L’OMS s’engage à aider les États Membres à contrer la menace croissante des maladies à transmission vectorielle dans la Région et plaide en faveur d’un environnement sain

11 October 2016
News release
Manille, Philippines

dengueEn réponse à la persistance de la transmission du paludisme et à la propagation et progression récentes des cas de dengue, de maladie à virus Zika et de chikungunya, le Comité régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, réuni en sa soixante-septième session, a élaboré, aujourd’hui, des mesures et des recommandations visant à aider les États Membres à contrer les menaces que posent ces maladies.

Un Plan d’action régional pour la prévention et la maîtrise de la dengue

La dengue entraîne de lourdes conséquences sanitaires, économiques et sociales. Elle est également responsable d’environ 20 000 décès par an dans le monde. Cette maladie est endémique dans de nombreux pays de la Région du Pacifique occidental, et de récents rapports indiquent que le nombre de cas de dengue notifiés y a quasiment doublé entre 2008 et 2015.

En 2008, le Comité régional du Pacifique occidental a approuvé le Plan stratégique de lutte contre la dengue dans la Région Asie-Pacifique (2008-2015), qui a servi de feuille de route pour renforcer les capacités nationales de surveillance, de prise en charge clinique, de détection rapide, de préparation, de maîtrise des flambées et de lutte antivectorielle.

Bien que l’application de ce plan ait donné de bons résultats dans de nombreux domaines de la prévention et de la lutte, le fardeau de la dengue ne cesse de s’alourdir. L’émergence de la fièvre Zika et du chikungunya, dont les facteurs de risque sont analogues à ceux de la dengue, est un autre défi à relever.

Pour lutter contre ces maladies, le Plan d’action régional pour la prévention et la maîtrise de la dengue dans le Pacifique occidental (2016) propose un cadre d’action visant à consolider les progrès accomplis par les pays et la Région pour réduire les taux de létalité et atténuer l’incidence sanitaire de la dengue sur les communautés et les systèmes de santé. Ce nouveau plan d’action régional a pour objet d’optimiser et d’accroître les ressources disponibles dans l’ensemble de la Région en faveur d’activités de prévention et de lutte durables, efficaces et fondées sur des bases factuelles contre la dengue et d’autres maladies transmises par les moustiques du genre Aedes, en particulier la fièvre Zika et le chikungunya.

Élimination du paludisme : un objectif réalisable

La Région a enregistré des progrès considérables sur la voie de l’élimination du paludisme. Sur les 10 pays d’endémie de la Région, neuf ont atteint la cible des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relative au paludisme. Globalement, le nombre de décès dus au paludisme a été réduit de plus de 90 % depuis 2000, tandis que le taux de prévalence a reculé de plus de 75 % dans huit de ces 10 pays.

En dépit de ces avancées, jusqu’à 40 % de la population de la Région - près de 1,9 milliard de personnes - demeurent exposés au risque du paludisme. En outre, plusieurs États Membres continuent de lutter contre le paludisme multirésistant, qui menace la sécurité sanitaire régionale et mondiale.

En 2009, le Comité régional du Pacifique occidental a approuvé le Plan d’action régional pour combattre et éliminer le paludisme dans le Pacifique occidental (2010–2015). Cependant, l’émergence de la résistance à l’artémisinine et son évolution en multirésistance dans le cas du paludisme à falciparum font que le paludisme dans la Région représente une menace pour la sécurité sanitaire mondiale. Il est nécessaire d’agir de toute urgence pour éviter la propagation de cette menace au-delà de la sous-région du Grand Mékong. Celle-ci, composée du Cambodge, de la Chine (Province de Yunnan), de la République démocratique populaire lao, du Myanmar, de la Thaïlande et du Viet Nam, est considérée comme l’épicentre mondial de la résistance du Plasmodium falciparum aux antipaludéens.

En 2014, l’OMS a recommandé l’élimination du paludisme à falciparum dans la sous-région du Grand Mékong pour lutter contre le falciparum multirésistant et la résistance à l’artémisinine. Les dirigeants de la région Asie-Pacifique ont également appelé à l’élimination du paludisme à l’horizon 2030.

Considéré comme une étape importante sur la voie de la réalisation de l’objectif d’élimination du paludisme, le Cadre d’action régional pour la maîtrise et l’élimination du paludisme dans la Région du Pacifique occidental 2016–2020, approuvé par le Comité régional, vise à réduire la charge disproportionnée du paludisme parmi les communautés et groupes marginalisés. Ce cadre est sous-tendu par la Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016–2030 et s’aligne étroitement sur la Stratégie d’élimination du paludisme dans la sous-région du Grand Mékong (2015–2030). Il est le fruit d’une série de consultations entre les programmes nationaux de lutte antipaludique et leurs partenaires, l’OMS et des experts techniques.

Ce cadre d’action vise les objectifs suivants : réduire de 50 % les taux de mortalité́ et d’au moins 30 % ceux de la morbidité́ dans la Région du Pacifique occidental, par rapport aux données de référence de 2015 ; éliminer le paludisme dans trois pays de la Région ; établir et maintenir des systèmes de surveillance capables d’éliminer le paludisme dans tous les pays de la Région du Pacifique occidental touchés par la maladie d’ici à 2020.

Des mesures pour des environnements plus salubres et des personnes en meilleure santé

Nombre de maladies sont causées par le manque d’eau potable et d’assainissement adéquat, la pollution de l’air intérieur et extérieur, les produits chimiques dangereux, les risques sur le lieu de travail et les catastrophes liées au climat. Ces déterminants environnementaux de la santé sont responsables de plus d’un quart de la charge de morbidité dans la Région du Pacifique occidental, entraînant environ 3,5 millions de décès par an.

Avec l’adoption par la communauté internationale des objectifs de développement durable (ODD) et de l’accord de la vingt et unième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris (« Accord de Paris ») en 2015, l’engagement en faveur d’un environnement plus sain pour l’avenir n’a jamais été aussi fort. Il est urgent d’élaborer des politiques et de prendre des mesures visant à prévenir toute nouvelle détérioration des écosystèmes, dont notre santé et notre bien-être dépendent.

L’OMS soutient les États Membres dans l’élaboration de politiques et de programmes et la mise en œuvre de mesures, conformément au mandat dont l’investit sa Constitution dans les domaines de la santé et de l’environnement, à savoir promouvoir l’amélioration de la nutrition, du logement, de l’assainissement, des loisirs, des conditions économiques et de travail, et de tous les autres facteurs de l’hygiène du milieu.

À cet effet, le Comité régional a approuvé le Cadre d’action régional du Pacifique occidental sur la santé et l’environnement dans un monde en mutation. Ce cadre propose des mesures visant à centrer davantage le secteur de la santé sur les questions de santé urgentes liées à l’environnement.

Le cadre donne des orientations aux États Membres pour hiérarchiser leurs activités visant à améliorer les résultats sanitaires grâce à une action sur les déterminants environnementaux et aux mesures d’appui de l’OMS.

Pour toute information complémentaire, prière de contacter :

M. Eloi Yao
Chargé d’information publique
Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental
United Nations Avenue corner Taft Avenue
Manille, Philippines
Téléphone: +632 528 9992
Courriel : yaoe@who.int

M. Ruel E. Serrano
Bureau d’information publique
Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental
United Nations Avenue corner Taft Avenue
Manille, Philippines
Téléphone: +632 528 9993
Courriel : serranor@who.int