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Une fillette de 3 semaines atteinte de mpox est prise en charge aux urgences de l’hôpital de Kavumu (Sud-Kivu, République démocratique du Congo), le 30 août 2024.
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Le CDC-Afrique et l’OMS actualisent leur stratégie face à la persistance de la flambée de mpox

17 avril 2025
Communiqué commun
Addis-Abeba/Brazzaville/Genève

Le Centre africain de prévention et contrôle des maladies (CDC-Afrique) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont actualisé leur plan conjoint de riposte à lFa mpox sur le continent à mesure que la maladie continue de toucher de nouvelles zones. La stratégie révisée est axée principalement sur le contrôle de la flambée épidémique, en parallèle avec l’élargissement de la couverture vaccinale et la transition vers une riposte durable à plus long terme.

La mpox est une maladie virale qui se propage entre les personnes, principalement par contact étroit [avec une personne ou un animal infecté, ou avec des matériaux contaminés par le virus]. Elle provoque une éruption cutanée douloureuse ou des lésions des muqueuses, souvent accompagnées de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de douleurs dorsales, de fatigue et de gonflement des ganglions lymphatiques. La maladie peut être invalidante et défigurante.

La mpox est une zoonose qui a été historiquement transmise par des animaux infectés, mais qui tend à se propager de plus en plus d’une personne à l’autre. En 2022, le clade IIb, un variant du virus, a commencé à se propager dans le monde entier par contact sexuel. À partir de la fin de l’année 2023, le clade Ib, une autre souche virale, s’est mis à se propager par voie sexuelle, et entre les membres d’un même foyer, ainsi que par contact étroit [avec une personne ou un animal infecté, ou avec des matériaux contaminés par le virus]. Cette situation a incité le CDC-Afrique à déclarer une urgence de santé publique de sécurité continentale et le Directeur général de l’OMS à déclarer, en août 2024, une urgence de santé publique de portée internationale.

En août 2024, le virus avait commencé à se propager de la République démocratique du Congo à quatre pays voisins. Depuis lors, 28 pays dans le monde ont notifié des cas de mpox associés au clade Ib. En dehors de l’Afrique, les cas ont principalement été importés par des voyageurs. Cependant, en Afrique, outre la transmission au Burundi, au Kenya, en Ouganda, en République démocratique du Congo et au Rwanda, des cas de transmission locale sont désormais recensés dans d’autres pays, notamment en Afrique du Sud, en République du Congo, au Soudan du Sud, en République-Unie de Tanzanie et en Zambie.

Depuis la déclaration de l’urgence, le soutien régional et mondial s’est accru, surtout en République démocratique du Congo, épicentre de la flambée épidémique. Ce soutien est encadré par le Plan continental conjoint de lutte contre la mpox, établi par le CDC-Afrique et l’OMS, qui s’articule autour de dix piliers principaux, à savoir la coordination, la communication sur les risques et la participation communautaire, la surveillance de la maladie, les capacités de laboratoire, la prise en charge clinique, la lutte anti-infectieuse, la vaccination, la recherche, la logistique et le maintien des services de santé essentiels.

Des efforts sont en cours en matière de vaccination, avec plus de 650 000 doses administrées dans six pays, à 90 % en République démocratique du Congo. Au total, plus d’un million de doses ont été livrées à 10 pays, et des efforts sont déployés pour obtenir des stocks supplémentaires de vaccins.

La capacité à réaliser des tests de diagnostic s’est considérablement accrue en République démocratique du Congo, grâce à l’expansion des infrastructures de laboratoire, qui sont passées de deux laboratoires à la fin de 2023 à 23 laboratoires dans 12 provinces aujourd’hui. Avec le déploiement actuel de nouveaux tests sur le lieu de soins dans le pays, cette capacité devrait encore augmenter.

Malgré ces progrès, des difficultés majeures perdurent. Le conflit et l’insécurité en cours dans l’est de la République démocratique du Congo où l’incidence de la mpox reste élevée, ainsi que les réductions de l’aide humanitaire, continuent de limiter la riposte de santé publique et de restreindre l’accès aux services essentiels. Dans l’ensemble des pays et des partenaires, plus de 220 millions de dollars américains sont nécessaires pour combler les déficits de financement de la lutte contre la mpox.

Le Plan de riposte continental actualisé en appelle à l’intensification des efforts pour maîtriser les flambées épidémiques, autant qu’à des mesures concrètes pour intégrer la mpox dans les services de santé courants.

Parallèlement au Plan d’action continental pour l’Afrique, l’OMS a mis à jour le plan stratégique mondial pour freiner – et si possible, faire cesser – la transmission interhumaine de la mpox. Au cours des deux premiers mois de 2025, 60 pays ont signalé des cas de mpox, la majorité de ces cas et des décès ayant été notifiés sur le continent africain. Le Plan d’action continental conjoint est aligné sur la stratégie mondiale.

Le CDC-Afrique et l’OMS continuent de travailler en étroite collaboration avec les gouvernements nationaux, les communautés locales et les partenaires pour freiner la transmission, maîtriser la flambée et renforcer la résilience à plus long terme des systèmes de santé publique.