La prévention de l'exploitation, des abus et du harcèlement sexuels ainsi que la lutte contre ceux-ci, désignés par l’OMS sous l’expression : « inconduite sexuelle », ne peuvent être efficaces que si tous les organismes humanitaires et les Nations Unies œuvrent ensemble. L’OMS contribue aux efforts déployés à l’échelle des Nations Unies pour lutter contre le risque d’exploitation et d’abus sexuels posé par les centaines de partenaires d’exécution qui agissent au nom du système des Nations Unies.
Le 21 juin 2023, l’OMS a participé à un événement parallèle intitulé « Empower to Protect: Strengthening Partnerships Against Sexual Exploitation and Abuse » [se doter des moyens de garantir la protection : renforcer les partenariats contre l’exploitation et les abus sexuels], dans le cadre du débat consacré aux affaires humanitaires du Conseil économique et social (ECOSOC).
L’OMS, et d’autres organismes et partenaires des Nations Unies ont présenté l’outil de renforcement des capacités des partenaires d’exécution des Nations Unies en matière de protection contre l’exploitation et les abus sexuels. Ce nouveau module numérique, le premier en son genre, fonctionne à l’échelle des Nations Unies pour harmoniser les efforts visant à évaluer les capacités actuelles des partenaires d’exécution (y compris les institutions gouvernementales, les organisations intergouvernementales, les organisations de la société civile [OSC], et les organisations non gouvernementales [ONG]) à prévenir l’exploitation et les abus sexuels et y remédier, et à contribuer au renforcement de ces capacités. Cet outil est disponible sur le portail des partenaires de l’ONU, une plate-forme en ligne visant à simplifier et à harmoniser les processus de travail des Nations Unies dans le cadre des partenariats avec les OSC.
La Dre Gaya Gamhewage, Directrice du Département Prévention et lutte contre l’inconduite sexuelle à l’OMS, a animé l’événement, soulignant que l’outil représente « une collaboration innovante qui intervient là où elle doit se produire, à savoir sur le terrain ». Elle a toutefois mis en garde contre le fait que les outils et les plates-formes sont secondaires par rapport au véritable objectif, qui consiste à protéger les populations au service desquelles l’OMS est tenue d’œuvrer.
La coordination et l’harmonisation des efforts entre l’OMS, les autres entités des Nations Unies et les ONG constituent une étape cruciale en matière de prévention et de gestion des risques d’exploitation et d’abus sexuels, outre les efforts visant à mieux protéger les personnes desservies par ces organisations.
L’OMS a participé à cet événement parallèle car elle est membre du Groupe de travail sur le protocole relatif aux partenaires d’exécution, lequel est composé d’entités des Nations unies et fournit des connaissances techniques.
À la suite de l’événement de l’ECOSOC, le Groupe de travail a organisé des séances de formation en présentiel le 23 juin 2023 au Siège de l’OMS. Les organismes des Nations Unies, les OSC et les ONG ont été invités à acquérir une connaissance pratique des fonctionnalités du nouvel outil de renforcement des capacités, ce qui a permis d’approfondir le travail de collaboration au sein de l’Organisation.
Lors de la discussion d’ouverture de la formation, en table ronde, les participants ont échangé des idées et ont réfléchi à l’importance et aux expériences des différents systèmes organisationnels en matière de protection contre l’exploitation et les abus sexuels. Ensuite, les sessions de formation ont été l’occasion de fournir des conseils étape par étape sur le module consacré à la protection contre l’exploitation et les abus sexuels, y compris des exercices pratiques.
L’OMS adoptera une approche progressive pour faire face aux risques d’inconduite sexuelle posés par ses partenaires d’exécution. Dans un premier temps, l’Organisation introduira l’outil dans le but d’évaluer et de renforcer ses partenaires d’exécution dans 10 pays prioritaires, en étroite collaboration avec les partenaires des Nations Unies.
L’OMS contribue également aux activités du système des Nations Unies dans le domaine de la lutte contre le harcèlement sexuel. Le 23 juin, la Dre Gaya Gamhewage a dirigé un atelier concernant les travaux du Groupe spécial du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination chargé de la lutte contre le harcèlement sexuel (en anglais) dans les organismes du système des Nations Unies. Cet événement s’inscrivait dans le cadre de l’axe de travail 1 relatif à la « prévention et aux sciences du comportement ». L’OMS dirige le résultat 3, relatif aux outils de suivi de l’évaluation pour mesurer le changement de comportement dans le cadre des campagnes de communication et des formations sur la prévention du harcèlement sexuel qui ont été mises au point et diffusées.
L’objectif de l’atelier était d’identifier les changements de comportement que chaque organisme vise à aborder concernant la question du harcèlement sexuel, les approches clés pour évaluer les comportements, ainsi que les idées et les mesures liées à d’autres domaines d’activité sur le terrain.
Des participants de l’OMS, du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et de l’Office des Nations Unies à Genève (UNOG) ont expliqué comment ils avaient utilisé différents modèles de changement de comportement dans le cadre de diverses campagnes et formations visant à lutter contre le harcèlement sexuel.
Ils ont ensuite réfléchi à différents comportements à prendre en compte par les principales parties prenantes dans le cadre de la prévention et de la détection du harcèlement sexuel et de la lutte contre celui-ci. Eu égard à leurs propres campagnes de sensibilisation et actions internes, la Dre Gamhewage a encouragé les participants à réfléchir à leurs attentes quant à ce que ces publics cibles clés doivent « savoir, ressentir et faire » afin de susciter le changement.
« Nous avons beaucoup appris au cours des deux dernières années, mais nous avons encore un long chemin à parcourir et beaucoup à apprendre d’autres organismes », a déclaré la Dre Gamhewage. « Tandis que l’OMS renforce ses capacités de lutte contre l’inconduite sexuelle, il est essentiel que nous collaborions encore plus étroitement avec les Nations unies et les partenaires humanitaires, afin de pouvoir soutenir un changement à l’échelle du système pour mieux lutter contre le fléau que constituent l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels. »