Clôture de la Soixante-Dix-Huitième Assemblée mondiale de la Santé : des résultats historiques et une série de temps forts

28 mai 2025
Communiqué de presse

La Soixante-Dix-Huitième Assemblée mondiale de la Santé, réunion annuelle des États Membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), s’’est achevée mardi. Les dirigeants de la santé se sont réjouis des avancées majeures obtenues et du rôle donné à la solidarité mondiale.

L’Assemblée, organe décisionnel suprême de l’OMS, s’est réunie du 19 au 27 mai sous le thème « Un monde pour la santé ». Les États Membres ont examiné environ 75 points et points subsidiaires couvrant tous les domaines de la santé. Ils ont pris part à des débats animés et adopté des résolutions déterminantes pour améliorer la santé pour toutes et tous.

« Les mots ‘historique’ et ‘marquant’ ne sont pas toujours employés à bon escient, mais ils conviennent parfaitement pour décrire cette Assemblée », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « L’adoption de l’Accord sur les pandémies et l’approbation de la prochaine hausse des contributions fixées, comme les nombreuses autres résolutions adoptées par les États Membres, montrent qu’il est possible de choisir la voie de la coopération plutôt que du conflit, de l’unité plutôt que de la division. »

Premier accord mondial sur les pandémies : l’équité pour tous

Le 20 mai, les États Membres ont adopté un instrument d’importance historique, l’Accord de l’OMS sur les pandémies. Ce moment a donné lieu à des applaudissements nourris célébrant plus de trois années de négociations intenses menées par l’organe intergouvernemental de négociation, composé des États Membres de l’OMS.

L’adoption de cet Accord constitue l’occasion unique, comme on en rencontre qu’une par génération, de protéger le monde contre la répétition des souffrances causées par la pandémie de COVID-19. L’Accord vise à renforcer la coordination et la coopération mondiales, l’équité et l’accès lors de futures pandémies, tout en respectant la souveraineté nationale.

Pendant l’année à venir, les États Membres s’appuieront sur cette résolution pour mener des consultations sur le système d’accès aux agents pathogènes et de partage des avantages découlant de leur utilisation (Système PABS), une annexe à l’Accord qui permettrait d’assurer un accès équitable aux progrès médicaux.

Financement durable : protéger l’avenir de la santé mondiale

Dans un contexte financier en pleine mutation, les États Membres se sont unis pour protéger les activités essentielles de l’OMS en approuvant la deuxième hausse de 20 % des contributions fixées. D’ici à 2030-2031, les contributions fixées représenteront 50 % du budget de base de l’OMS, fournissant ainsi un financement à la fois plus prévisible, plus résilient et plus souple.

L’engagement de l’Assemblée en faveur du financement durable ne s’est pas arrêté là. Lors d’un événement de mobilisation financière de haut niveau, les dirigeants de la santé ont promis au moins 210 millions USD pour le cycle d’investissement (en anglais) de l’OMS, la campagne de collecte engagée pour financer la stratégie de santé mondiale fixée par l’Organisation pour les quatre prochaines années (le quatorzième programme général de travail). En plus des 1,7 milliard USD déjà collectés dans le cadre du cycle d’investissement, ces promesses marquent une étape majeure vers un financement durable de l’OMS. Depuis son lancement en mai 2024, le cycle d’investissement a attiré 35 nouveaux bailleurs de fonds, conformément à l’objectif d’élargissement de la base de donateurs du programme de transformation du Directeur général.

Agir pour la santé : des décisions et des résolutions majeures

La Soixante-Dix-Huitième Assemblée mondiale de la Santé a affirmé sa détermination à agir face aux enjeux de santé actuels en adaptant ses activités face aux menaces et aux conflits. Les réalisations de l’Assemblée ont couvert de nombreuses questions de santé. Les États Membres : 

  • ont adopté une nouvelle résolution soulignant l’urgence que constitue le financement de la santé mondiale ;
  • ont approuvé les toutes premières résolutions sur la santé respiratoire et la santé rénale, conformément à l’accent qui sera mis sur les maladies non transmissibles lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies ;
  • ont adopté une nouvelle résolution sur les normes et les critères fondés sur la science pour l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de santé ;
  • ont adopté un nouvel objectif tendant à réduire de moitié les conséquences de la pollution de l’air sur la santé, d’ici à 2040 ; 
  • ont adopté une résolution novatrice pour promouvoir le lien social, sachant qu’il est de plus en plus clairement établi que celui-ci contribue à améliorer les résultats de santé et à réduire le risque de décès prématuré ; 
  • ont adopté une résolution pour un avenir sans plomb ;
  • ont adopté une résolution sur la lutte contre les maladies rares, afin de protéger les plus de 300 millions de personnes qui, sur le plan mondial, sont atteintes par l’une de ces 7000 maladies ;
  • sont convenus d’élargir les dispositions du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel pour lutter contre la commercialisation des substituts du lait maternel par des moyens numériques ; 
  • ont adopté une résolution visant à éradiquer plus vite la dracunculose.

L’Assemblée a adopté d’autres résolutions sur la santé numérique, les personnels de santé et d’aide à la personne, l’imagerie médicale, les soins infirmiers et obstétricaux, les déficiences sensorielles et les maladies de la peau, entre autres. Deux nouvelles campagnes officielles de santé de l’OMS ont été instaurées: la Journée mondiale pour l'élimination du cancer du col de l'utérus et la Journée mondiale de la prématurité.

Renforcer la préparation et la riposte face aux urgences sanitaires

L’Assemblée mondiale de la Santé a également examiné l’action de l’OMS pendant les urgences sanitaires. Au cours de l’année écoulée, au niveau international, l’OMS est intervenue face à 51 urgences classées dans 89 pays et territoires, y compris des épidémies mondiales de choléra et de mpox – une urgence de santé publique de portée internationale – ainsi que de multiples crises humanitaires. En collaboration avec plus de 900 partenaires à travers 28 groupes sectoriels pour la santé, l’OMS a contribué à fournir une assistance sanitaire à 72 millions de personnes dans des crises humanitaires. Près de 60 % des nouvelles urgences étaient liées au climat, ce qui met en exergue les conséquences croissantes des changements climatiques sur la santé.

Durant l’Assemblée, les États Membres :

  • ont examiné des questions relatives à l’action de l’OMS dans les urgences sanitaires et salué le leadership de l’Organisation dans ce domaine ;
  • ont pris note du rapport du Directeur général sur la mise en œuvre le cadre de prévention, de préparation, de riposte et de résilience face aux urgences sanitaires (HEPR) et exprimé leur soutien au renforcement de l’architecture mondiale ;
  • ont examiné les besoins sanitaires des populations en Ukraine et dans le territoire palestinien occupé ;
  • ont pris note du rapport du Directeur général sur les progrès dans l’application du Règlement sanitaire international (2005) ; et
  • ont approuvé une décision tendant à renforcer la base des travaux de recherche sur les mesures sociales et de santé publique pour maîtriser les flambées épidémiques.