OMS / Dan Agostini
David attend de voir un spécialiste des maladies infectieuses au Centre de référence et de formation sur les MST/SIDA-SP (CRT) à São Paulo (Brésil).
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L’OMS recommande le lénacapavir injectable pour la prévention du VIH

14 juillet 2025
Communiqué de presse
Genève/Kigali

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié aujourd’hui de nouvelles lignes directrices recommandant l’utilisation du lénacapavir injectable (LEN) (en anglais) deux fois par an en tant qu’option supplémentaire de prophylaxie préexposition (PrEP) pour la prévention du VIH ; il s’agit d’une décision stratégique majeure susceptible de transformer en profondeur la riposte mondiale au VIH. Ces lignes directrices ont été publiées à l’occasion de la 13Conférence sur la science du VIH de l’International AIDS Society (IAS 2025), à Kigali (Rwanda).

Le LEN, premier produit de PrEP injectable à administrer deux fois par an, constitue une alternative très efficace et à longue durée d’action aux comprimés oraux à prise quotidienne et aux autres produits à courte durée d’action. Ne nécessitant que deux doses par an, le LEN représente une avancée décisive dans la protection des personnes exposées au risque d’infection par le VIH, en particulier celles qui ont du mal à adhérer à un traitement quotidien, qui sont victimes de stigmatisation ou qui sont confrontées à des difficultés d’accès aux soins de santé.

« La mise au point d’un vaccin contre le VIH reste une quête incertaine, mais le lénacapavir est ce qui s’en rapproche le plus dans la mesure où il s’agit d’un antirétroviral à action prolongée dont il a été démontré, dans les essais cliniques, qu’il prévient la quasi-totalité des infections à VIH chez les personnes à risque », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « La publication des nouvelles lignes directrices de l’OMS, conjuguée à l’approbation récente du médicament par la FDA, marque une étape cruciale vers un accès élargi à cet outil puissant. L’OMS s’engage à collaborer avec les pays et les partenaires pour que cette innovation soit mise à la disposition des communautés le plus rapidement et le plus sûrement possible. »

La publication de ces nouvelles lignes directrices intervient à un moment critique, alors que les efforts de prévention du VIH piétinent : 1,3 million de nouvelles infections à VIH ont été enregistrées en 2024, avec un impact disproportionné dans les populations clés et prioritaires, notamment les travailleurs et travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes incarcérées, les enfants et les adolescents. La recommandation de l’OMS sur l’utilisation du LEN marque un pas décisif vers l’élargissement et la diversification des moyens de prévention du VIH, donnant aux gens davantage d’options pour prendre leur santé en main selon des modalités adaptées à leur vie.

Dépistage simplifié : élimination d’un obstacle majeur

Dans ces lignes directrices, l’OMS préconise une approche de santé publique axée sur l’utilisation des tests rapides de dépistage du VIH afin de faciliter l’administration de la PrEP par des produits injectables à longue durée d’action, comme le LEN et le cabotégravir (CAB-LA). Cette recommandation de simplification du dépistage supprime un obstacle majeur à l’accès en éliminant les procédures complexes et coûteuses et en permettant l’administration de la PrEP à action prolongée au niveau communautaire par l’intermédiaire des pharmacies, des dispensaires et des services de télésanté.

Prochaines étapes : appel à la mise en œuvre

Le LEN vient s’ajouter aux autres options de PrEP recommandées par l’OMS, y compris les médicaments oraux de PrEP à prise quotidienne, le cabotégravir injectable et l’anneau vaginal de dapivirine, qui forment un arsenal de plus en plus large d’outils pouvant être utilisés pour mettre fin à l’épidémie de VIH. Bien que l’accès au LEN reste encore limité en dehors des essais cliniques, l’OMS exhorte les gouvernements, les donateurs et les partenaires mondiaux de la santé à commencer à déployer ce médicament immédiatement dans le cadre des programmes nationaux de prévention combinée du VIH, tout en recueillant des données essentielles sur l’adoption, l’observance et l’impact du traitement en conditions réelles.

Recommandations supplémentaires formulées par l’OMS lors de la conférence IAS 2025

Pour la première fois, les lignes directrices thérapeutiques (en anglais) de l’OMS incluent une recommandation claire en faveur de l’utilisation de l’association de cabotégravir et de rilpivirine injectables à longue durée d’action (CAB/RPV) comme option de remplacement du traitement antirétroviral (TAR) pour les adultes et les adolescents chez lesquels une suppression virale complète a été obtenue sous TAR oral et qui ne présentent pas d’infection active par le virus de l’hépatite B. Cette approche vise à répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH qui ont des difficultés à adhérer aux protocoles thérapeutiques oraux.

Les lignes directrices actualisées relatives à l’intégration des services comprennent des recommandations sur l’intégration des services de lutte contre le VIH dans les services axés sur les maladies non transmissibles (MNT) telles que l’hypertension et le diabète, ainsi que sur l’intégration des soins de santé mentale pour la dépression, l’anxiété et les troubles liés à la consommation d’alcool dans les services de lutte contre le VIH, parallèlement à des interventions visant à favoriser l’observance du TAR. En outre, de nouvelles lignes directrices sur la prise en charge des IST asymptomatiques recommandent le dépistage de la gonorrhée et/ou de la chlamydiose dans les populations clés et prioritaires (en anglais).

Chez les personnes vivant avec le VIH qui sont atteintes de mpox (en anglais) et qui n’ont jamais reçu de TAR ou dont le TAR a été interrompu pendant une longue période, l’instauration rapide d’un TAR est fortement recommandée. En outre, un dépistage précoce du VIH est conseillé chez les personnes présentant une infection suspectée ou confirmée par le virus de la mpox. Les modes opératoires normalisés de l’OMS (en anglais) mettent également l’accent sur le dépistage du VIH et de la syphilis pour toutes les personnes présentant une mpox suspectée ou confirmée.

Pour répondre aux difficultés plus générales auxquelles sont confrontés les programmes de lutte contre le VIH, l’OMS a également publié de nouvelles orientations pratiques (en anglais) sur le maintien des services prioritaires de lutte contre le VIH dans un paysage de financement en mutation. Ces orientations donnent des indications sur les étapes que peuvent suivre les pays pour hiérarchiser les services, évaluer les risques, surveiller les perturbations éventuelles et adapter leurs systèmes afin de préserver les résultats sanitaires et de pérenniser les progrès.

« Nous disposons des outils et des connaissances nécessaires pour mettre fin au sida en tant que problème de santé publique », a déclaré la Dre Meg Doherty, Directrice du Département Programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les IST de l’OMS et nouvelle Directrice du Département Science, recherche, données probantes et qualité pour la santé. « Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’une mise en œuvre énergique de ces recommandations, fondée sur l’équité et portée par les communautés. »

Le VIH reste un problème de santé publique majeur à l’échelle mondiale. À la fin de l’année 2024, on estimait à 40,8 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH, dont 65 % dans la Région africaine de l’OMS. À l’échelle mondiale, environ 630 000 personnes sont mortes de causes liées au VIH et 1,3 million de personnes, dont 120 000 enfants, ont contracté le VIH. L’accès au TAR continue de progresser et 31,6 millions de personnes ont reçu un traitement en 2024, contre 30,3 millions en 2023.

À une époque marquée par le recul des financements consacrés à la lutte contre le VIH et à la santé, les lignes directrices nouvelles et actualisées de l’OMS offrent des stratégies pratiques, fondées sur des données probantes, pour maintenir la dynamique existante. En multipliant les options de prévention et de traitement, en simplifiant la prestation des services et en encourageant l’intégration dans les services de santé généraux, ces lignes directrices contribuent à la mise en œuvre d’une riposte plus efficace, plus équitable et plus résiliente contre le VIH. Le moment est venu d’appliquer ces mesures de manière énergique afin que les progrès accomplis se traduisent par des résultats concrets.

Note aux rédactions

Participation de l’OMS à la 13e conférence de l’IAS sur la science du VIH

La 13conférence de l’IAS sur la science du VIH (IAS 2025) a lieu à Kigali du 13 au 17 juillet 2025. Il s’agit de la plus importante réunion au monde consacrée à la recherche sur le VIH et à ses applications. Cette conférence biennale a pour but de présenter les avancées décisives réalisées en matière de recherche fondamentale, clinique et opérationnelle sur le VIH, permettant de transposer les résultats scientifiques dans les politiques et les pratiques. Le programme de la réunion, qui couvre des travaux de recherche divers et novateurs, est une référence incontournable dans le domaine de la science du VIH.

Au cours de l’IAS 2025, l’OMS présentera de nouvelles orientations normatives lors de sessions parallèles clés et interviendra au plus haut niveau pour mettre en lumière les innovations et promouvoir l’équité en santé, tout en tirant la sonnette d’alarme sur les risques posés par la baisse des financements mondiaux consacrés à la santé. Des informations détaillées sur la participation de l’OMS à la conférence sont disponibles ici

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