Pollution de l’air
Les délégués se sont félicités de la nouvelle feuille de route pour une action mondiale renforcée face aux effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé. Chaque année, 4,3 millions de décès annuels sont imputables à l’exposition à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations et 3,7 millions à la pollution de l’air extérieur ambiant. La feuille de route présente les mesures à prendre de 2016 à 2019 et comprend quatre catégories.
Elle vise à élargir la base des connaissances en renforçant et en diffusant les bases factuelles et les connaissances concernant les effets de la pollution de l’air sur la santé et l’efficacité des interventions et les politiques à cet égard. La feuille de route vise aussi à renforcer les systèmes de suivi et de notification des tendances sanitaires et des progrès accomplis au regard des objectifs de développement durable et en particulier des cibles associées à la pollution de l’air.Elle cherche à exploiter le leadership du secteur de la santé et l’action coordonnée à tous les niveaux – local, national, régional et mondial – pour renforcer la sensibilisation à la pollution de l’air. Enfin elle renforce la capacité du secteur de la santé à faire face aux effets néfastes de la pollution de l’air par la formation ainsi que par des lignes directrices et des plans d’action nationaux.
Produits chimiques
L’Assemblée de la Santé a également approuvé une résolution sur le rôle du secteur de la santé dans la gestion rationnelle des produits chimiques.S’ilsapportent une contribution significative à l’économie mondiale, au niveau de vie et à la santé, la gestion non rationnelle de ces produitscontribue aussi de manière significative à la charge mondiale de morbidité et de mortalité, surtout dans les pays en développement. L’exposition aux produits chimiques et notamment au plomb et aux pesticides provoque 1,3 million de morts chaque année dans le monde.
Les délégués ont réaffirmé leur engagement à veiller à ce que les produits chimiques soient utilisés et produits de façon à ce qued’ici à 2020 leurs effets néfastes sur la santé et l’environnement soient réduits au minimum. La résolution invite instamment les États Membres à renforcer la coopération internationale par le transfert de compétences, de technologies et de données scientifiques ainsi que par l’échange de bonnes pratiques de gestion des produits chimiques et des déchets.
L’Assemblée de la Santé prie le Secrétariat de l’OMS d’élaborer et de présenter à la Soixante Dixième Assemblée mondiale de la Santé une feuille de route définissant des mesures concrètes visant à renforcer la participation du secteur de la santé afin d’atteindre l’objectif fixé pour 2020 et de contribuer à la réalisation des cibles pertinentes du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle prie également le Secrétariat d’établir un rapport sur les effets des déchets sur la santé et les mesures de protection que le secteur de la santé peut prendre pour protéger la santé.
Personnels de santé
Les délégués ont convenu aujourd’hui d’adopter la stratégie mondiale sur les ressources humaines pour la santé à l’horizon 2030 qui vise à accélérer les progrès en vue de la couverture sanitaire universelle et de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) en assurant un accès équitable aux personnels de santé dans tous les pays.
La résolution adoptée aujourd’hui invite les pays à prendre des mesures pour renforcer leurs personnels de santé notamment en prévoyant activement les lacunes dans les besoins, l’offre et la demande en matière de personnels de santé, la collecte et la notification de meilleures données et un financement adéquat des personnels de santé.
L’accroissement démographique, le vieillissement des sociétés et la modification du tableau épidémiologique devraient entraîner une demande croissante d’agents de santé qualifiés au cours des 15 prochaines années. Selon les projections, l’économie mondiale devrait créer quelque 40 millions de nouveaux emplois dans le secteur de la santé d’ici à 2030, la plupart dans des pays à revenu élevé ou intermédiaire.
Or malgré cela, on prévoit aussi une pénurie de 18 millions de personnels de santé pour atteindre les ODD dans les pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure, en partie à cause de la mobilité du personnel, aussi bien entre les pays qu’à l’intérieur même des pays.
Mettre fin à l’obésité de l’enfant
Les délégués ont examiné le rapport de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant, qui énonce les approches et les interventions associées probablement les plus efficaces pour lutter contre l’obésité de l’enfant et de l’adolescent dans différents contextes dans le monde entier.
En 2014, quelque 41 millions d’enfants de moins de cinq ans étaient en surpoids ou obèses selon les estimations, dont 48% vivaient en Asie et 25% en Afrique. Les enfants dénutris pendant la petite enfance risquent particulièrement de devenir obèses plus tard lorsqu’ils modifieront leurs comportements d’alimentation et d’activité physique.
Les États Membres se sont félicités des six recommandations présentées dans le rapport de la Commission qui comprennent notamment des stratégies visant à lutter contre les normes environnementales qui favorisent l’obésité, à réduire le risque d’obésité tout au long de la vie et à traiter les enfants déjà obèses pour améliorer leur santé actuelle et future.
L’Assemblée de la Santé a prié le Secrétariat de l’OMS d’élaborer un plan de mise en œuvre pour orienter les suites à donner aux recommandations en consultation avec les États Membres et a invité les parties prenantes à collaborer en vue de mettre en œuvre les mesures recommandées. L’Assemblée a également recommandé aux États Membres d’élaborer des initiatives nationales pour mettre fin à l’obésité de l’enfant et de l’adolescent, en tenant compte des recommandations figurant dans le rapport.
Plan d’action mondial contre la violence
Les délégués ont adopté une résolution sur le plan d’action mondial de l’OMS contre la violence. Les actes de violence sans issue fatale frappent durement les femmes et les enfants. Un enfant sur quatre a été victime de sévices physiques, une fille sur cinq d’abus sexuels et une femme sur trois d’actes de violence physique ou sexuelle du fait de son partenaire intime au cours de son existence.
Le plan vise à aider les pays à renforcer leur action contre la violence interpersonnelle, en particulier la violence à l’égard des femmes et des filles et à l’égard des enfants. La résolution encourage les pays à renforcer le rôle du système de santé dans la riposte à la violence.
Elle invite les partenaires à prendre des mesures pour mettre en œuvre les quatre orientations stratégiques du plan:
- renforcer le leadership et la gouvernance du système de santé;
- renforcer la fourniture des services de santé et la capacité des agents de santé et des soignants à répondre aux besoins des victimes de la violence;
- renforcer la programmation pour prévenir la violence interpersonnelle; et
- améliorer l’information et les bases factuelles.
Lutte contre les maladies non transmissibles
Les États Membres ont fait le point des progrès accomplis par les pays dans la lutte contre les maladies non transmissibles, notamment les cardiopathies et les maladies pulmonaires, les cancers et le diabète, depuis la Première Réunion de haut niveau de l’Organisation des Nations Unies sur les maladies non transmissibles en 2011.
La proportion des pays dotés d’un plan d’action multisectoriel national contre les maladies non transmissibles a augmenté de manière significative (de 18% en 2010 à 37% en 2015), alors que celle des pays dotés d’un département chargé de la lutte contre les maladies non transmissibles au sein du ministère de la santé passait de 53% à 66%).
Au niveau mondial, la probabilité de décéder entre 30 et 70 ans d’une des principales maladies non transmissibles a légèrement diminué de même que la consommation d’alcool par habitant et la prévalence de l’hypertension. Néanmoins, des augmentations mondiales significatives sont constatées pour ce qui est de la prévalence de l’obésité et de l’excès pondéral.
En vue de la Troisième Réunion de haut niveau de l’ONU sur les maladies non transmissibles qui doit avoir lieu en 2018, les États Membres ont prié l’OMS d’actualiser la série d’interventions très rentables et d’un coût abordable contre les maladies non transmissibles qui peuvent être appliquées par tous les États Membres ainsi que de mettre au point une approche pour enregistrer et publier les contributions du secteur privé aux efforts en vue d’atteindre les cibles mondiales contre ces maladies.
Élection du Directeur général
Les délégués ont approuvé trois propositions du Directeur général visant à accroître la transparence lors de la prochaine élection de son successeur.
Ils ont approuvé la proposition du Directeur général tendant à prendre acte de la désignation des candidats,moyennant l’approbation du pays présentant la candidature. Le dernier délai pour la présentation des candidatures est fixé au 22 septembre et les candidatures ne seront pas officiellement rendues publiques avant le lendemain. Toutefois, le Directeur général pourra publiquement prendre acte des candidats proposés avant cette date,moyennant l’approbation du pays présentant la candidature.
Les délégués ont convenu que le forum des candidats qui doit avoir lieu en novembre prochain sera diffusé sur le Web. Le forum est un dialogue interactif au cours duquel chaque candidat présente un exposé de 30 minutes sur sa vision et ses projets concernant l’OMS, suivi d’une séance de questions et de réponses à laquelle participent les représentants des États Membres. Si la participation en salle est réservée aux seuls États Membres, le forum sera retransmis en direct sur le site Web dans toutes les langues officielles de l’Organisation.
L’Assemblée a également décidé que les candidats désignés par le Conseil exécutif à l’Assemblée mondiale de la Santé pourront prendre la parole devant l’Assemblée de la Santé avant que celle-ci n’effectue son choix. Les délégués ont en outre décidé que ces exposés seront diffusés sur le site Web de l’OMS dans toutes les langues officielles de l’Organisation.