Un total de 54 cas humains de dracunculose (maladie du ver de Guinée) ont été signalés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2019, le Tchad signalant 48 des 54 cas.
Au Tchad, en Éthiopie, au Mali et au Soudan du Sud, des volontaires formés soutiennent la surveillance et la détection des infections chez les chiens et les chats domestiques. La surveillance a été renforcée,
comme en témoigne l'augmentation du nombre de cas humains faisant l'objet de rumeurs qui, en 2019, a culminé à 108207, dont 106678 ont fait l'objet d'une enquête dans les 24 heures.
"Nous travaillons avec la communauté scientifique élargie pour comprendre l'épidémiologie des infections animales, principalement chez les chiens au Tchad, où le plus grand nombre de cas humains ont été signalés en 2019",
a déclaré le Dr Dieudonné Sankara, qui dirige l'équipe d'éradication et d'élimination de l'OMS au Département de lutte contre les maladies tropicales négligées. "Fait intéressant, il n'y a eu aucun cas humain en Éthiopie et au Mali, et 4 cas humains au Soudan du Sud en 2019, contre 10 en 2018."
Au Mali, le nombre d'animaux infectés par Dracunculus medinensis (le ver de Guinée) est passé de 20 animaux en 2018 à 8 chiens et 1 chat en 2019. Cependant, l'insécurité reste un défi pour accéder
librement à certaines zones endémiques du Mali.
À l'inverse, le Tchad a signalé 1935 infections chez les chiens et 46 chez les chats en 2019, soit une augmentation de 85% par rapport à 2018 et une augmentation de 176% chez les humains.
L'Angola n'a signalé qu'un seul cas humain en 2019. La surveillance communautaire est renforcée principalement dans la province de Cunene où un cas a été signalé en 2018.
Au Soudan du Sud, des activités de surveillance intégrées ont été menées avec les programmes de lutte contre le trachome et l’onchocercose, conformément à la recommandation de l’OMS selon
laquelle les programmes doivent collaborer, intégrer et mettre en œuvre des activités, dans la mesure du possible, pour renforcer la surveillance.
Afin de renforcer la surveillance transfrontalière, l'OMS a dirigé une mission au Cameroun en novembre 2019 pour enquêter sur les circonstances entourant un cas "importé" dans la région de l'Extrême-Nord du pays.
Des discussions ont eu lieu avec les autorités sanitaires pour établir une surveillance active dans tous les villages de la région, y compris une formation à l'application du téméphos.1
De plus, en 2019, et avec le soutien d'agents de terrain qualifiés, la lutte antivectorielle a été intensifiée dans les bassins larvicides et les sources d'eau dans plus de 400 villages, contre 72 villages en 2018.
Fin 2019, l'OMS a soutenu des réunions transfrontalières avec des responsables des programmes nationaux d'éradication de la dracunculose du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire en Afrique de l'Ouest; entre l'Éthiopie et le Soudan du Sud en Afrique de l'Est, et entre l'Angola et la Namibie en Afrique australe, pour partager leurs expériences et planifier des activités de surveillance conjointes à travers les frontières afin de prévenir la transmission de la maladie.
La maladie
La dracunculose est une maladie parasitaire invalidante causée par une infection par D. medinensis, un long ver filiforme. Il est généralement transmis lorsque les gens boivent de l'eau stagnante contaminée par
des puces d'eau infectées par des parasites.
L'OMS travaille avec les États Membres et en partenariat avec le Centre Carter et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance pour soutenir les efforts visant à éradiquer la maladie. L'OMS fournit des conseils techniques, collabore
avec des programmes nationaux pour coordonner la surveillance dans les zones exemptes de dracunculose, et surveille et rend compte des progrès accomplis.
L'OMS est la seule organisation mandatée pour certifier les pays comme indemnes de transmission de la maladie conformément aux recommandations de la Commission internationale pour la certification de l'éradication de la dracunculose.
Depuis 1995, l'OMS a certifié un total de 199 pays, territoires et régions, dont 187 États Membres, indemnes de transmission de la dracunculose.
1Le téméphos est un cyclopicide utilisé pour tuer les puces d'eau (cyclopes) qui transportent les larves infectieuses du ver de Guinée.