Principaux repères
- La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue une menace pour la santé mondiale et pour le développement. Elle nécessite que des mesures soient prises d’urgence dans de multiples secteurs pour que les objectifs de développement durable puissent être atteints.
- L’OMS a déclaré que la résistance aux antimicrobiens est l’une des 10 plus grandes menaces pour la santé publique mondiale auxquelles l’humanité est confrontée.
- L’utilisation abusive et excessive des antimicrobiens est le principal facteur ayant conduit à l’apparition de pathogènes résistants aux médicaments.
- Le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, et des mesures inadaptées de prévention et de lutte contre les infections, favorisent la propagation des microbes, dont certains peuvent résister aux traitements antimicrobiens.
- Le coût de la résistance aux antimicrobiens pour l’économie est considérable. Outre les décès et les incapacités, la durée plus longue de la maladie se traduit par des séjours prolongés à l’hôpital, le besoin de recourir à des médicaments plus onéreux et des difficultés financières pour les personnes touchées.
- Sans antimicrobiens efficaces, le succès de la médecine moderne dans le traitement des infections, y compris lors d’interventions de chirurgie lourde et de la chimiothérapie contre le cancer, serait exposé à des risques accrus.
Qu’entend-on par antimicrobiens ?
Les antimicrobiens – comme les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires – sont des médicaments utilisés pour prévenir et traiter les infections chez les être humains, les animaux et les végétaux.
Qu’est-ce que la résistance aux antimicrobiens ?
La résistance aux antimicrobiens (RAM) survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites évoluent au fil du temps et ne réagissent plus aux médicaments, rendant plus difficile le traitement des infections et augmentant le risque de propagation des maladies, de formes graves de celles-ci et de décès.
Du fait de la résistance aux antimicrobiens, les antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens perdent leur efficacité et les infections deviennent de plus en plus difficiles, voire impossibles, à traiter.
En quoi la résistance aux antimicrobiens est-elle une préoccupation mondiale ?
L’apparition et la propagation de pathogènes résistants aux médicaments qui ont acquis de nouveaux mécanismes de résistance, conduisant à la résistance aux antimicrobiens, continue de compromettre notre capacité à traiter des infections courantes. La propagation mondiale rapide des bactéries multirésistantes et panrésistantes (également connues sous le nom de « superbactéries ») qui provoquent des infections ne pouvant pas être traitées au moyen des antimicrobiens existants, tels que les antibiotiques, est particulièrement inquiétante.
La filière de développement de nouveaux antimicrobiens est au point mort. En 2019, l’OMS a recensé 32 antibiotiques en développement clinique qui correspondent à la liste OMS des agents pathogènes prioritaires, dont six seulement ont été classés comme novateurs. En outre, le manque d’accès à des antimicrobiens de qualité reste un grave problème. Les pénuries d’antibiotiques touchent des pays à tout niveau de développement et en particulier leurs systèmes de soins de santé.
Les antibiotiques perdent de plus en plus leur efficacité au fur et à mesure de la propagation de la résistance aux médicaments dans le monde, ce qui conduit à des infections de plus en plus difficiles à traiter et à des décès. Il est urgent de mettre au point de nouveaux antibactériens, par exemple pour traiter les infections bactériennes à Gram négatif résistantes aux carbapénèmes figurant sur la liste OMS des agents pathogènes prioritaires. Toutefois, faute de modifier la manière dont les antibiotiques sont utilisés, tout nouvel antibiotique subira le même sort que les antibiotiques actuels et deviendra également inefficace.
Le coût de la résistance aux antimicrobiens pour les économies nationales et les systèmes nationaux de santé est considérable, puisqu’elle a une incidence sur la productivité des patients et de leurs soignants en raison des hospitalisations prolongées et de la nécessité de prodiguer des soins plus onéreux et plus intensifs.
En l’absence d’outils efficaces pour la prévention et le traitement approprié des infections résistantes aux médicaments et faute d’amélioration de l’accès à des antimicrobiens - existants ou nouveaux - de qualité, le nombre de personnes dont le traitement échoue ou qui décèdent augmentera. Certains actes médicaux, comme les interventions chirurgicales (les césariennes ou la pose d’une prothèse de hanche, par exemple), la chimiothérapie anticancéreuse ou la transplantation d’organes, deviendront plus risqués.
Quels sont les facteurs accélérant l’apparition et la propagation de la résistance aux antimicrobiens ?
La résistance aux antimicrobiens survient naturellement au fil du temps, en général à la suite de modifications génétiques. On trouve des organismes résistants aux antimicrobiens chez l’être humain, l’animal, dans les aliments, les végétaux et l’environnement (eau, sol et air). Ils peuvent se propager d’une personne à l’autre, de l’homme à l’animal et vice versa, notamment à partir d’aliments d’origine animale. Les principaux facteurs contribuant à la résistance aux antimicrobiens sont l’usage abusif ou excessif de ceux-ci ; le manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène (WASH) pour les êtres humains et pour les animaux ; des mesures insuffisantes de lutte anti-infectieuse dans les établissements de soins de santé et les exploitations agricoles ; un accès insuffisant à des médicaments, des vaccins et des produits de diagnostic de qualité et d’un coût abordable ; le manque de prise de conscience et de connaissances du phénomène ; et les lacunes dans l’application de la législation.
Situation actuelle
Résistance des bactéries aux médicaments
Pour des infections bactériennes courantes, telles que les infections des voies urinaires, le sepsis, les infections sexuellement transmissibles et certaines formes de diarrhée, des taux élevés de résistance aux antibiotiques couramment utilisés pour traiter ces infections ont été observés dans le monde entier, signe que nous serons bientôt à court d’antibiotiques efficaces. Ainsi, le taux de résistance à la ciprofloxacine, un antibiotique couramment utilisé pour traiter les infections des voies urinaires, variait de 8,4 % à 92,9 % pour Escherichia coli et de 4,1 % à 79,4 % pour Klebsiella pneumoniae dans les pays qui participent au Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de leur usage (GLASS).
Klebsiella pneumoniae est une bactérie intestinale commune pouvant provoquer des infections potentiellement mortelles. Sa résistance aux antibiotiques de dernier recours (les carbapénèmes) s’est propagée dans toutes les régions du monde. K. pneumoniae est une cause majeure d’infections nosocomiales : pneumonies, infections sanguines et infections des nouveau-nés et des patients en unités de soins intensifs. Dans certains pays, les carbapénèmes ne sont plus efficaces pour plus de la moitié des patients traités pour des infections à K. pneumoniae à cause de cette résistance.
La résistance d’E. coli aux fluoroquinolones, antibiotiques utilisés pour traiter les infections des voies urinaires, est largement répandue.
Dans de nombreuses régions du monde, il y a des pays où ce traitement est désormais inefficace pour plus de la moitié des patients.
La colistine est l’unique traitement de dernier recours pour des infections potentiellement mortelles causées par des entérobactéries (E. coli, Klebsiella, etc.) résistantes aux carbapénèmes. On a également détecté des bactéries résistantes à la colistine dans plusieurs pays et régions, à l’origine d’infections pour lesquelles il n’existe actuellement aucun antibiotique efficace.
La bactérie Staphylococcus aureus, qui fait partie de notre flore cutanée, est aussi une cause courante d’infections contractées aussi bien dans les établissements de soins qu’au sein de la communauté. Le risque de décès chez les personnes atteintes d’une infection à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) est 64 % plus élevé que chez celle dont l’infection réagit aux médicaments.
En 2019, un nouvel indicateur de la résistance aux antimicrobiens a été inclus dans le cadre de suivi des objectifs de développement durable. Cet indicateur permet de suivre la fréquence des infections sanguines dues à deux pathogènes résistants aux médicaments : Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) et E. coli résistant aux céphalosporines de troisième génération. En 2019, 25 pays, territoires et zones ont fourni des données sur les septicémies dues au SARM dans le cadre du système GLASS et 49 pays ont transmis des données sur les septicémies dues à E. coli. Même si les données ne sont pas encore représentatives au niveau national, le taux médian observé pour S. aureus résistant à la méticilline était de 12,11 % (intervalle interquartile : 6,4 –26,4) et de 36,0 % (intervalle interquartile : 15,2–63,0) pour E. coli résistant aux céphalosporines de troisième génération.
La résistance largement répandue d’une grande variété de souches de N. gonorrhoeae a remis en cause la prise en charge et le contrôle de la gonorrhée. Une résistance aux sulfamides, aux pénicillines, aux tétracyclines, aux macrolides, aux fluoroquinolones et aux céphalosporines des premières générations est apparue rapidement. Actuellement, dans la plupart des pays, la ceftriaxone, une céphalosporine injectable à large spectre, est la seule monothérapie empirique restante pour traiter la gonorrhée.
Résistance de Mycobacterium tuberculosis
Les souches de Mycobacterium tuberculosis résistantes aux antibiotiques compromettent les progrès réalisés dans la maîtrise de l’épidémie mondiale de tuberculose. L’OMS estime qu’en 2018, il y a eu environ un demi-million de nouveaux cas de tuberculose résistante à la rifampicine (tuberculose-RR) recensés dans le monde, dont la grande majorité présentent une tuberculose multirésistante (tuberculose-MR), une forme de tuberculose qui est résistante aux deux antituberculeux les plus puissants. Seul un tiers du demi-million de patients environ qui ont développé une tuberculose-MR/tuberculose-RR en 2018 ont été détectés et notifiés. La tuberculose-MR demande des protocoles thérapeutiques plus longs, moins efficaces et beaucoup plus coûteux que la tuberculose non résistante. Moins de 60 % des cas de tuberculose-MR/tuberculose-RR sont traités avec succès.
En 2018, selon les estimations, 3,4 % des nouveaux cas de tuberculose et 18 % des cas traités antérieurement concernaient des personnes atteintes de tuberculose multirésistante ou résistante à la rifampicine. L’émergence d’une résistance aux nouveaux antituberculeux de dernier recours pour traiter la tuberculose pharmacorésistante représente une grave menace.
Résistance des virus aux médicaments
La résistance aux médicaments antiviraux est un sujet de préoccupation croissante dans les populations de patients immunodéprimés, où la réplication virale constante et l’exposition prolongée aux médicaments conduit à l’apparition de souches résistantes. Une résistance à la plupart des antiviraux s’est développée, y compris aux antirétroviraux (ARV).
Tous les médicaments antirétroviraux (ARV), y compris les classes les plus récentes, sont exposés au risque de devenir partiellement ou totalement inefficaces du fait de l’émergence d’un VIH résistant aux médicaments. Les personnes sous traitement antirétroviral peuvent acquérir un VIH pharmacorésistant, mais l’on peut aussi être infecté par un VIH déjà résistant aux médicaments. Parmi les adultes entamant une thérapie de première intention, les niveaux de résistance prétraitement du VIH aux inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) étaient supérieurs à 10 % dans la majorité des pays suivis en Afrique, en Asie et en Amérique latine. La prévalence de la résistance prétraitement chez les nourrissons atteint des niveaux inquiétants. En Afrique subsaharienne, plus de 50 % des nourrissons venant d’être diagnostiqués positifs pour le VIH sont infectés par un virus résistant aux INNTI. Sur la base de ces constatations, les dernières lignes directrices de l’OMS sur les ARV recommandent désormais l’adoption d’un nouveau médicament, le dolutegravir, comme traitement de première intention à privilégier pour les adultes et les enfants. Il est particulièrement urgent de recourir à ce traitement pour éviter les effets négatifs de la résistance aux INNTI.
L’augmentation des niveaux de résistance a des répercussions économiques importantes, les traitements de deuxième et de troisième intention étant beaucoup plus chers que ceux de première intention. Le programme OMS visant à lutter contre la résistance du VIH aux médicaments surveille la transmission et l’émergence de la résistance aux médicaments anti‑VIH, qu’ils soient anciens ou nouveaux, dans le monde entier.
Résistance des parasites du paludisme
L’émergence de parasites résistants aux médicaments représente l’une des plus graves menaces dans la lutte contre le paludisme et se traduit par une augmentation de la morbidité et de la mortalité dues à la maladie. Les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) sont le traitement de première intention recommandé pour le paludisme à P. falciparum sans complication et elles sont utilisées par la plupart des pays où le paludisme est endémique. Les CTA combinent une composante artémisinine et un médicament associé. Dans la Région du Pacifique occidental et dans la Région de l’Asie du Sud-Est de l’OMS, une résistance partielle à l’artémisinine et une résistance à un certain nombre de médicaments associés des CTA ont été confirmées au Cambodge, au Myanmar, en République démocratique populaire lao, en Thaïlande et au Viet Nam grâce à des études menées entre 2001 et 2019. Il est par conséquent plus difficile de choisir le bon traitement et une surveillance étroite est nécessaire.
Dans la Région de la Méditerranée orientale de l’OMS, la résistance de P. falciparum à la sulfadoxine-pyriméthamine a conduit à des échecs de la combinaison artésunate‑sulfadoxine‑pyriméthamine dans certains pays, obligeant à passer à une autre CTA.
En Afrique, des données probantes récemment publiées montrent l’émergence de mutations liées à la résistance partielle à l’artémisinine au Rwanda. Jusqu’à présent, les CTA qui ont été testées restent très efficaces. Toutefois, une poursuite de la propagation de la résistance à l’artémisinine et aux médicaments associés des CTA pourrait poser un défi majeur pour la santé publique et compromettre les importants progrès obtenus dans la lutte contre le paludisme.
Résistance des champignons
La prévalence des infections fongiques pharmacorésistantes augmente et aggrave une situation déjà difficile sur le plan thérapeutique. De nombreuses infections fongiques posent des problèmes de traitement, tels que la toxicité, en particulier pour les patients atteints d’autres infections sous-jacentes (le VIH par exemple). La pharmacorésistance de l’infection à Candida auris, l’une des infections fongiques invasives les plus courantes, est déjà répandue avec, de plus en plus fréquemment, une résistance signalée au fluconazole, à l’amphotéricine B et au voriconazole ainsi qu’une résistance émergente à la caspofungine.
Les conséquences de cette pharmacorésistance sont de plus grandes difficultés de traitement des infections fongiques, des échecs thérapeutiques, des séjours plus longs à l’hôpital et des options de traitement beaucoup plus onéreuses. L’OMS entreprend un examen complet des infections fongiques à l’échelle mondiale et publiera une liste d’agents pathogènes fongiques d’importance pour la santé publique, ainsi qu’une analyse des possibilités de développement de médicaments antifongiques.
Nécessité de mesures concertées
La résistance aux antimicrobiens est un problème complexe qui requiert une approche multisectorielle coordonnée. L’approche « Une seule santé » rassemble de multiples secteurs et parties prenantes jouant un rôle dans les domaines de la santé des êtres humains, des animaux et des végétaux terrestres et aquatiques, et dans les secteurs de la production alimentaire pour l’homme et l’animal et de l’environnement. L’objectif est qu’ils communiquent et travaillent ensemble à la conception et à la mise en œuvre de programmes, de politiques, de la législation et de travaux de recherche pour parvenir à de meilleurs résultats pour la santé publique.
Il faut intensifier l’innovation et les investissements dans la recherche opérationnelle et dans la recherche-développement de nouveaux médicaments antimicrobiens, vaccins et outils de diagnostic, ciblant en particulier les bactéries à Gram négatif critiques telles que les entérobactéries et Acinetobacter baumannii résistantes aux carbapénèmes. Le lancement du Fonds multipartenaires contre la résistance aux antimicrobiens, du Partenariat mondial sur la recherche‑développement en matière d’antibiotiques (GARDP), du Fonds d’action contre la résistance aux antimicrobiens, parmi d’autres fonds et initiatives, pourrait permettre de combler un grave déficit de financement. Plusieurs pays, parmi lesquels l’Allemagne, les États-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni et la Suède, expérimentent de nouveaux modèles de remboursement. De nouvelles initiatives sont nécessaires pour trouver des solutions durables.
Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens
À l’échelle mondiale, les pays ont souscrit au cadre présenté dans le Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens1 adopté en 2015 au cours de l’Assemblée mondiale de la Santé, et se sont engagés à élaborer et à mettre en œuvre des plans d’action nationaux multisectoriels. Le plan a ensuite été approuvé par les organes directeurs de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale pour la santé animale (OIE). Pour garantir des progrès au niveau mondial, les pays doivent veiller au financement et à la mise en œuvre de leurs plans d’action nationaux dans les différents secteurs concernés, gages de progrès durables. Avant l’adoption du Plan d’action mondial en 2015, les efforts mondiaux en vue d’endiguer la résistance aux antimicrobiens se sont concrétisés notamment dans la Stratégie mondiale OMS pour la maîtrise de la résistance aux antimicrobiens élaborée en 2001, qui proposait un cadre d’interventions visant à ralentir l’émergence de la résistance aux antimicrobiens et à limiter sa propagation.
Secrétariat conjoint tripartite chargé de la question de la résistance aux antimicrobiens
La déclaration politique issue de la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la résistance aux antimicrobiens, adoptée par les chefs d’État réunis lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre 2016, a confirmé leur ferme volonté d’une vaste approche coordonnée qui intègre tous les secteurs, notamment la santé de l’être humain, de l’animal, des végétaux et de l’environnement L’OMS travaille étroitement avec la FAO et l’OIE, selon l’approche « Une seule santé », afin de promouvoir les meilleures pratiques pour réduire les niveaux de résistance aux antimicrobiens et en ralentir la progression.
Le Groupe de coordination interorganisations sur la résistance aux antimicrobiens a été créé par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies après la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la résistance aux antimicrobiens en 2016. Il a réuni des partenaires venant de l’ensemble du système des Nations Unies, des organisations internationales et des experts des domaines de la santé humaine, animale et végétale, ainsi que des secteurs de la production alimentaire pour l’homme et l’animal, du commerce, du développement et de l’environnement, en vue d’élaborer un plan visant à combattre la résistance aux antimicrobiens. Le Groupe de coordination interorganisations sur la résistance aux antimicrobiens a présenté son rapport, intitulé Pas le temps d’attendre : assurer l’avenir contre les infections résistantes aux médicaments, au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies en avril 2019. Ses recommandations sont en cours de mise en œuvre.
Un secrétariat conjoint tripartite (FAO, OIE et OMS) a été créé et est hébergé par l’OMS pour favoriser la mobilisation multisectorielle contre la résistance aux antimicrobiens. Parmi les principales structures de gouvernance convenues figurent le Groupe de direction mondial sur la RAM, qui a entamé ses activités en novembre 2020, le Groupe indépendant sur les données probantes concernant les mesures de lutte contre la RAM et la plateforme de partenariat multisectoriel, ces deux derniers étant en cours de création.
Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens
La Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens était auparavant intitulée « Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques ». Ce nouvel intitulé, introduit en 2020, reflète la portée élargie de la Semaine mondiale, visant l’ensemble des antimicrobiens, y compris les antibiotiques, les antifongiques, les antiparasitaires et les antiviraux. Organisée chaque année depuis 2015, cette campagne mondiale vise à susciter une prise de conscience du problème de la résistance aux antimicrobiens dans le monde et à encourager de meilleures pratiques au sein du grand public, des agents de santé et des responsables politiques pour ralentir la progression et la propagation des infections résistantes aux médicaments. Le comité directeur de la collaboration tripartite a décidé de fixer les dates de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens du 18 au 24 novembre. Le slogan général utilisé les dernières années avant le changement de nom de la semaine était « Antibiotiques : à manipuler avec précaution ». Depuis 2020, ce slogan est désormais : « Antimicrobiens : à utiliser avec prudence ».
Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de leur usage
L’OMS a lancé le Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de leur usage (GLASS) en 2015 pour continuer à combler les lacunes dans les connaissances et étayer les stratégies à tous les niveaux. Le système a été conçu pour incorporer progressivement des données issues de la surveillance de la résistance aux antimicrobiens chez l’être humain, de la surveillance de l’utilisation des antimicrobiens, et de la résistance aux antimicrobiens dans la chaîne alimentaire et dans l’environnement. Le système GLASS offre une approche standardisée de la collecte, de l’analyse, de l’interprétation et du partage des données sur la résistance aux antimicrobiens par pays, territoires et zones, et surveille l’état des systèmes nationaux existants ou nouveaux, en mettant l’accent sur la représentativité et la qualité de la collecte des données. Certaines Régions de l’OMS ont établi des réseaux de surveillance qui offrent un soutien technique aux pays et facilitent leur adhésion au système GLASS.
Établissement des priorités pour la recherche-développement dans la lutte contre la RAM au niveau mondial
En 2017, pour orienter la recherche-développement en matière de nouveaux antimicrobiens, produits de diagnostic et vaccins, l’OMS a établi la liste OMS des agents pathogènes prioritaires. Cette liste sera mise à jour en 2022. Chaque année, l’OMS passe en revue les filières de développement préclinique et clinique d’antibactériens afin de voir quels sont les progrès réalisés par rapport à la liste OMS des pathogènes prioritaires. Des lacunes préoccupantes demeurent dans la recherche-développement, en particulier pour les antibactériens ciblant les bactéries à Gram négatif résistantes aux carbapénèmes.
Partenariat mondial sur la recherche-développement en matière d’antibiotiques
Le Partenariat mondial sur la recherche-développement en matière d’antibiotiques (GARDP) est un partenariat mondial sans but lucratif qui s’attache à la mise au point de traitements contre les infections pharmacorésistantes représentant la plus grande menace pour la santé. GARDP travaille avec différents secteurs afin de garantir un accès équitable aux traitements et de promouvoir leur usage responsable.
(1) https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/249548/9789242509762-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y