Aujourd’hui, 23 anciens
Présidents, 22 anciens Premiers Ministres, un ancien Secrétaire général de
l’ONU et trois lauréats du prix Nobel ont pris la parole pour peser de tout
leur poids auprès des négociateurs internationaux afin qu’ils trouvent un
compromis urgent concernant un accord sur les pandémies, en vertu de la
Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé, pour mieux se préparer
collectivement aux futures pandémies et les prévenir à l’échelle mondiale.
L’ancien Secrétaire
général de l’ONU Ban-ki Moon, l’ancienne Première Ministre néo-zélandaise Helen
Clark, les anciens Premiers Ministres britanniques Gordon Brown et Tony Blair,
l’ancienne Présidente du Malawi Joyce Banda, l’ancien Président du Pérou
Franciso Sagasti et trois anciens Présidents de l’Assemblée générale des
Nations Unies font partie des plus de cent dirigeants mondiaux, actifs sur tous
les continents dans les domaines de la politique, de l’économie et de la
gestion de la santé, qui ont publié aujourd’hui une lettre
ouverte conjointe exhortant à
accélérer l’avancée des négociations en cours pour atteindre le tout premier
accord multilatéral sur la préparation aux pandémies et leur prévention.
Dans leur lettre
conjointe, les dirigeants indiquent que, collectivement, nous n’aurons aucun
avenir sans un accord sur les pandémies. Seul un pacte mondial fort sur les
pandémies peut faire en sorte que les générations futures n’aient pas à revivre
un événement tel que la crise provoquée par la COVID-19, qui a fait des
millions de morts et provoqué partout des ravages sociaux et économiques,
notamment en raison d’une collaboration internationale insuffisante.
En pleine
catastrophe liée à la COVID-19, qui a officiellement coûté la vie à 7 millions
de personnes et fait disparaître 2 000 milliards de dollars de
l’économie mondiale, des négociations intergouvernementales ont été entamées en
décembre 2021 entre 194 des 196 pays du monde pour parvenir à un accord
international visant à éviter que des pandémies ne puissent à l’avenir se
propager. Mai 2024 était l’échéance fixée par les nations pour parvenir à un
accord sur ce qui serait le tout premier accord mondial sur les pandémies.
La neuvième
session de négociations de l’accord sur les pandémies se déroule cette semaine et la semaine prochaine. Les
signataires de cette lettre ouverte espèrent que leur influence combinée
encouragera les 194 nations à montrer le courage des convictions qu’elles
ont affichées pendant les années COVID et à concrétiser d’ici à l’échéance
fixée leur propre ambition collective concernant un protocole international sur
les pandémies, devant être ratifié par l’Assemblée mondiale de la Santé qui se
réunira en mai 2024.
En outre, ils
exhortent les négociateurs à redoubler d’efforts pour respecter l’échéance
imminente et à ne pas s’écarter de leur trajectoire à cause de campagnes de
mésinformation malveillantes menées contre l’OMS, l’organisation internationale
qui sera chargée de la mise en œuvre du nouvel accord portant sur la santé.
À l’inverse de ceux
qui croient à tort que la souveraineté nationale pourrait être mise à mal par
cette avancée internationale majeure pour la santé publique, les signataires
affirment qu’il n’y a pas de temps à perdre et appellent les dirigeants des 194 nations
participant aux négociations en cours à redoubler d’efforts pour conclure
l’accord d’ici l’échéance de mai.
Dans la lettre,
hébergée sur le site Web de Gordon et Sarah Brown (The Office of Gordon and
Sarah Brown), on peut lire qu’aucun principe de l’OMS n’oblige les pays à agir de
la sorte – comme pour les négociations, la participation à un éventuel
instrument serait entièrement volontaire ; ils le font parce qu’ils ont
besoin de ce que l’accord pourrait et devrait leur offrir. En fait, un accord
sur les pandémies aurait de nombreux avantages pour toutes et tous : il
améliorerait la capacité à détecter les agents pathogènes nouveaux et
dangereux ; il garantirait l’accès à des informations sur les agents
pathogènes détectés dans d’autres régions du monde ; et il assurerait la
livraison rapide et équitable de tests, de traitements, de vaccins et d’autres
outils susceptibles de sauver des vies.
Alors que se
profilent les potentielles dernières étapes des négociations, les gouvernements
doivent s’efforcer de démentir et de réfuter les fausses affirmations
concernant l’accord. Dans le même temps, les négociateurs doivent veiller à ce
que l’accord soit à la hauteur des attentes et permette de prévenir et
d’atténuer les risques liés aux pandémies. Cela nécessite, par exemple, des
dispositions visant à garantir qu’en cas de nouvelle menace pandémique, toutes
les mesures pertinentes – allant de la déclaration des agents pathogènes à
risque identifiés à la fourniture équitable d’outils tels que des tests et des
vaccins – soient rapidement et efficacement mises en œuvre. Comme l’a révélé la
pandémie de COVID-19, la collaboration entre les secteurs public et privé
visant à faire progresser le bien commun est également essentielle.
Une nouvelle menace
pandémique émergera ; nous n’aurons aucune excuse si nous ne sommes pas
prêts. Il est donc impératif de mettre sur pied une approche efficace,
multisectorielle et multilatérale de la prévention, la préparation et la
riposte face aux pandémies. Compte tenu de la nature imprévisible des risques
pour la santé publique, une stratégie mondiale doit incarner un esprit
d’ouverture et d’inclusion. Il n’y a pas de temps à perdre, c’est pourquoi les
signataires appellent tous les dirigeants nationaux à redoubler d’efforts pour
conclure l’accord avant l’échéance de mai.
En plus de sauver d’innombrables vies et de protéger de nombreux moyens de subsistance, la mise en œuvre en temps opportun d’un accord mondial sur les pandémies enverrait un message puissant : même dans notre monde fracturé et fragmenté, la coopération internationale peut apporter des solutions mondiales aux problèmes mondiaux.