
La soixante-sixième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour le Pacifique occidental, organe directeur de l’Organisation pour cette Région, s’est ouverte aujourd’hui à Guam. Le Comité régional réunit chaque année des représentants issus des 37 États et Territoires de la Région afin de décider des mesures à prendre pour résoudre les questions sanitaires majeures qui touchent la santé et le bien-être des habitants de la Région, soit 1,8 milliard de personnes.
Le Comité régional définira également les politiques à suivre, approuvera les programmes de travail et les budgets de l’OMS, et examinera l’activité de l’Organisation au cours de l’année écoulée.
Les débats porteront notamment sur les questions suivantes :
- l’hépatite virale et le besoin, d’une part, d’aller au-delà de la vaccination et d’élargir les efforts visant à épargner aux personnes atteintes une vie de souffrance, sachant que des centaines de millions de personnes dans la Région continuent d’être infectées par le virus de l’hépatite chronique et exposées au risque de cirrhose et de cancer du foie et, d’autre part, de réduire le coût de nouveaux médicaments efficaces pour traiter les personnes atteintes par l’hépatite virale ;
- la mise en place de la Stratégie Halte à la tuberculose dans le Pacifique occidental ; la nécessité de concevoir de nouvelles approches pour combattre la tuberculose, en particulier parmi les groupes à haut risque tels que les populations de migrants ; l’élimination des coûts ruineux pour les ménages associés à la tuberculose et la priorité à accorder à la riposte face à la tuberculose résistante aux médicaments ;
- l’importance d’intégrer la couverture sanitaire universelle dans les politiques et stratégies sanitaires nationales, et la nécessité de relever les défis que posent le besoin de financements durables, l’urbanisation et les migrations, le changement climatique et les maladies émergentes ;
- la prévention de la violence et des traumatismes dans la Région, qui font plus de victimes que le diabète, les maladies diarrhéiques, le VIH/sida, le paludisme, les infections respiratoires et la tuberculose réunis ;
- les problèmes de santé causés par une urbanisation rapide et non planifiée ; et
- les rapports de situation sur la sécurité sanitaire des aliments, la Stratégie de lutte contre les maladies émergentes pour l’Asie et le Pacifique (2010) et le Règlement sanitaire international (2005), les maladies tropicales négligées et la lèpre, le vieillissement et la santé, la lutte contre les maladies non transmissibles, et le renforcement des systèmes de réglementation.neglected tropical diseases and leprosy, ageing and health, noncommunicable disease prevention and control and regulatory systems strengthening.
Lors de son allocution d’ouverture au Comité régional, le Directeur régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, Dr Shin Young-soo, a remercié le Gouvernement et les habitants de Guam, ainsi que les États-Unis d’Amérique, d’accueillir la soixante-sixième session du Comité régional. « La tenue de la présente session dans le Pacifique tombe à point nommé puisque nous célébrons cette année le vingtième anniversaire du concept des îles-santé », a indiqué le Dr Shin.
Le Dr Shin a souligné que les ministres de la santé du Pacifique avaient réaffirmé leur attachement à ce concept plus tôt dans l’année, lors de leur réunion aux Fidji. Ils se sont engagés à lutter contre la crise des maladies non transmissibles dans le Pacifique et à suivre les progrès accomplis vers l’instauration d’un environnement véritablement favorable à la santé.
« Depuis la première réunion ministérielle en 1995, les îles du Pacifique ont réalisé des avancées considérables en matière de santé. Les taux de survie de l’enfant se sont améliorés. L’espérance de vie a augmenté de près de cinq ans », a dit le Dr Shin. Il a ajouté que « dans le même temps, le nombre de décès imputables à la tuberculose a été réduit de deux tiers, et le Pacifique a maintenu son statut de Région exempte de poliomyélite et progressé dans la lutte contre les maladies tropicales négligées ».
Le Dr Shin a également indiqué que l’année écoulée avait été chargée en événements de santé publique, dans la Région et dans le reste du monde, notamment la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. « Si la Région est restée exempte de tout cas, elle n’en a pas moins joué un rôle fondamental dans la riposte opposée à l’épidémie », a dit le Dr Shin. « Nous avons mis sur pied une démarche fondée sur le travail d’équipe, en créant l’équipe de soutien à la lutte contre le virus Ebola dans la Région du Pacifique occidental (WEST), pour contribuer à la riposte mondiale. »
Le Dr Shin a également évoqué la flambée de coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) qui, tout comme celle de la maladie à virus Ebola, « nous ont adressé un douloureux rappel : les agents pathogènes sont capables de franchir les frontières rapidement et des flambées peuvent survenir dans les endroits les plus inattendus ». Il a ajouté que la maladie à virus Ebola avait pris tout le monde par surprise, tandis que l’épidémie de MERS-CoV en République de Corée a démontré que la vulnérabilité est universelle. « Même un système de santé doté d’importantes capacités peut être pris au dépourvu par l’émergence d’une maladie infectieuse », a-t-il précisé.
Le Dr Shin a donc rappelé à tous qu’il convenait d’« attacher l’importance qu’elle mérite à la coopération entre secteurs, entre pays et entre sociétés, pour combler les déficits d’information et de compréhension au travers d’une solide collaboration. Aucune organisation ni aucun individu ne saurait réussir seul. En collaborant, nous avons montré qu’il était possible d’apporter des améliorations rapides à la santé et au bien-être des habitants de la Région, soit 1,8 milliard de personnes ».
Lors de son allocution, M. Eddie Baya Calvo, Gouverneur de Guam, a déclaré « C’est un honneur d’accueillir ici, à Guam, les membres de la Région OMS du Pacifique occidental pour la soixante sixième session du Comité régional, et c’est avec fierté que Guam souhaite la bienvenue aux plus de 300 personnes représentant les 37 pays de la Région.
« J’espère que la conférence régionale de cette année contribuera à apporter une réponse à des problèmes – que ce soit un mode de vie sédentaire qui conduit à l’obésité et à un nombre toujours croissant de maladies non transmissibles, la multiplication des occasions pour les maladies transmissibles de se propager, ou le fossé toujours plus grand entre riches et pauvres privant une partie de nos citoyens de l’accès aux soins, à l’éducation ou à d’autres perspectives – des problèmes que nous ne pouvons plus ignorer dans notre monde où les distances ne cessent de s’amenuiser » a-t-il ajouté.
Le Dr Hans Troedsson, Sous-Directeur général en charge de l’Administration à l’OMS, s’est exprimé au nom du Dr Margaret Chan, Directeur général de l’Organisation. Il a évoqué l’apparition de nouvelles menaces pour la santé. « Comme les autres problèmes qui obscurcissent les perspectives d’avenir durable de l’humanité, elles sont d’une ampleur et d’une complexité bien plus grandes que celles des enjeux qui dominaient le programme d’action sanitaire il y a 15 ans », a-t-il expliqué. Parmi ces nouvelles menaces pour la santé, on peut citer les suivantes :
- Les maladies non transmissibles sont devenues les principales causes de décès, devant les maladies infectieuses. Dans certains États et Territoires insulaires du Pacifique, plus de 75 % des adultes sont obèses, près de 50 % des jeunes fument et jusqu’à 40 % des adultes souffrent d’hyperglycémie.
- Le monde est mal préparé pour faire face à cette situation. Peu de systèmes de santé ont été conçus pour prendre en charge les affections chroniques, voire incurables. Plus rares encore sont les médecins formés à les prévenir. Et encore moins de gouvernements peuvent se permettre de les traiter.
- Le climat change et ses répercussions sur la santé vont d’une plus large prévalence géographique de la dengue à des décès supplémentaires dus à la pollution de l’air, aux vagues de chaleurs ou autres événements climatiques extrêmes. Les îles du Pacifique subissent déjà les lourdes conséquences du changement climatique, qui menacent leur existence même.
- La résistance aux antimicrobiens est aujourd’hui considérée comme une crise sanitaire et médicale majeure. Des microbes extrêmement résistants hantent les services d’urgences et les unités de soins intensifs du monde entier. La gonorrhée est maintenant résistante à plusieurs classes de médicaments. Même avec la meilleure prise en charge, seule la moitié environ des cas de tuberculose multirésistante est soignée avec succès.
- Comme on l’observe clairement avec le parasite responsable du paludisme, le bacille de la tuberculose et les bactéries porteuses de l’enzyme NDM-1, les agents pathogènes pharmacorésistants se propagent facilement partout dans le monde, voyageant aisément par l’intermédiaire des utilisateurs du transport aérien qu’ils infectent et des échanges mondiaux de produits alimentaires.
Le Dr Troedsson a également évoqué la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. « Elle n’est pas encore vaincue mais nous sommes très près du but. Le Dr Chan remercie l’équipe de soutien à la lutte contre le virus Ebola dans la Région du Pacifique occidental pour sa contribution à la riposte internationale, qui nous a permis d’en arriver là aujourd’hui », a-t-il conclu.
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