Allocution de la Présidente entrante Madame Glenys Beauchamp, Secrétaire du Ministère de la santé, Gouvernement australien à l’occasion de la soixante-huitième session du Comité régional de l’OMS pour le Pacifique occidental

Allocution de la Présidente entrante Madame Glenys Beauchamp, Titulaire de la médaille de la fonction publique australienne, Secrétaire du Ministère de la santé, Gouvernement australien

9 October 2017

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants, Dr Shin Young-soo, Directeur régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, 
Mesdames et Messieurs les représentants des organismes des Nations Unies, des organisations intergouvernementales et des organisations non gouvernementales,
Chers collègues, Mesdames et Messieurs :
Permettez-moi de vous souhaiter de nouveau la bienvenue à Brisbane.

Je tiens à vous remercier de la confiance que vous m’avez témoignée en m’élisant Présidente de cette soixante-huitième session du Comité régional de l’OMS pour le Pacifique occidental.

Je remercie le Président sortant, Monsieur le Ministre de la santé de la Malaisie, ainsi que les autres membres du Bureau de la session précédente. Je ferai de mon mieux pour suivre l’exemple remarquable qu’ils nous ont donné et pour assurer la bonne gestion de notre programme.

L’Australie considère l’OMS comme le chef de file de la santé dans le monde. Nous accordons une grande importance au travail de l’Organisation, en particulier dans notre Région. L’Australie prend ses responsabilités d’État Membre de l’OMS très au sérieux, aussi sommes-nous particulièrement fiers d’accueillir la session du Comité régional du Pacifique occidental cette semaine à Brisbane.

L’an dernier, le Comité a débattu de l’impact que l’environnement et ses changements exercent sur la santé. Souvent témoins de phénomènes météorologiques extrêmes et de leurs répercussions sur les individus et les communautés, Brisbane et l’État du Queensland ne sont pas étrangers à cette problématique. Il est donc opportun que nous nous réunissions cette semaine à Brisbane pour poursuivre les travaux de ce Comité.

Chers collègues,

Nous avons entendu hier après-midi la présentation de l’excellent Rapport du Directeur régional sur les avancées réalisées ces 12 derniers mois dans l’action menée pour améliorer la santé dans la Région. Je tiens à vous remercier, Dr Shin, de votre hauteur de vues et du travail considérable accompli par l’ensemble de votre personnel.

Un ordre du jour chargé, qui comprend sept points techniques, nous attend cette semaine. Je souhaiterais vous en donner un bref aperçu dès à présent.

Le premier point est l’élimination de la rougeole et de la rubéole. La rougeole est l’une des maladies infectieuses les plus contagieuses et les plus dévastatrices. Il y a 14 ans, en 2003, le Comité a pris des mesures visant à éliminer la rougeole en adoptant un plan d’action et en fixant l’année 2012 comme échéance pour la réalisation de cet objectif.

En 2012, la Région avait ramené l’incidence de la rougeole à un niveau historiquement faible, sans toutefois atteindre son objectif d’élimination. Nous avons depuis constaté une recrudescence des cas de rougeole dans la Région, quelque 60 000 personnes étant infectées par le virus en moyenne chaque année.

En même temps, plusieurs milliers d’enfants, dans la Région du Pacifique occidental, naissent chaque année avec le syndrome de la rubéole congénitale. La rubéole est une maladie dévastatrice lorsqu’elle touche la femme enceinte et se transmet à son enfant.

De toute évidence, nous avons de nouveaux défis à relever pour atteindre notre objectif d’élimination de ces deux maladies. Cette semaine sera donc l’occasion de renouveler notre approche et notre engagement, comme le propose le nouveau document intitulé Stratégie et Plan d’action régionaux pour l’élimination de la rougeole et de la rubéole.

Puis nous débattrons de la protection des enfants contre les effets néfastes de la commercialisation des produits alimentaires. Une bonne nutrition et des habitudes de vie saines dès les premières années d’existence posent les fondations de la santé et du bien-être tout au long de la vie. Pourtant, plus de 6,2 millions d’enfants de moins de 5 ans sont en surpoids ou obèses dans la Région du Pacifique occidental.

La disponibilité accrue de produits alimentaires d’un coût plus abordable mais riches en sel, en sucres libres et en matières grasses accroît la prévalence du surpoids et de l’obésité. L’exposition à des méthodes agressives de commercialisation de ces produits aggrave le problème.

La promotion à grande échelle des substituts du lait maternel contribue également à accroître les problèmes de nutrition chez l’enfant. Davantage reste à faire pour protéger et promouvoir l’allaitement maternel, notamment en appliquant le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel.

C’est là une tâche complexe et ardue. Le document d’information que nous étudierons cette semaine présente des données factuelles qui viendront à l’appui d’une approche plus rigoureuse pour restreindre la commercialisation des produits alimentaires destinés aux enfants. Les États Membres examineront également un projet de résolution concernant l’élaboration d’un plan d’action régional sur cette question.

Le troisième point technique de l’ordre du jour concerne la promotion de la santé dans les objectifs de développement durable. La promotion de la santé consiste à autonomiser les individus et les communautés et à leur donner les moyens voulus pour qu’ils prennent en main leur propre santé.

La promotion de la santé est un outil précieux pour améliorer la santé des individus et des communautés ; en tant que telle, elle peut jouer un rôle important dans la réalisation des objectifs de développement durable.

Le projet de Plan d’action régional pour la promotion de la santé dans le cadre des objectifs de développement durable 2018-2030 propose quatre approches pratiques visant à améliorer les connaissances en matière de santé et à favoriser la prise de décisions éclairées sur la santé et le développement qui s’énoncent comme suit : premièrement, l’intégration de la promotion de la santé et de milieux sains dans les plans de développement ; deuxièmement, l’intensification de l’action en vue d’élargir la portée de la promotion de la santé ; troisièmement, l’appui aux politiques ; quatrièmement, le renforcement des capacités de promotion de la santé.

Notre quatrième point technique de l’ordre du jour concerne l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH, de l’hépatite B et de la syphilis. En dépit des progrès considérables que la Région du Pacifique occidental a accomplis pour ce qui concerne la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant ces 30 dernières années, il nous reste une tâche importante à remplir :éliminer la transmission mère-enfant, laquelle serait responsable chaque année de 180 000 nouveaux cas d’hépatite B, 13 000 nouveaux cas de syphilis et 1400 nouveaux cas de VIH chez les nourrissons.

Il est en notre pouvoir de régler ce problème. De simples interventions de soins prénatals, périnatals et infantiles, telles que le dépistage prénatal, le traitement des mères infectées et la prophylaxie des nourrissons exposés, permettent d’éviter cette transmission de manière efficace.

Le projet de Cadre régional pour la triple élimination de la transmission mère-enfant du VIH, de l’hépatite B et de la syphilis en Asie et dans le Pacifique 2018-2030 propose un ensemble de mesures coordonnées visant à garantir qu’aucun enfant de notre Région ne naisse avec l’une de ces trois infections évitables.

Le point technique suivant porte sur le passage au financement intégré des services de santé publique prioritaires. De grands succès ont été remportés dans la lutte contre les maladies transmissibles dans notre Région au cours des dernières décennies, mais la réduction de l’aide financière extérieure destinée aux programmes de lutte contre ces maladies vient entraver la réalisation de progrès durables.

Afin de parer à ce problème, nous ne devons pas nous contenter d’aider les pays à trouver d’autres flux nationaux de financement. Il importe tout autant, si ce n’est encore plus, de consolider les systèmes de santé en intégrant la prestation des services et en améliorant la coordination des mécanismes de financement. Il faut adopter une approche systémique pour garantir les fonctions essentielles de santé publique, au lieu de mettre un accent particulier sur certaines maladies. C’est l’approche que propose le Cadre d’action régional pour le passage au financement intégré des services de santé publique prioritaires que nous examinerons cette semaine.

Nous avons tous besoin de médicaments ou de services assurés par des professionnels de santé à différentes étapes de notre vie. Garantir la qualité et la sécurité de ces services, passe par une réglementation efficace en matière de médicaments et de personnel de santé, ce qui est l’objet du point suivant de l’ordre du jour.

Une bonne réglementation par les autorités compétentes est l’une des fonctions essentielles d’un système de santé dans l’optique de la couverture sanitaire universelle. Si certains pays de la Région disposent déjà de systèmes de réglementation matures, d’autres ont encore du mal à mettre en place des mécanismes de réglementation appropriés. L’essor du commerce des médicaments et le recrutement accru de travailleurs de santé à l’étranger viennent compliquer cette réglementation.

Le projet de Programme d’action régional sur le renforcement, la convergence et la coopérationen matière de réglementation, pour les médicaments et le personnel de santé énonce des moyens de coopération régionale qui peuvent contribuer à la mise en place de bons systèmes de réglementation.

Enfin, notre septième point technique de l’ordre du jour concerne la sécurité sanitaire des aliments. Malgré des progrès substantiels dans ce domaine, les incidents liés à la salubrité des aliments continuent d’avoir des répercussions sur la santé dans la Région du Pacifique occidental. Selon les estimations, la Région aurait dénombré en 2015 125 millions de personnes tombées malades et plus de 50 000 décédées après avoir consommé des aliments insalubres.

C’est un domaine complexe qui implique de nombreux acteurs dans une variété de secteurs. Si leur élimination totale est à exclure, les risques liés à la salubrité des aliments peuvent être atténués moyennant une action collective des gouvernements, des entreprises et des consommateurs dans de multiples secteurs. Le projet de Cadre d’action régional pour la sécurité sanitaire des aliments dans le Pacifique occidental sous-tendra l’action stratégique menée au niveau des pays pour renforcer la sécurité sanitaire des aliments ainsi que la coopération régionale entre les autorités et les systèmes compétents en la matière.

Outre ces grands points techniques, nous examinerons également les rapports de situation suivants, traitant dequestions fondamentales liées à la santé dans la Région :

• Sécurité sanitaire et Stratégie Asie-Pacifique pour la maîtrise des maladies émergentes et la gestion des urgences de santé publique
• Maladies non transmissibles
• Initiative pour un monde sans tabac
• Santé mentale
• Tuberculose
• Hépatite
• Médecine traditionnelle
• Genre et santé

Bien entendu, le nouveau Directeur général de l’OMS, Dr Tedros, se joindra à nous dans la semaine pour nous exposer les grandes orientations qu’il entend donner à l’activité de l’OMS, laquelle a été présentée dans le projet de note conceptuelle rédigé en vue du treizième programme général de travail de l’OMS.

Nous aborderons également d’autres points importants, notamment la coordination des travaux de l’Assemblée mondiale de la Santé, du Conseil exécutif et du Comité régional ainsi que l’ordre du jour de la session du Comité de l’année prochaine.

Mesdames et Messieurs, chers représentants,

Je vous remercie encore une fois de la confiance que vous m’avez témoignée en m’élisant Présidente de cette réunion importante. Je me réjouis à la perspective de m’entretenir avec vous cette semaine sur les questions majeures et complexes qui nous attendent. Nous avons beaucoup à faire. Mettons-nous au travail !

Je vous remercie chaleureusement.