, plus sûr et plus juste.

Nous célébrerons le 50e anniversaire du Programme élargi de vaccination (PEV) (en anglais), une initiative qui a vocation à fournir un accès universel aux vaccins vitaux pour les enfants du monde entier. Les vaccins comptent parmi les plus grandes réalisations de l’humanité et sauvent d’innombrables vies. Pourtant, depuis quelques années, la couverture vaccinale des enfants est au point mort. Cet anniversaire offrira aux décideurs l’occasion de redonner la priorité aux vaccins en tant que pierre angulaire de la santé publique.

Lors de la Soixante-Dix-Septième Assemblée mondiale de la Santé qui aura lieu en mai 2024, les pays examineront un nouvel instrument international connu sous le nom d’accord sur les pandémies (en anglais). Il a pour objectif d’éviter que se reproduisent les effets sanitaires et sociaux dévastateurs observés dans le sillage de la COVID-19 si une nouvelle pandémie venait à se déclarer.

En septembre 2024, l’Assemblée générale des Nations Unies tiendra une réunion de haut niveau consacrée à la résistance aux antimicrobiens (RAM), l’une des principales menaces qui pèsent sur la santé publique mondiale. Du fait de cette résistance, il est plus difficile de traiter les infections de sorte que le risque de maladie grave et de décès augmente. Les pays seront instamment priés de prendre des engagements audacieux pour faire face à cette menace, accélérer l’action et œuvrer à la réalisation des objectifs convenus au niveau international.

La nouvelle Commission de l’OMS sur le lien social combattra la solitude et l’isolement social qui menacent directement la santé. L’isolement social et la solitude, lorsqu’ils sont répandus, ont de graves répercussions sur la santé et augmentent le risque d’accident vasculaire cérébral, d’anxiété, de démence, de dépression et de suicide. La Commission fera du lien social une priorité et accélérera la mise à l’échelle des solutions dans tous les pays, quel que soit leur niveau de revenu.

Les différents points évoqués ci-dessus témoignent de l’étroite collaboration entre les États Membres pour tenir leurs promesses. En 2024, l’Assemblée mondiale de la Santé examinera le quatorzième programme général de travail de l’OMS. Ce document de base fixera la stratégie et établira la feuille de route de notre travail pour les cinq prochaines années. Nous poursuivrons nos efforts pour garantir un financement durable de l’Organisation, de manière à pouvoir répondre aux problèmes de santé aussi multiples que complexes auxquels notre monde est confronté aujourd’hui.

Première publication : 20 décembre 2023.