Sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable : les États Membres s’engagent à ne laisser personne de côté

12 October 2016
News release
Manille, Philippines

sdgsrcm67Le Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour le Pacifique occidental s’est engagé aujourd’hui à ne laisser personne de côté sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable liés à la santé. Le Comité régional a également examiné les mesures qui permettront au Pacifique occidental d’écarter les menaces à la sécurité sanitaire et aux autres urgences de santé publique. La réunion a aussi été l’occasion d’examiner et de prendre acte des progrès accomplis en matière de lutte contre le VIH, de vaccination, de prévention du handicap et de réadaptation.

Les États Membres s’engagent à ne laisser personne de côté

Après discussion, les États Membres ont approuvé aujourd’hui le Programme d’action régional pour la réalisation des objectifs de développement durable dans le Pacifique occidental. Celui-ci a pour objet d’orienter les États Membres de la Région du Pacifique occidental au moment où ils se lancent dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

Le programme d’action propose aux États Membres diverses mesures concrètes à envisager pour assurer le passage des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) aux objectifs de développement durable (ODD), d’après leurs propres situations, ressources et points d’entrée. Il incite à approfondir la réflexion sur la matrice complexe des facteurs ayant une incidence sur la santé en fonction des contextes. Il présente également divers moyens de recenser et de satisfaire les besoins les plus pressants des communautés afin de s’assurer que personne ne soit laissé de côté.

L’approbation du programme d’action régional par le Comité régional fait suite à l’adoption en 2015 du cadre d’action régional intitulé « La couverture sanitaire universelle : la voie vers une meilleure santé ». La couverture sanitaire universelle (CSU) est un volet essentiel du programme des ODD qui permet de rassembler les différentes initiatives prises en matière de santé et de développement. Ne laisser personne de côté est un principe essentiel à la CSU et aux ODD.

Les débats menés au sein du Comité Régional ont mis l’accent sur les progrès accomplis au titre des OMD dans la Région. Les États Membres peuvent compter sur les systèmes d’information, les dispositifs de notification et de coordination, ainsi que sur les politiques et les programmes qui ont déjà été mis en place. La réalisation des ODD implique également d’instaurer de nouveaux modes de travail allant au-delà des pratiques habituelles, et de redéfinir le rôle et les capacités du secteur de la santé dans sa collaboration avec les secteurs publics et les parties prenantes. Le programme d’action propose des mesures concrètes qui permettront d’assurer le changement de mentalité attendu.

Donner les moyens aux États Membres de faire face aux urgences et aux menaces à la sécurité sanitaire

La menace que font peser les maladies émergentes et autres événements de santé publique est réelle, et tous les États Membres y sont vulnérables, comme l’ont montré les urgences sanitaires survenues récemment, telles que la maladie à virus Ebola, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, la maladie à virus Zika et les épidémies de fièvre jaune, mais également les catastrophes naturelles, y compris les typhons, les inondations, les sécheresses et les tremblements de terre.

Accorder une attention prioritaire à l’insuffisance des ressources sanitaires, renforcer et maintenir les capacités minimales requises par le Règlement sanitaire international (2005) pour faire face aux maladies émergentes et aux urgences, et garantir un financement suffisant, sont parmi les tâches essentielles qui incombent aux États Membres pour instaurer un système de santé résilient.

En réponse, l’OMS a élaboré en 2005 la Stratégie de lutte contre les maladies émergentes pour l’Asie et le Pacifique (SMEAP), qu’elle a ensuite révisée en 2010. Approuvée dans les deux cas par le Comité régional, la Stratégie a permis aux États Membres de renforcer la sécurité sanitaire en améliorant les capacités nationales et régionales durables et en nouant des partenariats pour garantir la sécurité sanitaire moyennant la planification de la préparation, la prévention, la détection précoce et la riposte rapide aux maladies émergentes et autres urgences de santé publique.

Les réunions du Groupe technique consultatif sur la SMEAP permettent d’informer les États Membres et les partenaires des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la SMEAP. L’évaluation décennale de l’application de la SMEAP a fait ressortir que la plupart des États Membres jugeaient ces réunions très utiles. Elle a également souligné l’efficacité et la pertinence de la SMEAP, dans la mesure où elle a un caractère générique, est facile à adapter à l’évolution du contexte et peut renforcer les capacités des divers États Membres. En juillet 2015, le Groupe consultatif technique sur la SMEAP a recommandé l’élaboration d’une stratégie actualisée pour succéder à la SMEAP 2010, en intégrant les données d’expérience et les enseignements tirés pendant une dizaine d’années.

Procédant de consultations approfondies avec les États Membres et les partenaires, la Stratégie Asie-Pacifique pour la maîtrise des maladies émergentes et la gestion des urgences de santé publique (SMEAP III), qui sert de cadre d’action régional pour le RSI (2005), a été conçue pour renforcer encore davantage la préparation aux urgences de santé publique et les capacités d’intervention, en visant expressément à améliorer les systèmes de santé publique et l’interconnexion régionale.

Progrès en matière de lutte contre le VIH, de vaccination et de prévention du handicap

VIH et infections sexuellement transmissibles

La Région a accompli des progrès considérables en matière de lutte contre le VIH mais il reste encore beaucoup à faire. Le taux de prévalence global dans la Région du Pacifique occidental demeure faible à 0,1 %. Pour autant, aucune diminution notable des nouvelles infections par le VIH n’a été observée depuis 2010. En 2015, on a détecté 94 000 nouvelles infections dans la Région. Chez les enfants, on a enregistré seulement un léger recul des nouvelles infections, passant de 2 200 cas en 2012 à 1 800 en 2015.

En 2012, on estimait à 61 millions le nombre de nouveaux cas d’infections à chlamydia, à 45 millions les cas de trichomonase, à 35 millions les cas de gonorrhée et à 990 000 les cas de syphilis dans la Région du Pacifique occidental. Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont un facteur important dans la transmission du VIH et sont responsables de maladies inflammatoires pelviennes, de stérilités et de cancers du col utérin.

L’appui de l’OMS aux efforts de lutte contre le VIH/sida consentis dans la Région a surtout porté sur les cinq pays dont la charge de morbidité est élevée (Cambodge, Chine, Malaisie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Viet Nam) et sur les trois pays à faible charge de morbidité (Mongolie, Philippines et République démocratique populaire lao). Les huit pays avaient mis en œuvre des plans stratégiques nationaux de lutte contre le VIH/sida en se conformant à la Stratégie mondiale du secteur de la santé sur le VIH/sida 2011-2015, élaborée par l’OMS.

La plupart des pays durement touchés en Asie sont passés d’une action de prévention et de lutte à des activités d’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis associées aux efforts de lutte contre l’hépatite B. En 2015, les Régions OMS du Pacifique occidental et de l’Asie du Sud-Est ont établi un mécanisme birégional visant à valider l’élimination de la transmission mère-enfant.

Programme élargi de vaccination

La Région du Pacifique occidental a accompli des progrès satisfaisants dans le renforcement des services de vaccination. En 2015, 16 pays au total avaient atteint l’objectif régional d’un taux de couverture supérieur à 95 % pour les trois doses du vaccin antidiphtérique-antitétanique- anticoquelucheux (DTC3), tandis que 21 pays présentaient une couverture égale ou supérieure à 90 % pour le DTC3. Toutefois, la couverture vaccinale varie selon les pays, et des écarts de couverture peuvent exister au sein même des pays.

La Région du Pacifique occidental a maintenu son statut d’exemption de la poliomyélite depuis sa certification en 2000. Mais elle continue de faire face à des menaces d’importation de poliovirus sauvages (PVS) – la dernière épidémie remontant à 2011 en Chine - et à l’émergence de poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale (PVDVc). En 2015, la Région a détecté en République démocratique populaire lao l’émergence la plus grave de PVDVc.

Les États et Territoires ont concentré leurs efforts sur les écarts de couverture et se sont attaqués aux problèmes en mettant en œuvre des plans pluriannuels complets de vaccination. Des plans d’amélioration visant une gestion efficace des vaccins ont été mis au point par sept pays (durant la période 2014-2016) afin de combler les lacunes dans la prestation des services.

Par ailleurs, des lignes directrices régionales sur la surveillance de la sécurité de la vaccination et la communication ont été élaborées en 2015 pour appuyer le renforcement des capacités dont le personnel dispose pour assurer la prestation des services. Les pays s’emploient à renforcer leur système national de gestion de l’information (HIMS) pour générer des données de qualité sur la vaccination qui leur permettront de surveiller et d’évaluer les écarts de couverture.

En juin 2016, la réalisation de l’objectif relatif à l’hépatite B - fixé pour 2017 - était validée dans 13 États et Territoires. Onze États et Territoires supplémentaires ont mené des enquêtes sérologiques nationales indiquant une prévalence inférieure à 1 %. Une consultation sur la dose de naissance a été réalisée en mars 2015, mettant l’accent sur les pays prioritaires où l’administration du vaccin aux nouveau-nés est peu répandue. À la suite de la publication du Plan d’action régional contre l’hépatite virale dans le Pacifique occidental 2016-2020, de hauts responsables des huit États Membres à la charge de morbidité élevée se sont réunis pour examiner la mise en œuvre du plan régional.

Prévention du handicap et réadaptation, et prévention de la cécité

Le Plan d’action mondial de l’OMS relatif au handicap 2014-2021 : un meilleur état de santé pour toutes les personnes handicapées continue de définir les priorités de l’OMS et des États Membres dans la Région du Pacifique occidental. Approuvé par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2014, le Plan d’action est fondé sur les recommandations émanant du Rapport mondial sur le handicap de 2011. Le Plan d’action considère le handicap comme un problème mondial de santé publique, une question relevant des droits de l’homme et une priorité du développement.

L’OMS appuie l’élaboration de plans nationaux, de formations, d’enquêtes épidémiologiques et de stratégies propres à certaines maladies dans le cadre du secteur de programme sur la prévention et la lutte contre la cécité. Le document Vers la santé oculaire universelle : plan d’action régional pour le Pacifique occidental (2014-2019) oriente les efforts consentis par les États Membres, l’OMS et les partenaires internationaux pour améliorer la santé oculaire. À l’appui des données factuelles, les gouvernements ont accordé la priorité à la planification. Le programme a également énoncé un ensemble de recommandations visant à accroître l’efficacité et à améliorer la qualité des systèmes nationaux de soins oculaires.

L’OMS a travaillé en étroite collaboration avec le Cambodge, les Fidji, Kiribati, les États fédérés de Micronésie, la Mongolie, les Philippines, la République démocratique populaire lao et le Vanuatu, assurant le succès des politiques comme en témoignent les plans d’action nationaux mis en place et la hausse du financement public en faveur des programmes pour handicapés dans la Région.

Les pays de la Région ont également redoublé d’efforts pour réduire le handicap dû aux déficiences visuelles moyennant des politiques plus efficaces et des services intégrés. Conformément au plan intitulé Vers la santé oculaire universelle : plan d’action régional pour le Pacifique occidental (2014-2019), trois nouveaux instruments d’enquête ont été élaborés pour réduire le handicap causé par des déficiences visuelles.

Si l’on a réalisé des avancées significatives dans les efforts consentis pour faire face à l’évolution constante des problèmes de santé publique auxquels se heurte la Région du Pacifique occidental, il reste encore des défis à relever. L’OMS demeure fermement attachée, en collaboration avec les États Membres, à continuer de promouvoir et de protéger la santé et le bien-être des habitants de la Région, soit 1,9 milliard de personnes.

Pour toute information complémentaire, prière de contacter :

M. Eloi Yao
Chargé d’information publique
Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental
United Nations Avenue corner Taft Avenue
Manille, Philippines
Téléphone: +632 528 9992
Courriel : yaoe@who.int

M. Ruel E. Serrano
Bureau d’information publique
Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental
United Nations Avenue corner Taft Avenue
Manille, Philippines
Téléphone: +632 528 9993
Courriel : serranor@who.int