Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les représentants des États Membres et des organisations partenaires, chers collègues, Mesdames et Messieurs :
Hafa Adai ! Bonjour et bienvenue à la soixante-sixième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour le Pacifique occidental.
Je tiens à remercier le gouvernement et la population de de Guam et des États-Unis d’Amérique d’accueillir la présente session du Comité régional.
C’est en 1972 que le Comité régional s’est réuni à Guam pour la première fois. Il y a 43 ans, M. Gillan, notre président, a participé à la coordination de l’événement, même si, à en juger par les apparences, il ne devait guère avoir plus de 8 ans à l’époque !
Plus sérieusement, la tenue de la présente session dans le Pacifique tombe à point nommée puisque nous célébrons cette année le 20e anniversaire de la vision pour des îles-santé.
Réunis en début d’année aux Fidji, les ministres de la santé du Pacifique ont réaffirmé leur attachement à cette vision. Ils se sont engagés à lutter contre la crise des MNT dans le Pacifique et à suivre les progrès accomplis vers l’instauration d’un environnement véritablement favorable à la santé.
Depuis la première réunion ministérielle, en 1995, les îles du Pacifique ont accompli des progrès considérables en matière de santé. Les taux de survie infantile se sont améliorés, et l’espérance de vie s’est allongée.
Au cours de la même période, le nombre de décès imputables à la tuberculose a été réduit de deux-tiers, et le Pacifique a maintenu son statut de région exempte de poliomyélite et progressé dans la lutte contre les maladies tropicales négligées.
L’action que nous menons dans le Pacifique figure parmi les nombreuses priorités que je m’apprête à évoquer avec vous aujourd’hui.
En ma qualité de Directeur régional, je rends compte aux États Membres, lors de la session annuelle du Comité régional, des progrès réalisés en faveur de la santé et du bien-être des populations de la Région.
Vous avez tous reçu communication de mon rapport détaillé intitulé « Activité de l’OMS dans la Région du Pacifique occidental » qui fait état des réalisations de l’année écoulée. Vous constaterez que le rapport se présente désormais sous un nouveau format, plus lisible.
De manière générale, nous avons œuvré au renforcement des systèmes de santé dans l’ensemble de la Région. Nous avons assisté à un recul mesurable des maladies transmissibles, alors que nous poursuivons la lutte contre les facteurs de risque de maladies non transmissibles, premières causes de mortalité dans la Région.
Au cours de l’année écoulée, le processus de vérification a confirmé l’élimination de la rougeole dans trois pays de la Région : le Brunéi Darussalam, le Cambodge et le Japon. À ce jour, sept États et Territoires ont fait l’objet d’une vérification.
Les Samoa américaines sont parvenues à réduire la prévalence de l’hépatite B à moins de 1 % chez les enfants de 5 ans. Elles font maintenant partie des 12 États et Territoires de la Région à avoir atteint la cible fixée pour 2017.
Après vérification, le Cambodge a été déclaré exempt de tétanos maternel et néonatal, tandis que Nioué, les Palaos et le Vanuatu ont demandé à l’OMS de certifier que la filariose lymphatique ne constituait plus un problème de santé publique sur leur territoire.
Face à la menace liée au paludisme multirésistant, l’OMS et les États Membres du Mékong ont élaboré une stratégie infrarégionale d’élimination du paludisme. Le centre des opérations, situé au Cambodge, continue de jouer un rôle déterminant dans la coordination des mesures visant à combattre la multirésistance dans la sous-région du Grand Mékong.
Dans l’ensemble de la Région, la résistance aux antimicrobiens demeure une priorité. Le plan d’action régional pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens, approuvé l’an dernier, commence déjà à porter ses fruits.
L’an dernier toujours, les Fidji, le Samoa et la Mongolie ont entamé l’élaboration de plans d’action nationaux plurisectoriels visant à combattre la résistance aux antimicrobiens, tandis que l’Australie, le Cambodge, les Philippines et le Viet Nam sont en train d’apporter la touche finale à leurs politiques et plans nationaux.
Pour consolider les systèmes de santé, nous avons apporté notre soutien au Cambodge, aux Îles Salomon, à la Malaisie, à la Mongolie et à la République démocratique populaire lao dans l’élaboration de politiques et de plans nationaux.
Nous avons également facilité la tenue de dialogues stratégiques de haut niveau au Cambodge, en Chine et au Viet Nam, ainsi que la révision de plans nationaux sur la santé dans plusieurs pays du Pacifique et du Mékong.
Les membres de notre vaste réseau de centres collaborateurs se sont réunis en novembre 2014 dans le cadre du tout premier forum régional. Près de 200 représentants issus de 135 centres situés dans la Région ont fait le déplacement au Bureau régional pour partager leurs données d’expérience et renforcer les partenariats.
Le forum a fourni un exemple éclatant de collaboration et coopération utiles, tournées vers le renforcement des capacités au sein de la Région.
Dans huit pays de la Région, plus de 400 établissements sanitaires dotés d’effectifs estimés à 10 000 professionnels de la santé appliquent le programme de soins précoces essentiels du nouveau-né, ou programme de « la première étreinte ».
Ces mesures simples et peu coûteuses sauvent la vie des bébés, un progrès essentiel dans notre Région où la mortalité néonatale représente la moitié des décès infantiles.
Autre initiative d’importance vitale, la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’OMS sur la lutte antitabac suscite une remarquable adhésion dans l’ensemble de la Région.
Durant l’année écoulée, la République de Corée a relevé les taxes sur les produits du tabac et prévoit d’introduire des mises en garde sanitaires assorties d’images explicites sur les paquets de cigarettes au cours de l’an prochain. Récemment, les Fidji, les îles Solomon et le Samoa ont tous trois rejoint la longue liste des pays ayant recours aux avertissements sanitaires.
Le Cambodge vient d’adopter une législation globale sur la lutte antitabac. Au cours de l’année écoulée, sept États et Territoires du Pacifique ont appliqué une hausse des taxes sur les produits du tabac : les Fidji, le Commonwealth des Îles Mariannes du Nord, les Îles Cook, les Îles Salomon, les Palaos, le Samoa et les Tonga.
Mais la nouvelle la plus retentissante en matière de lutte antitabac nous est parvenue de Chine, un pays dont la population consomme un tiers des cigarettes produites au niveau mondial.
En juin, Beijing — la capitale du pays dont la population s’élève à 20 millions d’habitants — a décrété une interdiction totale de fumer dans tous les lieux publics fermés. La mesure revêt une importance d’autant plus grande qu’elle réduit l’exposition des non-fumeurs aux effets mortels du tabagisme passif.
En effet, parmi le million de décès associés chaque année au tabac en Chine, le tabagisme passif est responsable de 100 000 d’entre eux, essentiellement parmi les femmes et les enfants.
Nous espérons que d’autres mégapoles asiatiques suivront l’exemple de Beijing.
Indéniablement, l’année écoulée a été chargée en événements de santé publique, dans la Région et dans le reste du monde.
Mais de toutes les crises, c’est sans doute la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest qui aura le plus ébranlé nos certitudes en matière de sécurité sanitaire mondiale.
Si la Région du Pacifique occidental est restée exempte de tout cas, elle n’en a pas moins joué un rôle fondamental dans la riposte opposée à l’épidémie. Nous avons mis sur pied une démarche fondée sur le travail d’équipe, en créant l’Équipe de soutien à la lutte contre le virus Ebola dans la Région du Pacifique occidental, connue sous le sigle de WEST. Des agents de l’OMS et des experts des États Membres sont intervenus sur le terrain pour contribuer à la riposte mondiale.
De fait, plusieurs États Membres continuent à fournir une aide financière, une expertise et un soutien sur le théâtre des opérations.
Comme vous le savez, la Région du Pacifique occidental est loin d’être épargnée par les flambées épidémiques et les aléas naturels. Nous avons une vaste expérience et de nombreux enseignements à partager avec le reste de l’OMS et la communauté internationale dans son ensemble.
Au cours de l’année écoulée, notre Région a été touchée par une flambée de grande ampleur d’une autre maladie infectieuse, à savoir le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ou MERS.
Le virus Ebola et le MERS nous ont adressé un douloureux rappel : les agents pathogènes sont capables de franchir les frontières rapidement et des flambées peuvent survenir dans les endroits les plus inattendus.
La flambée de la maladie à virus Ebola a pris tout le monde par surprise en se déclarant en Afrique de l’Ouest, une région où les systèmes de santé sont faibles et les capacités de riposte minimes.
La flambée de MERS en République de Corée, quant à elle, a démontré que la vulnérabilité était universelle. Même un système de santé doté d’importantes capacités peut être pris au dépourvu par l’émergence d’une maladie infectieuse.
Nous avons analysé ces flambées et suivi les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Stratégie de lutte contre les maladies émergentes pour l’Asie et le Pacifique (SMEAP) et du Règlement sanitaire international.
Ainsi, nous pouvons optimiser notre état de préparation à la prochaine flambée.
À ce propos, une évaluation de la SMEAP effectuée pendant l’année écoulée a montré que des progrès importants avaient été accomplis dans la mise en place et le renforcement de systèmes nationaux de surveillance et de riposte dans la Région.
La mise en œuvre de la SMEAP a débuté en 2006. Avant son introduction, les États Membres ne menaient aucune surveillance systématique des événements.
En 2013, plus de neuf États Membres sur dix ont déclaré avoir mis en place des unités chargées de la surveillance des événements, une activité essentielle à la détection et à la riposte précoces face aux flambées et aux situations d’urgence.
L’évaluation a également fait ressortir la nécessité d’actualiser la stratégie pour orienter les activités futures, à la lumière des principaux enseignements tirés de la flambée de maladie à virus Ebola, du MERS et d’autres urgences de santé publique.
Dans la Région du Pacifique occidental, nous avons déjà commencé à traduire ces enseignements dans la pratique.
Nous aidons les pays à entamer la phase suivante de mise en œuvre de la SMEAP et à satisfaire aux exigences du Règlement sanitaire international. Ces activités seront décrites de manière plus détaillée au cours de la présentation des rapports de situation et des manifestations parallèles organisées au fil de la semaine.
Il y a quelques semaines à peine, j’ai assisté, comme un certain nombre d’entre vous, au Sommet des Nations Unies sur le développement durable qui a permis l’adoption des ODD.
Ces objectifs constituent une promesse au monde ambitieuse qui coïncide avec le 70e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies.
Les progrès accomplis vers la réalisation de certains de ces objectifs dépendront du soutien fourni par l’OMS, en tant qu’organisme mondial de référence en matière de santé ET première institution des Nations Unies de par sa taille, pour aider les États Membres à consolider leurs résultats sanitaires.
Le Pacifique occidental a connu un développement rapide et une croissance économique sans précédent.
L’expérience de la Région apporte un éclairage utile sur les nombreux effets secondaires du développement tels que l’urbanisation non planifiée, le changement climatique et l’insécurité routière, pour n’en citer que quelques-uns.
Au cours de la semaine, nous allons nous pencher sur plusieurs défis sanitaires auxquels se heurte la Région, et le Comité régional sera invité à examiner plusieurs projets de plan d’action.
Pour la première fois, nous allons élargir le débat sur les cadres de vie sains à la question plus vaste de la santé urbaine, laquelle figure à notre ordre du jour.
Nous examinerons également des propositions concrètes visant à faciliter l’instauration de la couverture sanitaire universelle au sein des États Membres.
Le cadre d’action régional intitulé « La couverture sanitaire universelle : la voie vers une meilleure santé » influera de manière sensible sur notre aptitude à relever de nombreux défis sanitaires futurs.
Deux autres plans d’action ciblent des phénomènes responsables de décès et de souffrances incommensurables dans la Région : l’hépatite virale, et la violence et les traumatismes.
Pris séparément, l’hépatite virale et la violence et les traumatismes font plus de victimes dans la Région que le sida, le paludisme et la tuberculose réunis.
Cette année, nous évoquerons également la mise en œuvre régionale de la stratégie mondiale visant à mettre un terme à la tuberculose.
Nous ferons le point sur de nombreux programmes techniques de l’OMS menés en réponse à des résolutions adoptées par le Comité régional, dans des domaines tels que la sécurité sanitaire des aliments, les maladies tropicales négligées, le vieillissement et la santé, la prévention et la maîtrise des MNT et le renforcement des systèmes de réglementation.
Ces rapports de situation sont importants. Comme vous le savez, l’élaboration de stratégies ou de plans d’action régionaux ne constitue pas l’aboutissement de notre travail, mais son point de départ.
Pour mieux servir les États Membres, l’OMS adapte son mode de fonctionnement.
Nous analysons le rôle joué par l’Organisation à l’échelle mondiale et menons les réformes nécessaires pour mieux répondre aux besoins des États Membres, en particulier lors des situations d’urgence.
Nous le savons, nos parades aux situations d’urgence doivent reposer sur une mécanique bien huilée – un enchaînement maîtrisé de mesures permettant d’enrayer la mort et la destruction.
Fondamentalement, notre mission consiste à aider les États Membres à sortir plus forts et plus résilients des catastrophes et des flambées épidémiques.
Pour y parvenir, nous devons attacher l’importance qu’elle mérite à la coopération entre secteurs, entre pays et entre sociétés, pour combler les déficits d’information et de compréhension au travers d’une solide collaboration.
En bâtissant des liens et des systèmes en période d’accalmie, nous serons mieux armés pour faire face aux situations de crise.
Le virus Ebola nous a montré – une fois de plus, et de manière édifiante — que nous devons opposer une riposte commune aux menaces sanitaires mondiales, quelle qu’en soit la nature, et en quelque lieu que ce soit.
Aucune organisation ni aucun individu ne saurait réussir seul.
En collaborant, nous avons montré qu’il était possible d’apporter des améliorations rapides et concrètes à la santé et au bien-être des 1, 8 milliard habitants de la Région.
Ensemble, nous veillerons à ce que la Région du Pacifique occidental parvienne à surmonter les défis que l’avenir lui réserve en matière de santé.
Je vous remercie.
Hafa Adai ! Bonjour et bienvenue à la soixante-sixième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour le Pacifique occidental.
Je tiens à remercier le gouvernement et la population de de Guam et des États-Unis d’Amérique d’accueillir la présente session du Comité régional.
C’est en 1972 que le Comité régional s’est réuni à Guam pour la première fois. Il y a 43 ans, M. Gillan, notre président, a participé à la coordination de l’événement, même si, à en juger par les apparences, il ne devait guère avoir plus de 8 ans à l’époque !
Plus sérieusement, la tenue de la présente session dans le Pacifique tombe à point nommée puisque nous célébrons cette année le 20e anniversaire de la vision pour des îles-santé.
Réunis en début d’année aux Fidji, les ministres de la santé du Pacifique ont réaffirmé leur attachement à cette vision. Ils se sont engagés à lutter contre la crise des MNT dans le Pacifique et à suivre les progrès accomplis vers l’instauration d’un environnement véritablement favorable à la santé.
Depuis la première réunion ministérielle, en 1995, les îles du Pacifique ont accompli des progrès considérables en matière de santé. Les taux de survie infantile se sont améliorés, et l’espérance de vie s’est allongée.
Au cours de la même période, le nombre de décès imputables à la tuberculose a été réduit de deux-tiers, et le Pacifique a maintenu son statut de région exempte de poliomyélite et progressé dans la lutte contre les maladies tropicales négligées.
L’action que nous menons dans le Pacifique figure parmi les nombreuses priorités que je m’apprête à évoquer avec vous aujourd’hui.
En ma qualité de Directeur régional, je rends compte aux États Membres, lors de la session annuelle du Comité régional, des progrès réalisés en faveur de la santé et du bien-être des populations de la Région.
Vous avez tous reçu communication de mon rapport détaillé intitulé « Activité de l’OMS dans la Région du Pacifique occidental » qui fait état des réalisations de l’année écoulée. Vous constaterez que le rapport se présente désormais sous un nouveau format, plus lisible.
De manière générale, nous avons œuvré au renforcement des systèmes de santé dans l’ensemble de la Région. Nous avons assisté à un recul mesurable des maladies transmissibles, alors que nous poursuivons la lutte contre les facteurs de risque de maladies non transmissibles, premières causes de mortalité dans la Région.
Au cours de l’année écoulée, le processus de vérification a confirmé l’élimination de la rougeole dans trois pays de la Région : le Brunéi Darussalam, le Cambodge et le Japon. À ce jour, sept États et Territoires ont fait l’objet d’une vérification.
Les Samoa américaines sont parvenues à réduire la prévalence de l’hépatite B à moins de 1 % chez les enfants de 5 ans. Elles font maintenant partie des 12 États et Territoires de la Région à avoir atteint la cible fixée pour 2017.
Après vérification, le Cambodge a été déclaré exempt de tétanos maternel et néonatal, tandis que Nioué, les Palaos et le Vanuatu ont demandé à l’OMS de certifier que la filariose lymphatique ne constituait plus un problème de santé publique sur leur territoire.
Face à la menace liée au paludisme multirésistant, l’OMS et les États Membres du Mékong ont élaboré une stratégie infrarégionale d’élimination du paludisme. Le centre des opérations, situé au Cambodge, continue de jouer un rôle déterminant dans la coordination des mesures visant à combattre la multirésistance dans la sous-région du Grand Mékong.
Dans l’ensemble de la Région, la résistance aux antimicrobiens demeure une priorité. Le plan d’action régional pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens, approuvé l’an dernier, commence déjà à porter ses fruits.
L’an dernier toujours, les Fidji, le Samoa et la Mongolie ont entamé l’élaboration de plans d’action nationaux plurisectoriels visant à combattre la résistance aux antimicrobiens, tandis que l’Australie, le Cambodge, les Philippines et le Viet Nam sont en train d’apporter la touche finale à leurs politiques et plans nationaux.
Pour consolider les systèmes de santé, nous avons apporté notre soutien au Cambodge, aux Îles Salomon, à la Malaisie, à la Mongolie et à la République démocratique populaire lao dans l’élaboration de politiques et de plans nationaux.
Nous avons également facilité la tenue de dialogues stratégiques de haut niveau au Cambodge, en Chine et au Viet Nam, ainsi que la révision de plans nationaux sur la santé dans plusieurs pays du Pacifique et du Mékong.
Les membres de notre vaste réseau de centres collaborateurs se sont réunis en novembre 2014 dans le cadre du tout premier forum régional. Près de 200 représentants issus de 135 centres situés dans la Région ont fait le déplacement au Bureau régional pour partager leurs données d’expérience et renforcer les partenariats.
Le forum a fourni un exemple éclatant de collaboration et coopération utiles, tournées vers le renforcement des capacités au sein de la Région.
Dans huit pays de la Région, plus de 400 établissements sanitaires dotés d’effectifs estimés à 10 000 professionnels de la santé appliquent le programme de soins précoces essentiels du nouveau-né, ou programme de « la première étreinte ».
Ces mesures simples et peu coûteuses sauvent la vie des bébés, un progrès essentiel dans notre Région où la mortalité néonatale représente la moitié des décès infantiles.
Autre initiative d’importance vitale, la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’OMS sur la lutte antitabac suscite une remarquable adhésion dans l’ensemble de la Région.
Durant l’année écoulée, la République de Corée a relevé les taxes sur les produits du tabac et prévoit d’introduire des mises en garde sanitaires assorties d’images explicites sur les paquets de cigarettes au cours de l’an prochain. Récemment, les Fidji, les îles Solomon et le Samoa ont tous trois rejoint la longue liste des pays ayant recours aux avertissements sanitaires.
Le Cambodge vient d’adopter une législation globale sur la lutte antitabac. Au cours de l’année écoulée, sept États et Territoires du Pacifique ont appliqué une hausse des taxes sur les produits du tabac : les Fidji, le Commonwealth des Îles Mariannes du Nord, les Îles Cook, les Îles Salomon, les Palaos, le Samoa et les Tonga.
Mais la nouvelle la plus retentissante en matière de lutte antitabac nous est parvenue de Chine, un pays dont la population consomme un tiers des cigarettes produites au niveau mondial.
En juin, Beijing — la capitale du pays dont la population s’élève à 20 millions d’habitants — a décrété une interdiction totale de fumer dans tous les lieux publics fermés. La mesure revêt une importance d’autant plus grande qu’elle réduit l’exposition des non-fumeurs aux effets mortels du tabagisme passif.
En effet, parmi le million de décès associés chaque année au tabac en Chine, le tabagisme passif est responsable de 100 000 d’entre eux, essentiellement parmi les femmes et les enfants.
Nous espérons que d’autres mégapoles asiatiques suivront l’exemple de Beijing.
Indéniablement, l’année écoulée a été chargée en événements de santé publique, dans la Région et dans le reste du monde.
Mais de toutes les crises, c’est sans doute la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest qui aura le plus ébranlé nos certitudes en matière de sécurité sanitaire mondiale.
Si la Région du Pacifique occidental est restée exempte de tout cas, elle n’en a pas moins joué un rôle fondamental dans la riposte opposée à l’épidémie. Nous avons mis sur pied une démarche fondée sur le travail d’équipe, en créant l’Équipe de soutien à la lutte contre le virus Ebola dans la Région du Pacifique occidental, connue sous le sigle de WEST. Des agents de l’OMS et des experts des États Membres sont intervenus sur le terrain pour contribuer à la riposte mondiale.
De fait, plusieurs États Membres continuent à fournir une aide financière, une expertise et un soutien sur le théâtre des opérations.
Comme vous le savez, la Région du Pacifique occidental est loin d’être épargnée par les flambées épidémiques et les aléas naturels. Nous avons une vaste expérience et de nombreux enseignements à partager avec le reste de l’OMS et la communauté internationale dans son ensemble.
Au cours de l’année écoulée, notre Région a été touchée par une flambée de grande ampleur d’une autre maladie infectieuse, à savoir le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ou MERS.
Le virus Ebola et le MERS nous ont adressé un douloureux rappel : les agents pathogènes sont capables de franchir les frontières rapidement et des flambées peuvent survenir dans les endroits les plus inattendus.
La flambée de la maladie à virus Ebola a pris tout le monde par surprise en se déclarant en Afrique de l’Ouest, une région où les systèmes de santé sont faibles et les capacités de riposte minimes.
La flambée de MERS en République de Corée, quant à elle, a démontré que la vulnérabilité était universelle. Même un système de santé doté d’importantes capacités peut être pris au dépourvu par l’émergence d’une maladie infectieuse.
Nous avons analysé ces flambées et suivi les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Stratégie de lutte contre les maladies émergentes pour l’Asie et le Pacifique (SMEAP) et du Règlement sanitaire international.
Ainsi, nous pouvons optimiser notre état de préparation à la prochaine flambée.
À ce propos, une évaluation de la SMEAP effectuée pendant l’année écoulée a montré que des progrès importants avaient été accomplis dans la mise en place et le renforcement de systèmes nationaux de surveillance et de riposte dans la Région.
La mise en œuvre de la SMEAP a débuté en 2006. Avant son introduction, les États Membres ne menaient aucune surveillance systématique des événements.
En 2013, plus de neuf États Membres sur dix ont déclaré avoir mis en place des unités chargées de la surveillance des événements, une activité essentielle à la détection et à la riposte précoces face aux flambées et aux situations d’urgence.
L’évaluation a également fait ressortir la nécessité d’actualiser la stratégie pour orienter les activités futures, à la lumière des principaux enseignements tirés de la flambée de maladie à virus Ebola, du MERS et d’autres urgences de santé publique.
Dans la Région du Pacifique occidental, nous avons déjà commencé à traduire ces enseignements dans la pratique.
Nous aidons les pays à entamer la phase suivante de mise en œuvre de la SMEAP et à satisfaire aux exigences du Règlement sanitaire international. Ces activités seront décrites de manière plus détaillée au cours de la présentation des rapports de situation et des manifestations parallèles organisées au fil de la semaine.
Il y a quelques semaines à peine, j’ai assisté, comme un certain nombre d’entre vous, au Sommet des Nations Unies sur le développement durable qui a permis l’adoption des ODD.
Ces objectifs constituent une promesse au monde ambitieuse qui coïncide avec le 70e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies.
Les progrès accomplis vers la réalisation de certains de ces objectifs dépendront du soutien fourni par l’OMS, en tant qu’organisme mondial de référence en matière de santé ET première institution des Nations Unies de par sa taille, pour aider les États Membres à consolider leurs résultats sanitaires.
Le Pacifique occidental a connu un développement rapide et une croissance économique sans précédent.
L’expérience de la Région apporte un éclairage utile sur les nombreux effets secondaires du développement tels que l’urbanisation non planifiée, le changement climatique et l’insécurité routière, pour n’en citer que quelques-uns.
Au cours de la semaine, nous allons nous pencher sur plusieurs défis sanitaires auxquels se heurte la Région, et le Comité régional sera invité à examiner plusieurs projets de plan d’action.
Pour la première fois, nous allons élargir le débat sur les cadres de vie sains à la question plus vaste de la santé urbaine, laquelle figure à notre ordre du jour.
Nous examinerons également des propositions concrètes visant à faciliter l’instauration de la couverture sanitaire universelle au sein des États Membres.
Le cadre d’action régional intitulé « La couverture sanitaire universelle : la voie vers une meilleure santé » influera de manière sensible sur notre aptitude à relever de nombreux défis sanitaires futurs.
Deux autres plans d’action ciblent des phénomènes responsables de décès et de souffrances incommensurables dans la Région : l’hépatite virale, et la violence et les traumatismes.
Pris séparément, l’hépatite virale et la violence et les traumatismes font plus de victimes dans la Région que le sida, le paludisme et la tuberculose réunis.
Cette année, nous évoquerons également la mise en œuvre régionale de la stratégie mondiale visant à mettre un terme à la tuberculose.
Nous ferons le point sur de nombreux programmes techniques de l’OMS menés en réponse à des résolutions adoptées par le Comité régional, dans des domaines tels que la sécurité sanitaire des aliments, les maladies tropicales négligées, le vieillissement et la santé, la prévention et la maîtrise des MNT et le renforcement des systèmes de réglementation.
Ces rapports de situation sont importants. Comme vous le savez, l’élaboration de stratégies ou de plans d’action régionaux ne constitue pas l’aboutissement de notre travail, mais son point de départ.
Pour mieux servir les États Membres, l’OMS adapte son mode de fonctionnement.
Nous analysons le rôle joué par l’Organisation à l’échelle mondiale et menons les réformes nécessaires pour mieux répondre aux besoins des États Membres, en particulier lors des situations d’urgence.
Nous le savons, nos parades aux situations d’urgence doivent reposer sur une mécanique bien huilée – un enchaînement maîtrisé de mesures permettant d’enrayer la mort et la destruction.
Fondamentalement, notre mission consiste à aider les États Membres à sortir plus forts et plus résilients des catastrophes et des flambées épidémiques.
Pour y parvenir, nous devons attacher l’importance qu’elle mérite à la coopération entre secteurs, entre pays et entre sociétés, pour combler les déficits d’information et de compréhension au travers d’une solide collaboration.
En bâtissant des liens et des systèmes en période d’accalmie, nous serons mieux armés pour faire face aux situations de crise.
Le virus Ebola nous a montré – une fois de plus, et de manière édifiante — que nous devons opposer une riposte commune aux menaces sanitaires mondiales, quelle qu’en soit la nature, et en quelque lieu que ce soit.
Aucune organisation ni aucun individu ne saurait réussir seul.
En collaborant, nous avons montré qu’il était possible d’apporter des améliorations rapides et concrètes à la santé et au bien-être des 1, 8 milliard habitants de la Région.
Ensemble, nous veillerons à ce que la Région du Pacifique occidental parvienne à surmonter les défis que l’avenir lui réserve en matière de santé.
Je vous remercie.