10 questions de santé mondiale à suivre en 2021

10 questions de santé mondiale à suivre en 2021

WHO/S. Bashir
COVID-19: Pakistan Dr Muhammad Asif and Shan Gill in an ambulance on surveillance while they work as part of a COVID-19 rapid response unit in a commercial area of Islamabad, Pakistan.
© Photo

24 décembre 2020

L’année 2020 a été dévastatrice pour la santé dans le monde. Un virus mortel et jusqu’alors inconnu s’est propagé très rapidement sur la planète, en mettant en lumière les faiblesses des systèmes de santé. Aujourd’hui, dans toutes les régions du monde, les systèmes de santé s’efforcent de faire face à la COVID-19 tout en fournissant aux individus des soins essentiels.

Autre coup dur, la pandémie menace d’effacer les progrès en matière de santé obtenus de haute lutte durant les 20 dernières années, par exemple en ce qui concerne le combat contre les maladies infectieuses ou la santé de la mère et de l’enfant.

Dès lors, en 2021, les pays devront continuer à lutter contre la COVID-19 (en sachant toutefois que les outils efficaces évoluent). Ils devront agir rapidement pour rétablir et renforcer leurs systèmes de santé afin de déployer ces outils, et régler les principaux problèmes sociétaux et environnementaux qui font que certaines catégories de population souffrent davantage que d’autres.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires seront à leur côté. Nous travaillerons ensemble pour aider les pays à renforcer leur préparation à des pandémies et à d’autres situations d’urgence. Nous leur rappellerons que la coopération entre les pays et l’implication de l’ensemble des pouvoirs publics, et pas seulement du secteur de la santé, sont deux éléments essentiels. Et nous les soutiendrons afin qu’ils puissent construire des systèmes de santé solides et améliorer la santé de leur population.

Voici 10 moyens d’y parvenir:

Renforcer la solidarité mondiale afin de garantir la sécurité sanitaire dans le monde

L’OMS travaillera avec les pays pour renforcer leur préparation - en anglais,  aux pandémies et aux situations d’urgence sanitaire. Mais pour que cela soit efficace, nous veillerons à ce que les pays coopèrent. Surtout, cette pandémie nous a rappelé à tout moment que la sécurité de chacun dépend de celle de tous.

Nous contribuerons également à lutter contre les situations d’urgence sanitaire dans un contexte humanitaire, qui se sont intensifiées avec la COVID-19. Nous orienterons notre appui en vue de protéger les communautés les plus vulnérables contre les situations d’urgence sanitaire, y compris en milieu urbain, dans les petits États insulaires et dans les contextes de conflit.

Nous mettrons à profit les partenariats existants et en créerons de nouveaux pour constituer un personnel consacré aux situations d’urgence sanitaire et, partant, pour renforcer et standardiser les services de santé publique de qualité et l’assistance médicale, ainsi que pour former des agents de santé. Nous planifions également la création d’une biobanque, c’est-à-dire d’un système utilisé dans le monde entier pour le partage d’agents pathogènes et d’échantillons cliniques en vue d’élaborer rapidement des vaccins et des médicaments sûrs et efficaces. Et nous poursuivrons nos activités visant à transmettre aux populations des informations exactes, en nous appuyant sur le travail mené avec nos principaux partenaires pour lutter contre les infodémies. Accélérer l’accès aux tests de dépistage de la COVID-19 ainsi qu’aux médicaments et aux vaccins

Une des priorités clés en 2021 sera de poursuivre les activités mises en œuvre au titre des quatre piliers de l’Accélérateur ACT, pour garantir un accès équitable à des vaccins, des tests et des traitements sûrs et efficaces, et pour veiller à ce que les systèmes de santé soient suffisamment solides pour utiliser ces produits. Afin de mettre un terme à la première phase sévère de la pandémie et de surmonter la crise sanitaire et économique qui en découle, il sera nécessaire que tous ceux qui en ont besoin aient accès à des outils efficaces. 

Au terme de l’année 2020, plusieurs produits prometteurs sont en cours d’élaboration, grâce à une innovation plus rapide que jamais. L’un des enjeux immédiats consiste à trouver les fonds essentiels encore requis pour que ces produits puissent être déployés partout où ils sont nécessaires.

Les cibles de l’Accélérateur ACT en 2021 comprennent notamment la distribution de 2 milliards de doses de vaccin, de 245 millions de traitements, l’élaboration de tests de dépistage destinés à 500 millions d’individus vivant dans des pays à revenu faible et intermédiaire et le renforcement des systèmes de santé nécessaires dans cette perspective. 

01-main
© WHO / Fabeha Monir
WHO Infection Prevention and Control Specialist Rebecca Rachel Apolot helps a nurse, Monjila, safely put on personal protective equipment before caring for patients with COVID-19 in Cox’s Bazar, Bangladesh.
© Photo

 

2020-12-01-review-and-share-lessons-covid-19-01
© WHO / Fabeha Monir
Chaudhry Hakim Ali collects a sample from Shujat Ali to test for COVID-19 at the National Institute of Health in Islamabad, Pakistan.
© Photo

Accélérer l’accès aux tests de dépistage de la COVID-19 ainsi qu’aux médicaments et aux vaccins

Une des priorités clés en 2021 sera de poursuivre les activités mises en œuvre au titre des quatre piliers de l’Accélérateur ACT, pour garantir un accès équitable à des vaccins, des tests et des traitements sûrs et efficaces, et pour veiller à ce que les systèmes de santé soient suffisamment solides pour utiliser ces produits. Afin de mettre un terme à la première phase sévère de la pandémie et de surmonter la crise sanitaire et économique qui en découle, il sera nécessaire que tous ceux qui en ont besoin aient accès à des outils efficaces.

Au terme de l’année 2020, plusieurs produits prometteurs sont en cours d’élaboration, grâce à une innovation plus rapide que jamais. L’un des enjeux immédiats consiste à trouver les fonds essentiels encore requis pour que ces produits puissent être déployés partout où ils sont nécessaires.

Les cibles de l’Accélérateur ACT en 2021 comprennent notamment la distribution de 2 milliards de doses de vaccin, de 245 millions de traitements, l’élaboration de tests de dépistage destinés à 500 millions d’individus vivant dans des pays à revenu faible et intermédiaire et le renforcement des systèmes de santé nécessaires dans cette perspective.

Faire progresser la santé pour tous

La pandémie a mis très clairement en évidence les conséquences d’un désintérêt pour nos systèmes de santé. En 2021, l’OMS s’attachera aux trois niveaux de l’Organisation, en collaboration avec ses partenaires dans le monde entier, à renforcer les systèmes de santé des pays pour qu’ils soient en mesure de lutter contre la COVID-19 et de fournir aux individus de tous âges l’ensemble des services de santé dont ils ont besoin, à proximité de leur lieu de vie et sans les entraîner dans la pauvreté.

Deux initiatives importantes appuieront ce travail : l’élaboration et le déploiement dans les pays du nouveau programme de l’OMS en matière de soins de santé primaire et un compendium de la couverture sanitaire universelle (CSU)- en anglais, un outil pour aider les pays à définir les services de santé essentiels dont ils ont besoin, afin que les femmes accouchent en sécurité, par exemple, que les enfants soient vaccinés, ou pour dépister et traiter les maladies.

Pour poursuivre ce travail, une campagne mondiale destinée à renforcer le personnel de santé dans le monde sera déployée en 2021, à l’occasion de l’Année des agents de santé et des aidants professionnels.

Lutter contre les inégalités de santé

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence les disparités persistantes à l’échelle des pays et entre les pays. Certaines de ces disparités s’accroissent et risquent de se creuser encore davantage à l’avenir.

En 2021, les données les plus récentes de l’OMS et les engagements internationaux (ainsi que les travaux actuels) serviront de fondation pour faire progresser la couverture sanitaire universelle et pour tenir compte de l’ensemble des déterminants de la santé. Nous coopérerons avec les pays pour suivre et combattre les inégalités de santé dues à des aspects fondamentaux, comme le revenu, le genre, l’origine ethnique, le lieu de vie (zones rurales ou zones urbaines défavorisées), le niveau d’instruction, l’emploi/les conditions de travail et les handicaps.

Nous nous concentrerons sur des mesures que le secteur de la santé peut prendre pour garantir un accès équitable à des services de qualité dans tous les domaines de la santé, ainsi que sur la collaboration avec d’autres secteurs pour tenir compte des déterminants sociaux et environnementaux de la santé.

Dans le cadre de notre campagne qui s’étendra sur une année, l’OMS lancera un appel mondial à lutter contre les inégalités de santé à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril. 

Assurer un leadership mondial en matière de science et de données

L’OMS suivra et examinera l’évolution des connaissances scientifiques relatives à la COVID-19, notamment, et mettra en évidence les opportunités d’améliorer la santé dans le monde. Nous nous attacherons à consolider l’excellence, la pertinence et l’efficacité de nos fonctions techniques essentielles, pour fournir à tous les meilleures recommandations de santé publique appuyées sur des données factuelles, à propos de questions de santé allant de la maladie d’Alzheimer à la maladie à virus Zika.

D’autres actions, comme la refonte du module technique SCORE- en anglais, permettront d’aider les pays à renforcer les capacités de leurs systèmes d’information et de données sanitaires pour rendre compte des progrès vers les objectifs de développement durable liés à la santé. 

 

Passangers getting off a bus rapid tranist
© WHO / Lisette Poole
Technicians Jose Pablo García Ruiz, left, and Carmen Flores Aguilar work in the Virology Laboratory at the Institute of Epidemiological Diagnosis and Reference (InDRE) in Mexico City, Mexico. The state-of-the-art laboratory facility, a WHO Collaborating Centre, is leading work on SARS-CoV-2 testing.
© Photo

 

Small boy receives an oral polio vaccine
Tuuli Hongisto
© Photo

Relancer la lutte contre les maladies transmissibles

Au cours des dernières décennies, l’OMS et ses partenaires se sont efforcés de mettre un terme à la poliomyélite, au VIH, à la tuberculose et au paludisme, et à éviter les épidémies de maladies comme la rougeole et la fièvre jaune. En 2020, la majorité de ce travail a été effacé par la COVID-19. En 2021, il s’agira d’aider les pays à vacciner contre la poliomyélite et d’autres maladies les individus qui ne l’ont pas été durant la pandémie. On s’attachera notamment à améliorer l’accès au vaccin contre le papillomavirus humain, conformément à l’engagement mondial à mettre fin au cancer du col de l’utérus, qui a été lancé en 2020.

En coopération avec d’autres organismes partenaires, nous déploierons la nouvelle Feuille de route pour les maladies tropicales négligées (MTN) 2021–2030, qui fixe comme cibles générales et intermédiaires l’élimination de 20 MTN. Nous intensifierons par ailleurs les efforts en vue de mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme, ainsi que pour éliminer les hépatites virales d’ici à 2030.

Lutter contre la pharmacorésistance

Les efforts déployés dans le monde pour mettre fin à des maladies n’atteindront leurs objectifs que si nous disposons de médicaments efficaces. Le travail réalisé dans le cadre de l’approche « Un monde, une santé » pour préserver l’efficacité des agents antimicrobiens en collaboration avec les partenaires de l’OMS – l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation de la santé animale (OIE) – et les acteurs concernés dans tous les secteurs sera donc crucial. Le nouveau Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens, qui rassemble des chefs d’entreprise et des responsables politiques, se réunira pour la première fois en janvier afin de discuter des manières permettant d’accélérer la dynamique politique sur ce sujet fondamental. Parallèlement, l’OMS continuera d’améliorer le suivi mondial et d’appuyer les plans d’action nationaux, pour veiller à ce que la résistance aux antimicrobiens soit prise en compte dans les plans de renforcement du système de santé et dans les plans de préparation aux situations d’urgence sanitaire.

Prévention et traitement des maladies non transmissibles et des troubles mentaux

Les dernières estimations sanitaires mondiales de l’OMS ont montré que les maladies non transmissibles (MNT) étaient à l’origine de 7 des 10 principales causes de décès en 2019. En 2020, nous avons constaté que les personnes atteintes d’une MNT étaient particulièrement vulnérables à la COVID-19, et qu’il est par conséquent vital de veiller à ce que des programmes de dépistage et des traitements pour des maladies telles que le diabète ou les cardiopathies soient accessibles à toutes les personnes qui en ont besoin, au moment voulu. Ce sera un enjeu majeur en 2021, en parallèle du nouveau Pacte mondial contre le diabète et d’une campagne pour aider 100 millions de personnes à arrêter le tabac.

On a aussi vu l’effet dévastateur de la pandémie et des confinements qui l’ont accompagnée, de l’insécurité économique, de la peur et des incertitudes sur la santé mentale des individus dans le monde entier. En 2021, nous appuierons les efforts destinés à renforcer les services pour des soins de santé mentale à assise communautaire, ainsi que des services ciblant les personnes vivant dans des zones touchées par des conflits ou des catastrophes naturelles. 

Reconstruire et améliorer

À bien des égards, la pandémie de COVID-19 a été un moment décisif et constitue une opportunité unique de reconstruire un autre monde, plus écologique et en meilleure santé. Notre Manifeste pour un monde post-COVID-19 en meilleure santé, qui porte sur le réchauffement climatique et la santé et vise à améliorer la qualité de l’air en réduisant la pollution, peut jouer un rôle majeur. 

Une conférence sur l’appui en matière de santé dans les petits États insulaires en développement sera organisée en juin 2021. Dans l’intervalle, nous nous appuierons sur les recommandations de la commission OMS/UNICEF/Lancet de 2020 en vue de garantir une planète en meilleure santé pour les enfants, et nous poursuivrons notre travail pour améliorer les systèmes de nutrition et d’alimentation dans le monde entier, y compris par le biais de la stratégie mondiale sur la sécurité alimentaire et du Sommet sur les systèmes alimentaires qui sera convoqué par le Secrétaire général des Nations Unies en septembre 2021.


9-building-back-better
© WHO / Tanya Habjouqa
Bushra, a healthcare worker with the Jordan Health Aid Society, holds a malnourished boy while his brother points to an apple on a whiteboard at the Zaatari refugee camp in Jordan.
© Photo

 

WHO and partners form a solidarity chain
WHO/P. Albouy
Supporters from other UN agencies were present in solidarity with WHO to achieve universal health coverage. World Health Day 2019.
© Photo

 

Agir selon un principe de solidarité 

Face à la COVID-19, l’OMS n’a eu de cesse de rappeler un principe clé : la solidarité – entre les pays, les institutions, les communautés et les individus, pour combler les failles dans nos défenses par lesquelles les virus s’immiscent.

Ce principe de solidarité sera la priorité en 2021, afin de renforcer les capacités nationales grâce à notre travail avec les États Membres, mais également grâce à d’autres initiatives nouvelles, comme les groupes de jeunes, et en renforçant nos partenariats avec la société civile et le secteur privé, ainsi qu’avec la Fondation de l’OMS- en anglais, récemment créée. Nous poursuivrons le développement de nos capacités institutionnelles, notamment grâce à de nouvelles collaborations scientifiques avec l’Académie de l’OMS