L’OMS prend des mesures pour mettre un terme à l’hépatite virale et à la tuberculose, et promouvoir la couverture sanitaire universelle

13 October 2015
News release
Guam, États-Unis d'Amérique
WHO-takes-action-to-stop-viral-hepatitis-and-tuberculosis;-promotes-universal-health-coverageAu deuxième jour de sa réunion annuelle, le Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour le Pacifique occidental – organe directeur de l’Organisation pour cette Région – a approuvé les plans et cadres d’action visant à intensifier les efforts pour mettre un terme à l’hépatite virale et à la tuberculose, et pour instaurer la couverture sanitaire universelle dans la Région.

Plan d’action contre l’hépatite virale

« Je remercie les États Membres d’avoir contribué à l’élaboration de ce plan d’action régional global contre l’hépatite virale », a déclaré le Dr Shin Young-soo, Directeur régional de l’OMS pour le Pacifique occidental. « Compte tenu du succès de la vaccination contre l’hépatite B au cours des 15 dernières années, le moment est venu de passer à la prochaine étape dans la lutte contre l’hépatite, et de faciliter l’accès au dépistage et au traitement pour les centaines de millions de personnes vivant avec les conséquences souvent dévastatrices de l’hépatite virale chronique.

Le Plan d’action régional contre l’hépatite virale dans le Pacifique occidental 2016-2020 vise à aider les États Membres à réduire l’hépatite virale et les maladies du foie qui lui sont associées. Il procède d’une série de consultations tenues notamment avec les États Membres et les spécialistes dans les pays à forte prévalence au niveau régional.

L’hépatite virale est la septième cause de mortalité dans le monde, responsable de 1,45 million de décès en 2013. La Région du Pacifique occidental abrite un quart de la population mondiale mais supporte 40 % de la charge mondiale de mortalité – soit plus de 1500 décès par jour.

Les conséquences des hépatites chroniques B et C – cirrhose (fibrose terminale du foie) et cancer hépatique – représentent 94 % des décès liés aux cas d’hépatite. Environ 78 % des cas de cancer hépatique sont dus à une hépatite virale chronique B ou C.

La Région a obtenu des résultats notables dans la lutte contre l’hépatite virale B. En 2012, on estimait que l’ensemble de la Région, ainsi que 30 des 37 États et Territoires, avaient atteint l’objectif de réduction de la prévalence de l’infection chronique par le virus de l’hépatite B, soit moins de 2 % chez les enfants de cinq ans. Fort de ces avancées, le Comité régional s’est donné pour cible en 2013 de ramener les taux d’infection chronique par l’hépatite B à moins de 1 % chez les enfants de cinq ans d’ici à 2017. Douze pays ont déjà atteint cette cible, dont la réalisation permettra, à terme, de sauver des millions de vies.

Ces progrès ont été limités à la vaccination des enfants contre l’hépatite B, et n’ont pas allégé la lourde charge de morbidité due à l’hépatite virale chronique chez les adultes dans la Région. Un nouveau traitement antiviral extrêmement efficace est disponible pour les hépatites chroniques B et C. Ce traitement peut contrer la maladie hépatique associée à l’hépatite chronique et réduire le risque de cancer. Toutefois, ces médicaments restent coûteux et hors d’atteinte pour la plupart de ceux qui en ont besoin. Le prix très élevé des médicaments contre l’hépatite C, en particulier, est un obstacle à l’accès dans toute la Région et un problème urgent dont les États Membres se sont saisis.

Cadre d’action pour mettre un terme à la tuberculose

« Nous revenons de loin. Mais le nombre de victimes de la tuberculose est encore beaucoup trop élevé et nous sommes confrontés à de nouveaux défis tels que la tuberculose résistante aux médicaments et la tuberculose parmi les groupes vulnérables », a déclaré le Dr Mark Jacobs, Directeur de la Division Maladies transmissibles à l’OMS.

Le Cadre d’action régional pour la mise en œuvre de la Stratégie visant à mettre un terme à la tuberculose dans le Pacifique occidental 2016-2020 a pour objet d’adapter la Stratégie mondiale et [les] cibles pour la prévention de la tuberculose, les soins et la lutte après 2015 aux particularités des États et Territoires de la Région du Pacifique occidental.

La mise en œuvre de cette stratégie prévoit à l’intention de tous – sujets atteints et familles – des services de lutte antituberculeuse de qualité centrés sur la personne, des mesures contre la menace que constitue la tuberculose résistante, une protection sociale et financière contre la vulnérabilité, des réglementations efficaces et favorables aux efforts de lutte, ainsi que de nouveaux outils et capacités garantissant une rapide adoption des nouvelles technologies.

Il reste encore beaucoup à faire pour continuer d’alléger le fardeau de la maladie. En dépit d’une forte réduction du nombre de décès, la tuberculose demeure l’une des maladies les plus mortelles, coûtant chaque année la vie à plus de 100 000 personnes dans la Région. En 2013, 1,6 million de personnes ont contracté la tuberculose et ont vu leur vie et leurs moyens de subsistance bouleversés.

Les groupes de population défavorisés et à faible revenu étant touchés de manière disproportionnée, il est nécessaire de prendre des mesures novatrices et multisectorielles pour lutter efficacement contre le problème. Les études montrent que 50 % des familles dont l’un des membres est atteint de la tuberculose perdent plus de la moitié de leur revenu annuel. La stigmatisation et la discrimination liées à la maladie ne font qu’aggraver la situation.

Les progrès accomplis pour réduire la charge de la tuberculose dans la Région du Pacifique occidental ont été remarquables.

L’adoption rapide, et l’élargissement à l’ensemble de la Région, de la démarche mondiale préconisant un traitement de brève durée sous surveillance directe pour combattre la tuberculose – la Stratégie DOTS – a été suivie en 2006 de l’extension des mesures énoncées dans la Stratégie Halte à la tuberculose. La mise en œuvre des deux Stratégies a donné des résultats significatifs dans la Région. Grâce aux efforts collectifs consentis depuis 1990, la prévalence de la tuberculose a reculé de plus de 53 % et les taux de mortalité de plus de 73 %. On estime que neuf millions de vies ont été sauvées depuis 2000. Comme l’atteste le recul continu des taux d’incidence, la Région du Pacifique occidental a déjà atteint les cibles des objectifs du Millénaire pour le développement relatives à la tuberculose.

« Nous espérons que ce cadre régional facilitera le déploiement national de la Stratégie Halte à la tuberculose, et qu’il servira de force motrice à la mise en place d’une action collective régionale face à cette maladie mortelle. L’OMS continuera de soutenir les États Membres jusqu’à ce que notre Région soit exempte de la tuberculose », a ajouté le Dr Jacobs.

Réalisation de l’objectif de la couverture sanitaire universelle

« Je remercie les États Membres pour leur engagement permanent en faveur de la réalisation de l’objectif de la couverture sanitaire universelle [CSU] dans la Région », a déclaré le Dr Shin. « Les systèmes de santé de la Région sont confrontés à divers défis. Une volonté politique, la mobilisation de ressources suffisantes et le renforcement des partenariats sont nécessaires pour les surmonter », a-t-il dit.

« Il reste encore beaucoup à faire » a-t-il ajouté. « J’espère que le cadre d’action apportera une aide efficace aux pays et leur permettra d’élaborer des systèmes de santé très performants, mettant l’accent sur la qualité, l’efficacité, l’équité, la responsabilisation et la résilience. Comme toujours, l’OMS est prête à collaborer avec les États Membres pour progresser plus rapidement vers la couverture sanitaire universelle ».

La couverture sanitaire universelle, volet essentiel des objectifs de développement durable, prévoit pour tous l’accès aux services de soins de qualité dont ils ont besoin sans être confrontés à des dépenses excessives.

Un rapport de situation sur la couverture sanitaire universelle, élaboré en 2014 à l’intention du Comité régional pour le Pacifique occidental, a souligné combien il importe de prendre en compte la question de la couverture sanitaire universelle dans les politiques et stratégies sanitaires nationales.

Cependant, la Région se heurte à des difficultés qui sont dues à l’évolution des profils épidémiologiques et démographiques, au besoin de financements durables, à l’urbanisation et aux migrations, au changement climatique et aux maladies émergentes.

Le Pacifique occidental est l’une des Régions les plus variées de l’OMS tant sur le plan du développement économique qu’aux niveaux social, politique et culturel. Les attentes sociales toujours plus nombreuses ont suscité une demande d’accès à des services de soins de qualité et à des mécanismes de protection financière face à des frais de santé excessifs. Les États Membres ont amélioré la gouvernance de leurs systèmes de santé, la protection financière et l’accès à des services de soins de qualité, optimisant ainsi l’utilisation de leurs ressources.

Afin d’aider la Région à relever les défis que posent le besoin de financements durables, l’urbanisation et les migrations, le changement climatique et les maladies émergentes, le document intitulé La couverture sanitaire universelle : la voie vers une meilleure santé propose aux pays 15 domaines d’action aux fins de la réalisation de la couverture sanitaire universelle. Le document préconise une approche systémique et multisectorielle, tenant compte des différentes voies empruntées par les États Membres pour mettre en place la couverture sanitaire universelle, et soulignant l’importance que revêt le suivi des progrès accomplis dans l’orientation des politiques. Il a été élaboré à l’issue de consultations menées aux niveaux national et régional et avec des experts techniques.

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M. Ruel E. Serrano
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