Programme mondial de lutte contre le paludisme
Le Programme mondial de lutte contre le paludisme est chargé de coordonner les activités menées par l’OMS au niveau mondial pour lutter contre le paludisme et l’éliminer. Ses activités s’appuient sur la "Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030" adoptée par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015 et mise à jour en 2021.

Questions-réponses sur le cadre pour l’élimination du paludisme

Pourquoi l’OMS a-t-elle lancé un nouveau cadre pour l’élimination du paludisme ?

Depuis le premier cadre publié en 2007, le paysage a beaucoup changé. Au cours des 10 dernières années, le financement s’est accru, l’accès aux interventions de base s’est amélioré, de nouveaux outils et stratégies ont été mis au point et la charge du paludisme a baissé spectaculairement, mettant davantage de pays sur la voie de l’élimination.

En mai 2015, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030, document décisif qui fixe de nouveaux objectifs ambitieux à la communauté du paludisme. Tous ces progrès ont amené l’OMS à produire de nouvelles orientations mondiales et des recommandations politiques que l’on retrouve dans ce nouveau cadre.

Quels sont certains des principaux changements apportés par le nouveau cadre ?

Le cadre de 2007 était destiné aux pays ayant une transmission faible à modérée et il leur donnait des orientations pour évaluer si l’élimination du paludisme était faisable. Ce concept de faisabilité a cependant créé une dichotomie qui n’est plus considérée comme utile : nous pensons que tous les pays peuvent parvenir à l’élimination.

S’il demeure vrai que l’élimination est un but à plus long terme dans les pays à forte charge du paludisme, elle reste l’objectif ultime. Au lieu de demander si un pays peut arriver à l’élimination, le nouveau cadre décrit les conditions critiques nécessaires pour obtenir et maintenir l’élimination à tous les niveaux d’intensité de la transmission dans chaque pays d’endémie.

Le nouveau cadre utilise un continuum de la transmission pour orienter la prise de décision au niveau des programmes. Pouvez-vous expliquer comment cela fonctionne ?

La transmission du paludisme peut varier énormément dans un même pays. Pour être efficaces, les programmes doivent sélectionner des stratégies et outils convenant à la situation dans une zone géographique ciblée. Le nouveau cadre facilite cette planification en déterminant les actions programmatiques recommandées tout au long du continuum de la transmission, d’un stade très élevé à très faible.

Les zones ayant une intensité élevée de la transmission, par exemple, doivent se concentrer sur l’intensification de la lutte antivectorielle et l’accès universel au diagnostic et au traitement, tout en renforçant les systèmes de surveillance. Dans celles où la transmission est très faible, les activités d’élimination peuvent être accélérées et de nouvelles méthodes complémentaires appliquées. Lorsqu’une zone est toute proche d’avoir zéro cas de paludisme, tout cas qui survient doit faire l’objet d’une enquête pour supprimer les zones d’infection restantes.

Qu’y a-t-il d’autre de nouveau ?

Notre cadre est désormais aligné sur les 3 piliers de la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016–2030: garantir l’accès universel à la prévention, au diagnostic et au traitement du paludisme accélérer les efforts vers l’élimination et l’obtention du statut exempt de paludisme; et faire de la surveillance du paludisme une intervention de base. La surveillance en particulier joue un rôle essentiel dans la lutte antipaludique, ce qui est souligné dans l’ensemble du document. On ne peut atteindre l’élimination sans des systèmes de surveillance de qualité.

Les autres mises à jour comportent l’examen des conditions pour obtenir et maintenir l’élimination, comme les systèmes de surveillance nationale, la gestion des données de qualité et de solides ressources humaines et financières.

À qui est destiné ce cadre ?

Il est destiné en premier lieu aux administrateurs de programme de lutte antipaludique pour orienter l’élaboration de plans stratégiques nationaux pour l’élimination du paludisme. Il est important de mentionner qu’il s’agit d’un cadre, pas d’un document contraignant. Les mesures et interventions recommandées peuvent et doivent être adaptées en fonction des besoins nationaux et infranationaux.

Qu’est-ce qui a changé dans le monde depuis la publication du premier cadre en 2007 ?

Plusieurs pays et régions ont éliminé le paludisme, notamment le Sri Lanka, les Maldives, le Kirghizistan et la Région européenne. L’OMS a désormais reconnu que 21 autres pays sont dans les temps pour ramener la transmission du paludisme à zéro d’ici 2020 et elle les aide à atteindre cette cible. Même les pays à forte charge du paludisme commencent à penser à l’élimination. C’est une bonne tendance qui nous aide à rester sur la bonne voie pour parvenir à l’élimination mondiale de cette maladie.