Les ministres vont adopter un nouveau programme mondialde sécurité routière à l’horizon 2030

7 février 2020
Communiqué de presse
Genève

Les 19 et 20 février prochains, des ministres et hauts responsables de plus de 100 pays se réuniront à Stockholm (Suède) pour passer en revue les nouvelles étapes qui permettront de réduire de moitié le nombre de décès et de traumatismes dus aux accidents de la circulation d’ici à 2030, conformément aux cibles mondiales convenues dans les objectifs de développement durable (ODD) de l’Organisation des Nations Unies.

« Il est scandaleux que le nombre de vies perdues chaque année en raison des accidents de la route s’élève à 1,35 million, selon les estimations. Ces morts sont un prix inacceptable à payer pour la mobilité », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Les accidents de la route représentent désormais la cause principale de décès chez les enfants et les jeunes adultes âgés de 5 à 29 ans, selon le plus récent Rapport de situation OMS sur la sécurité routière dans le monde.

Plus de la moitié de l’ensemble des personnes tuées sur la route sont des piétons, des cyclistes et des motocyclistes. Le risque de décès sur la route reste trois fois plus élevé dans les pays à revenu faible que dans les pays à revenu élevé. En outre, pas moins de 50 millions de personnes subissent des traumatismes non mortels dus aux accidents de la circulation, ce qui provoque des souffrances humaines et des pertes économiques importantes.

« La plupart des décès et des traumatismes dus aux accidents de la circulation peuvent être évités moyennant la mise en place de stratégies ayant fait leurs preuves », a ajouté le Dr Tedros. « Cette conférence est l’occasion pour le monde d’adopter un nouveau programme visant à réduire considérablement le nombre de vies perdues sur nos routes et de repenser la manière dont nous pouvons donner accès à des systèmes de transport sûrs, abordables, accessibles et viables pour tous ».

Progrès accomplis en matière de sécurité routière

De nombreux pays ont déjà réalisé des progrès grâce à une gestion efficace de la sécurité routière et en axant les efforts sur l’amélioration de la législation et son application concernant les principaux risques tels que la vitesse, l’alcool au volant et le fait de ne pas mettre la ceinture de sécurité. Ils ont également amélioré les infrastructures en prenant des mesures visant à rendre les trottoirs plus sûrs et en prévoyant la mise en place de pistes réservées aux deux-roues. On constate aussi une amélioration des normes des véhicules, telles que le contrôle électronique de la stabilité (ESC), les systèmes avancés de freinage (ABS) et les secours après l’accident. 

Des améliorations ont été constatées lorsqu’un certain nombre de secteurs ont été impliqués – notamment les transports, la santé, l’urbanisme et l’application de la législation. Par ailleurs, les succès rencontrés dépendaient principalement d’un leadership énergique et d’une volonté politique solide au plus haut niveau de l’État, et en étroite collaboration avec la société civile et le secteur privé. 

La Déclaration de Stockholm

La Troisième Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, organisée par le Gouvernement suédois en collaboration avec l’OMS, sera l’occasion pour les délégués de partager les succès et les enseignements tirés, de définir les futures orientations stratégiques pour garantir la sécurité routière mondiale et de définir les moyens d’accélérer les progrès grâce à des stratégies ayant fait leurs preuves pour sauver des vies.

La Déclaration de Stockholm sera présentée comme document final de la Conférence ministérielle appelant à une volonté politique solide et à une coopération internationale ainsi qu’à des partenariats entre plusieurs secteurs de la société. La Déclaration présentera les principales recommandations pour intensifier l’action visant à réduire de moitié le nombre de décès et de traumatismes dus aux accidents de la route dans le monde, d’ici à 2030.

Au-delà de la prévention des souffrances humaines et des pertes économiques majeures, les efforts de lutte contre les accidents de la circulation (entraînant des décès et des traumatismes) ont un impact positif sur tous les aspects de la société et du développement ─ y compris ceux liés à l’environnement, au changement climatique, à l’éducation, à l’emploi, à l’énergie, à la pauvreté, aux droits humains et à l’égalité ─ tel qu’énoncé dans les cibles des ODD. 

Note aux rédactions :

La sécurité routière est prise en considération dans les ODD convenus en 2015, avec deux cibles spécifiques consistant : a) à diminuer de moitié le nombre de décès et de blessures dus à des accidents de la route (cible 3.6) ; et b) à assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable (cible 11.2).

La réalisation de ces cibles entraînerait une augmentation de la marche, du vélo et de l’utilisation des transports publics, c’est-à-dire des modes de transport qui ont un impact plus bénéfique en matière de lutte contre les maladies non transmissibles telles que les cardiopathies et les affections respiratoires, le cancer et le diabète. Elle contribuerait en outre à réduire les risques environnementaux, tels que la pollution de l’air et les nuisances sonores, et à orienter l’urbanisation durable, avec une diminution des embouteillages et un accès universel à des espaces publics verts, sûrs et inclusifs.