À l’occasion de la première Journée mondiale de la prématurité, l’OMS promeut des interventions vitales destinées aux nourrissons nés prématurément ou présentant une insuffisance pondérale à la naissance

14 novembre 2025
Communiqué de presse
Genève

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) célèbre, pour la première fois, la Journée mondiale de la prématurité. À cette occasion, elle lance un nouveau guide mondial de pratiques cliniques portant sur la méthode « mère kangourou », une intervention vitale, simple et éprouvée qui améliore significativement la survie des nourrissons nés prématurément ou présentant une insuffisance pondérale à la naissance.

Chaque année, environ 15 millions de bébés naissent trop tôt (avant 37 semaines de grossesse), les complications liées à un accouchement prématuré étant la principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans. Dans les pays les plus pauvres, la plupart des très grands prématurés meurent en l’espace de quelques jours, alors qu’ils survivent presque tous dans les pays à revenu élevé.

Il est prouvé que la méthode « mère kangourou » – qui associe un contact peau à peau prolongé et l’allaitement maternel – permet d’améliorer considérablement les résultats pour les nouveau-nés prématurés et de faible poids, et qu’elle est possible et rentable dans tous les contextes. Entre autres effets positifs, elle permet de réduire de plus de 30 % les décès de nouveau-nés, d’environ 70 % l’hypothermie et de 15 % les infections graves. Elle permet aussi une meilleure prise de poids et un meilleur développement à long terme de la santé et des capacités cognitives.

« La méthode “mère kangourou” n’est pas seulement une intervention clinique ; elle donne aux mères et aux familles un moyen d’agir et transforme les soins prodigués aux nouveau-nés », affirme le Dr Jeremy Farrar, Sous-Directeur général de l’OMS chargé de la promotion de la santé, de la prévention des maladies et des soins. « Il est temps d’en faire une pratique clinique universelle applicable à tous les nourrissons prématurés et de faible poids, afin de leur offrir les meilleures chances de survie et de développement. »

Une intervention vitale pour tous les nourrissons nés prématurément ou présentant une insuffisance pondérale à la naissance

Destiné aux professionnels de santé, aux responsables d’établissement ainsi qu’aux aidants, le nouveau guide de l’OMS contient des conseils détaillés et adaptables et présente les étapes à suivre pour mettre en place et maintenir la méthode « mère kangourou » et en assurer le suivi. Il y est indiqué que tous les nouveau-nés prématurés ou présentant une insuffisance pondérale à la naissance doivent bénéficier de la méthode « mère kangourou » dès la naissance, sauf s’ils ne peuvent pas respirer seuls ou que leur tension artérielle et leur circulation chutent à des niveaux dangereusement bas, nécessitant un traitement urgent.

Bien que la méthode repose généralement sur la mère, le père et d’autres membres de la famille peuvent en être responsables si la mère n’en est pas capable, sachant qu’ils apportent aussi un soutien émotionnel et un appui pratique essentiels. La méthode « mère kangourou » peut être pratiquée à tous les niveaux des établissements de santé, de la salle de travail ou du bloc opératoire aux services de soins postnatals et aux unités de soins spéciaux ou intensifs pour nouveau-nés, et elle peut être poursuivie à domicile.

Le guide contient des conseils pratiques pour maintenir le bébé dans la position de la méthode « mère kangourou », que ce soit à l’aide de simples bandages en tissu, d’attaches élastiques ou de vêtements spécialement conçus à cette fin. Il décrit également comment les établissements de santé peuvent créer des environnements favorables à la méthode « mère kangourou » grâce à des politiques de soutien et à la formation du personnel. Le guide souligne que les approches centrées sur la famille sont cruciales pour une mise en œuvre réussie de la méthode ; il s’agit notamment de veiller à ce que les mères puissent toujours être dans la même pièce que leur bébé.

Tous les nouveau-nés malades et de faible poids nécessitent une attention et des soins particuliers

En cette Journée mondiale de la prématurité, placée sous le thème « Offrir les meilleures chances dès la naissance pour un avenir plein d’espoir », l’OMS appelle les gouvernements, les systèmes de santé et les partenaires à accorder la priorité à la qualité des soins destinés aux nourrissons nés prématurément et présentant une insuffisance pondérale à la naissance. Cela suppose de garantir des services ou des installations dédiés, dotés d’un personnel néonatal spécialement formé qui assure des soins 24h/24 aux nouveau-nés malades et de faible poids, ainsi qu’un accès universel à des équipements et des médicaments essentiels comme les antibiotiques.

Parce qu’ils passent moins de temps dans l’utérus, de nombreux prématurés ont des poumons, un cerveau et un système immunitaire sous-développés et une moindre capacité de régulation de la température. Cela augmente les risques d’infections, d’hypothermie, de problèmes cardiaques, de détresse respiratoire et d’autres complications potentiellement mortelles.

« Aucun nouveau-né ne devrait mourir de causes évitables », estime le Dr Per Ashorn, chef de l’unité de l’OMS chargée de la santé et du développement du nouveau-né et de l’enfant. « Il est temps de faire en sorte que chaque nourrisson reçoive l’attention dont il a besoin, en investissant dans les soins spécifiquement destinés aux nourrissons malades et de faible poids, ainsi que dans des services de maternité de qualité capables de prévenir de nombreux accouchements prématurés. »

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