Résumé de l’alerte
Cette alerte de l’OMS fait référence à du propylène glycol USP/EP falsifié de DOW détecté au Pakistan.
Le propylène glycol USP/EP authentique de DOW est une matière première (excipient) utilisée dans les processus pharmaceutiques et d’autres processus de fabrication, conformément aux normes des pharmacopées américaine et européenne (USP/EP) pour un usage médical.
Contexte
L’OMS a déjà publié sept alertes sur des médicaments oraux sous forme liquide contaminés. Voir l’alerte produit médical No 6/2022, l’alerte produit médical No 7/2022, l’alerte produit médical No 1/2023, l’alerte produit médical No 4/2023, l’alerte produit médical No 5/2023, l’alerte produit médical No 6/2023 et l’alerte produit médical No 8/2023.
À la suite de la publication de l’alerte No 8/2023 par l’OMS en décembre 2023, l’Autorité pakistanaise de réglementation des médicaments (DRAP) a enquêté à la recherche d’une contamination potentielle de médicaments oraux sous forme liquide. La DRAP a identifié des bidons suspects de propylène glycol et le Laboratoire central des médicaments du Pakistan a analysé des échantillons. Les résultats ont révélé des niveaux inacceptables de contamination par l’éthylène glycol, allant de 0,76 % à 100 %. Entre janvier et mars 2024, la DRAP a émis trois alertes rapides concernant cinq lots contaminés de propylène glycol USP/EP de DOW.
Alerte DRAP N° I/S/01-24-02 (11 janvier 2024)
Alerte DRAP N° I/S/02-24-11 (7 mars 24)
Alerte DRAP N° I/S/03-24-14 (11 mars 24)
DOW a confirmé que les matières premières décrites dans les alertes de la DRAP et identifiées dans la présente alerte de l’OMS étaient falsifiées et qu’elles n’avaient pas été fabriquées ou fournies par DOW. La qualité et la sécurité de ces excipients ne peuvent donc pas être garanties.
Les produits décrits dans cette alerte sont considérés comme ayant été délibérément et frauduleusement mal étiquetés. Ils contiennent des niveaux élevés d’éthylène glycol qui, en cas d’ingestion, peuvent être toxiques. Ces matières premières peuvent avoir été distribuées à d’autres pays, y compris par le biais de marchés informels ou non réglementés. Les fabricants de médicaments oraux sous forme liquide ont peut-être acheté sans le savoir ces matières premières contaminées, qui peuvent encore se trouver dans leurs installations de stockage.
Veuillez consulter l’annexe 1 de la présente alerte pour obtenir des informations détaillées sur les produits concernés et l’annexe 2 pour les photographies disponibles.
Risques
L’éthylène glycol est toxique pour l’être humain lorsqu’il est consommé et peut être mortel.
Les matières premières falsifiées mentionnées dans cette alerte doivent être considérées comme dangereuses ; leur utilisation dans des produits médicaux peut entraîner des blessures graves ou la mort, en particulier chez l’enfant. La toxicité peut se manifester par des douleurs abdominales, des vomissements, une diarrhée, une incapacité à uriner, des maux de tête, une altération de l’état mental et des lésions rénales aiguës pouvant entraîner le décès.
Conseils aux fabricants, aux distributeurs et aux autorités réglementaires
Les fabricants de médicaments doivent s’assurer que les matières premières sont achetées auprès de fournisseurs qualifiés et approuvés.
Les fabricants de médicaments oraux sous forme liquide, en particulier les sirops qui contiennent des matières premières susceptibles d’être contaminées par de l’éthylène glycol et/ou du diéthylène glycol, par exemple le propylène glycol, le sorbitol et/ou la glycérine ou le glycérol, sont exhortés à respecter les exigences de l’OMS en matière de bonnes pratiques de fabrication.
Il leur est également conseillé de tester chaque lot de matières premières entrantes à la recherche d’éthylène glycol et de diéthylène glycol avant de les utiliser comme excipients dans la production de médicaments liquides.
Des méthodes analytiques ont été mises au point pour tester les médicaments pédiatriques contaminés par de l’éthylène glycol ou du diéthylène glycol. La chromatographie en phase gazeuse est une technique analytique appropriée et largement utilisée. À défaut d’avoir accès à cette technique, l’OMS recommande dans la Pharmacopée internationale une approche à deux niveaux dans laquelle on sélectionne d’abord des échantillons suspects pour identifier rapidement la contamination à l’aide d’une méthode de chromatographie sur couche mince semi-quantitative. La contamination des produits suspects peut ensuite être confirmée par chromatographie en phase gazeuse.
L’OMS déconseille de distribuer ou de promouvoir des produits finis susceptibles d’avoir été fabriqués avec les matières premières potentiellement concernées sans avoir fait l’objet d’analyses supplémentaires. Si de tels produits ont déjà été distribués et consommés, il est crucial d’inciter les patients à consulter rapidement un professionnel de santé et de les guider à cette fin.
L’OMS demande d’accroître la surveillance et la vigilance au sein des chaînes d’approvisionnement dans les pays et les Régions susceptibles d’être concernés par ces matières premières contaminées. Il est également conseillé de renforcer la surveillance sur les marchés informels et non réglementés. Les autorités de réglementation ou les autorités sanitaires nationales sont priées d’informer immédiatement l’OMS si des matières premières de qualité inférieure ou falsifiées sont découvertes dans leur pays.
Les professionnels de santé doivent signaler aux autorités nationales de réglementation ou au centre national de pharmacovigilance tout cas d’événements indésirables présumés liés à la prise de médicaments contaminés. Les patients qui présentent des réactions indésirables ou des effets secondaires inattendus après avoir pris des produits suspectés d’être contaminés doivent également consulter immédiatement un professionnel de santé.
Si vous avez des informations concernant la fabrication ou la fourniture de ces matières premières falsifiées et contaminées, veuillez contacter l’OMS par courriel à l’adresse rapidalert@who.int.