La Sierra Leone compte à nouveau les jours avant de pouvoir déclarer que la dernière résurgence de la maladie à virus Ebola est vaincue.

Dans le cadre de la riposte interinstitutions à cette nouvelle réapparition de la maladie, des douzaines de personnes qui ont été en contact avec les deux personnes pour lesquelles les tests se sont révélés positifs ont été isolées et placées sous observation médicale. La période de suivi étant désormais terminée, c’est avec soulagement qu’elles reprennent une vie normale.
Après avoir eu confirmation que le décès d’une jeune femme dans le district de Tonkolili le 12 janvier 2016 était dû au virus Ebola, les autorités sanitaires du pays, l’OMS et leurs partenaires ont rapidement identifié des douzaines de personnes qui avaient été en contact avec elle lorsqu’elle était malade et les ont placées sous surveillance médicale pendant 21 jours, période d’incubation du virus.
À peine plus d’une semaine plus tard, les analyses ont révélé que la tante de la jeune femme était infectée par le virus Ebola et elle a immédiatement été mise sous traitement. Les personnes avec lesquelles elle avait été en contact ont aussi été identifiées, isolées et placées sous étroite surveillance pendant 21 jours.
Pour les contacts de ces 2 femmes, dont aucun n’est plus désormais sous surveillance médicale, ces 3 semaines d’isolement ont été une période difficile où se mêlaient crainte et incertitude.
«J’ai passé bien des nuits sans pouvoir dormir et je m’inquiétais énormément pour ma santé et de la situation pour toute ma famille», raconte Ya Marie Kanu de la ville de Magburaka dans le district de Tonkolili, qui était considérée comme un contact à haut risque puisqu’elle a aidé à la préparation du corps du cas indicateur en vue des funérailles. «Maintenant que je suis libre, mon cœur a retrouvé son calme.»
Pour sa fille, Abibatu Conteh, les 21 jours que sa mère a passés dans un établissement de quarantaine volontaire semblaient ne jamais devoir finir.
«Nous pensions que nous ne serions plus jamais réunis autour de notre mère,» rapporte Abibatu. «Nous avons été témoins de tant d’horreurs et avons vu comment les familles ont été dévastées par la maladie, aussi toute ma famille craignait que ma mère ait contracté la maladie et tombe rapidement malade.»

Mais Ya Marie n’est pas tombée malade. Elle faisait partie des plus de 100 contacts suivis par une équipe composée de spécialistes de la santé et des situations d’urgence et de personnel de l’OMS qui les visitaient trois fois par jour. Et elle a aussi fait partie des 214 contacts, et contacts de contacts, qui ont reçu une dose du vaccin expérimental contre Ebola afin d’endiguer la résurgence de la maladie.
Le jour où les contacts ont pu quitter les établissements d’isolement ou le domicile où ils étaient en quarantaine, les habitants de la ville de Magburaka et des alentours sont sortis dans la rue pour célébrer la nouvelle en dansant. Les personnes achevant leur quarantaine, parmi lesquelles Amadu Jalloh, le père de la jeune femme décédée le 12 janvier, ont reçu à leur sortie un colis contenant des aliments et des articles ménagers fournis par l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial et Plan international.
Et ce n’était pas là la seule raison de célébrer et de se sentir soulagé : le 4 février, la tante de la jeune femme décédée a pu quitter le centre de traitement Ebola dans la ville de Freetown après deux tests négatifs pour la maladie. Sa guérison a déclenché un nouveau décompte de 42 jours en Sierra Leone. Le 17 mars, si aucun nouveau cas n’est apparu, cette dernière résurgence du virus sera déclarée terminée.
«La riposte face à cette dernière résurgence souligne combien il importe d’identifier rapidement les contacts d’une personne infectée par le virus ou décédée de la maladie, et de les séparer de la communauté afin de prévenir toute nouvelle transmission,» déclare le Dr Anders Nordstrom, représentant de l’OMS en Sierra Leone. «Elle témoigne des capacités désormais en place dans le pays pour gérer ce type d’urgence au cas où le virus Ebola réapparaîtrait à l’avenir.»