OMS / Barry Christianson
During a consultation at Site B “Ubuntu” Clinic in Khayelitsha, Cape Town, Dr Jacobs listens to a patient, who has come to pick up his antiretrovirals (ARVs).
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Pour lutter contre le sida, il est essentiel de disposer de nouveaux outils de prévention et d’investir dans les services

1 décembre 2025
Communiqué de presse
Genève

À l’occasion de la Journée mondiale du sida, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle les gouvernements et les partenaires à élargir rapidement l’accès à de nouveaux outils qu’elle a approuvés, dont le lénacapavir, pour faire reculer les infections et contrer les perturbations des services de santé essentiels causées par le recul de l’aide étrangère.

Malgré la chute spectaculaire du financement, la lutte contre le VIH a pris un élan remarquable à l’échelle mondiale en 2025 avec l’introduction et l’approbation par l’OMS du lénacapavir injectable à administrer deux fois par an pour prévenir l’infection à VIH. Le lénacapavir, une alternative très efficace et à action prolongée aux traitements oraux et à d’autres options, change la vie des personnes qui rencontrent des difficultés d’observance et que la stigmatisation empêche d’accéder aux soins de santé. L’OMS a publié en juillet dernier de nouvelles lignes directrices recommandant l’utilisation du lénacapavir comme possibilité supplémentaire de prophylaxie préexposition (PrEP) au VIH. 

Cette année, la baisse brutale et soudaine des financements internationaux a perturbé les services de prévention, de prise en charge et de dépistage de l’infection à VIH. En effet, des programmes essentiels dirigés par les communautés, notamment pour la prophylaxie préexposition (PrEP), et les initiatives visant à réduire les risques pour les consommatrices et consommateurs de drogues injectables, ont été restreints ou totalement supprimés dans certains pays. 

« Le recul des financements internationaux et la stagnation de la prévention nous mettent face à d’importantes difficultés », a dit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Toutefois, nous disposons de nouveaux outils très prometteurs susceptibles de modifier l’évolution de l’épidémie de VIH. L’ensemble des gouvernements et des partenaires doit avoir comme priorité absolue d’élargir l’accès à ces outils pour les personnes qui risquent de contracter l’infection, où qu’elles se trouvent », a-t-il ajouté. 

À l’occasion de la Journée mondiale du sida, qui a pour thème « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida », l’OMS prône une approche fondée à la fois sur la solidarité et sur les investissements en faveur de l’innovation pour protéger et autonomiser les communautés les plus à risque.

Après des décennies de progrès, la lutte contre le VIH est à la croisée des chemins. En 2024,

  • les efforts de prévention de l’infection à VIH ont stagné. On a recensé 1,3 million de nouvelles infections, qui concernent de manière disproportionnée les populations clés et vulnérables.
  • D’après les données de l’ONUSIDA, près de la moitié (49 %) des nouvelles infections à VIH concernaient des populations clés – y compris les travailleuses et travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenres et les consommatrices et consommateurs de drogues injectables – ainsi que leurs partenaires sexuels.
  • Alors que les travailleuses et travailleurs du sexe et les femmes transgenres ont un risque 17 fois plus élevé que les autres de contracter le VIH, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes courent un risque 18 fois plus élevé, et les consommatrices et consommateurs de drogues injectables un risque 34 fois plus élevé.
  • Cette situation est favorisée par la stigmatisation, la discrimination, ainsi que les obstacles juridiques, sociaux et structurels auxquels ces groupes sont confrontés pour accéder à la prise en charge de l’infection à VIH. 
  • À l’échelle mondiale, on estime que 40,8 millions de personnes vivent avec le VIH et 630 000 personnes sont décédées de causes liées au VIH. 

Alors que les conséquences du recul de l’aide étrangère sont en cours d’évaluation, il semble que l’accès à la PrEP ait fortement diminué. L’AIDS Vaccine Advocacy Coalition estime qu’en octobre 2025, 2,5 millions de personnes ayant eu recours à la PrEP en 2024 n’avaient plus accès à leurs médicaments en 2025 uniquement à cause de la baisse du financement par les donateurs. Ces perturbations pourraient avoir de graves conséquences sur la lutte contre le VIH à l’échelle mondiale, compromettant les efforts visant à mettre fin au sida d’ici à 2030. 

Élan en faveur de l’innovation 

« Nous entrons dans une nouvelle ère d’innovations puissantes pour la prévention et le traitement de l’infection à VIH », a déclaré la Dre Tereza Kasaeva, Directrice du Département VIH, tuberculose, hépatite et IST de l’OMS. « En associant ces avancées à des mesures décisives, en soutenant les communautés et en supprimant les obstacles structurels, nous pouvons garantir l’accès sans restrictions des populations clés et vulnérables à des services vitaux », a-t-elle ajouté. 

Le 6 octobre 2025, l’OMS a préqualifié le lénacapavir pour la prévention de l’infection à VIH, puis des approbations réglementaires nationales ont été accordées en Afrique du Sud (le 27 octobre), en Zambie (le 4 novembre) et au Zimbabwe (le 27 novembre), ce qui élargira l’accès. La procédure d’enregistrement collaborative de l’OMS a facilité ces approbations. En outre, l’OMS collabore étroitement avec des partenaires tels que la Children’s Investment Fund Foundation (CIFF), la Fondation Gates, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et Unitaid pour permettre un accès abordable au lénacapavir dans les pays. Assurer l’accès des populations prioritaires aux médicaments à action prolongée pour la prévention et le traitement de l’infection à VIH doit être une priorité mondiale.

Intégration des services de lutte contre le VIH dans les soins de santé primaires 

L’OMS souligne que pour mettre fin à l’épidémie de sida, il faut adopter une approche pleinement intégrée, fondée sur des données probantes et sur les droits, dans le cadre des soins de santé primaires. Elle continuera de collaborer avec des partenaires et les responsables pour placer les personnes les plus touchées au centre de la lutte contre le VIH. Malgré la baisse du financement, la résilience et le leadership des communautés montrent clairement la voie à suivre. En renforçant les systèmes de santé, en augmentant les investissements nationaux et en protégeant les droits humains, les pays peuvent sauvegarder leurs acquis et s’assurer que personne n’est laissé pour compte.

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