Guide étape par étape pour l’élaboration des plans d’action nationaux pour la lutte contre le noma dans les pays prioritaires

Vue d’ensemble

Le noma (cancrum oris) est une maladie gangreneuse grave dequi touche la bouche et le visage. C'est une infection à progression rapide et généralement gangreneuse.  La lésion initiale des gencives se transforme en une gingivite nécrosante aiguë qui progresse rapidement et détruit les tissus mous, ensuite les tissus durs et la peau du visage. Elle touche principalement les enfants de deux à six ans vivant dans les conditions de pauvreté extrême.  Le noma est le résultat d’interactions complexes chez des enfants immunodéprimés atteints de rougeole, de paludisme ou du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Outre les facteurs connus tels que la malnutrition, l’absence de vaccination des enfants et une mauvaise hygiène bucco-dentaire, plusieurs facteurs sociaux et environnementaux pourraient être liés à l’apparition de la maladie ; c’est le cas de la malnutrition maternelle et des grossesses rapprochées, qui aboutissent à des progénitures dont le système immunitaire est de plus en plus affaibli. 

Les données récemment publiées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), bien que anciennes, ont estimé l’incidence mondiale du noma à plus de 140 000 cas par an en 1998. Le noma est principalement présent en Afrique subsaharienne, bien que des cas aient également été signalés en Amérique latine et en Asie. Des cas restent non détectés en raison de : 1) la progression rapide de la maladie et du taux de mortalité élevé associé à sa phase aiguë ; 2) l’incapacité de la population et des agents de santé à reconnaître le noma ; 3) l’absence de systèmes de surveillance de routine incluant le noma ; et 4) la pratique qui consiste, dans les familles, à cacher les enfants atteints de noma à cause de la stigmatisation associée à la maladie. 

L’étude du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme sur la malnutrition sévère et les maladies infantiles chez l’enfant atteint par exemple de noma (2012, document A/HRC/AC/8/7) a souligné que la détection précoce du noma peut contribuer à stopper la progression rapide de la maladie grâce à des interventions simples, notamment : les améliorations en matière d’ hygiène, de nutrition de base et d’utilisation d’antibiotiques d’un bon rapport coût-efficacité. Toutefois, la majorité des communautés touchées sont situées dans des zones périurbaines et rurales où les croyances traditionnelles et la stigmatisation sont répandues et où la détection précoce, le diagnostic et l’accès aux soins sont difficiles.

Le taux de mortalité associé au noma est estimé à 85 % en l’absence d’un traitement, contre 15-20 % avec traitement. En outre, les patients qui survivent à la phase aiguë de la maladie présentent souvent une grave défiguration du visage, ont des difficultés à manger ou à parler et sont stigmatisés et isolés dans leur environnement social. Selon les estimations, la charge mondiale de la maladie représenterait entre 1 million et 10 millions d’années de vie corrigées de l’incapacité (AVCI), ce qui s’explique principalement par la mortalité prématurée et la prévalence du handicap chez les survivants au noma.

 

Équipe OMS
Lutte contre les maladies tropicales négligées, Maladies non transmissibles, réadaptation et handicap (MNT), Prise en charge – Dépistage, diagnostic et traitement (MND)
Éditeurs
Organisation mondiale de la Santé. Bureau régional de l'Afrique.
Numéro de pages
40
Numéro de référence
ISBN: 978-92-9-031333-5
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