Soixante-Dix-Huitième Assemblée mondiale de la Santé – Mise à jour quotidienne : 26 mai 2025

26 mai 2025
Note pour les médias
Genève

Les pays s’accordent à une large majorité sur une nouvelle cible volontaire relative à la pollution de l’air et à la santé

Lors de la Soixante-Dix-Huitième Assemblée mondiale de la Santé, les États Membres ont approuvé une feuille de route actualisée pour une action mondiale renforcée face aux effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé, réaffirmant leur engagement à protéger les populations contre le plus grand risque de santé environnementale au monde. La décision est une mise à jour de la stratégie de 2016 approuvée dans le cadre de la Soixante-Neuvième Assemblée mondiale de la Santé (document A69/18) et s’appuie sur la résolution historique WHA68.8 adoptée en 2015.

Aujourd’hui, 99 % de la population mondiale respire un air qui n’est pas conforme aux lignes directrices OMS relatives à la qualité de l’air. La charge pour la santé que constitue la pollution de l’air touche de manière disproportionnée les populations vulnérables et marginalisées, en particulier dans les milieux à faibles ressources où les systèmes de santé fragiles sont confrontés à des défis complexes.

La pollution de l’air est responsable d’environ 7 millions de décès par an, principalement dus à des maladies non transmissibles (MNT) telles que les accidents vasculaires cérébraux, les cardiopathies ischémiques, les bronchopneumopathies chroniques obstructives, le cancer du poumon, ainsi que la pneumonie. Elle est aujourd’hui reconnue comme le cinquième facteur de risque majeur de MNT, avec le tabagisme, la mauvaise alimentation, l’inactivité physique et l’usage nocif de l’alcool.

La feuille de route actualisée fixe la première cible volontaire consistant à réduire de moitié les effets de la pollution de l’air sur la santé d’ici 2040 moyennant une surveillance améliorée, une synthèse des connaissances, un renforcement des capacités institutionnelles et un leadership mondial. Elle fournit des orientations pratiques aux autorités sanitaires afin de plaider en faveur d’un air pur, d’éclairer les politiques et de protéger les communautés, en particulier celles qui sont les plus à risque.

Par cette nouvelle résolution, l’OMS et ses États Membres s’engagent à intensifier les mesures visant à surveiller, à prévenir et à atténuer les effets de la pollution de l’air sur la santé. Cette décision représente une étape cruciale vers un air plus pur, des vies en meilleure santé et des progrès accélérés pour atteindre les objectifs de développement durable.

Documents connexes :

Les pays s’engagent à réglementer la commercialisation des substituts du lait maternel et des aliments destinés aux nourrissons par des moyens numériques

Dans une nouvelle résolution, les États Membres ont convenu d’étendre les dispositions du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (le Code) pour s’attaquer aux aliments et préparations pour nourrissons.

Le Code est un accord historique en matière de santé publique, adopté par l’Assemblée mondiale de la Santé en 1981 et dont le but est de protéger les personnes chargées des soins aux enfants contre les pratiques de commercialisation agressives de l’industrie des aliments destinés aux nourrissons. Ce type de publicité présente souvent des allégations trompeuses sur les avantages des préparations pour nourrissons, fait la promotion d’aliments nocifs pour la santé destinés aux nourrissons auprès des parents et renforce les mythes négatifs sur l’allaitement maternel.

Au cours des dernières années, de nouvelles tactiques de commercialisation numérique se sont multipliées, par exemple par le biais du soutien d’influenceuses ou d’influenceurs, de « groupes d’entraide » virtuels et d’actions consistant à cibler les femmes enceintes et les nouveaux parents directement sur leur flux dans les médias sociaux. Nombre de ces promotions sont financées par des entreprises produisant des aliments destinés aux nourrissons, mais leur parrainage n’est pas divulgué. Les publicités sont largement diffusées au-delà des frontières nationales, ce qui crée de nouveaux défis en matière de réglementation.

Conformément aux récentes orientations de l’OMS, la résolution de 2025 préconise des efforts vigoureux pour élaborer, renforcer et coordonner la réglementation de la commercialisation numérique afin de protéger la santé des enfants. En outre, les pays sont invités à mettre en place des systèmes efficaces de surveillance et d’application de la loi.

Malgré l’existence du Code, une étude majeure de l’OMS et de l’UNICEF a révélé que plus de la moitié des nouveaux parents avaient été exposés à des promotions de la part des fabricants de substituts du lait maternel. Dans certains pays, ce chiffre était supérieur à 90 %. La nouvelle résolution couvre la commercialisation des substituts du lait maternel, des tétines et des biberons, ainsi que des aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants.

Document connexe :

  • EB156/CONF./16 Rev.1 : Réglementer la commercialisation des substituts du lait maternel par des moyens numériques

Liens connexes :

Les États Membres s’engagent à agir plus vite pour les personnels de santé et d’aide à la personne

Les États Membres ont réaffirmé leur engagement à protéger les personnels de santé et d’aide à la personne et à investir dans ceux-ci, en identifiant des mesures spécifiques pour faire face aux pénuries nationales, aux conditions de travail et aux taux croissants de migration des agentes et agents de santé.

L’Assemblée de la Santé a examiné la Stratégie mondiale sur les ressources humaines pour la santé à l’horizon 2030, qui met en évidence un ralentissement des progrès et une augmentation de la pénurie mondiale prévue d’agentes et d’agents de santé à 11,1 millions d’ici 2030 – contre une estimation de 10,2 millions en 2022.

Les pays ont adopté un projet de décision – parrainée par l’Allemagne, le Maroc, le Nigéria, les Philippines et la Thaïlande – appelant à accélérer les investissements dans l’éducation, la création d’emplois et les stratégies de maintien en poste pour les professionnelles et professionnels de la santé ; à améliorer les conditions de travail ; et à tirer parti du potentiel des technologies numériques et de l’intelligence artificielle à l’appui des agentes et agents de santé.

En outre, l’Assemblée de la Santé a examiné de nouvelles données et recommandations sur la migration internationale des agentes et agents de santé et sur la manière de renforcer le recrutement éthique conformément au Code de pratique mondial de l’OMS pour le recrutement international des personnels de santé. Un nombre record de 105 pays ont fait état de migrations internationales. 

L’Assemblée de la Santé a pris note des conclusions du troisième examen du Code et a approuvé la décision d’organiser des consultations régionales sur le projet de conclusions du Groupe consultatif d’experts en 2025, notamment sur l’accent mis sur les avantages mutuels, le co-investissement et les solutions durables, ainsi que sur une meilleure réglementation du recrutement privé et l’inclusion des personnels d’aide à la personne.

Documents connexes :

  • EB156/CONF./14 : Agir plus vite pour les personnels de santé et d’aide à la personne dans le monde d’ici à 2030
  • EB156/14 : Personnels de santé et d’aide à la personne : Code de pratique mondial de l’OMS pour le recrutement international des personnels de santé

Les pays approuvent une résolution historique pour un avenir sans plomb

Avec un large soutien, les pays ont approuvé une résolution visant à mobiliser un soutien mondial pour un avenir sans plomb. La résolution affirme l’engagement du secteur mondial de la santé à lutter contre l’exposition au plomb, qui selon l’OMS figure parmi les 10 produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique.

Les États Membres ont également reconnu que l’exposition aux produits chimiques dangereux et à la pollution contribue à plus de 9 millions de décès prématurés par an – un sur six dans le monde – et l’on observe un impact disproportionné sur les populations en situation de vulnérabilité, en particulier les enfants, les femmes enceintes et les communautés des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Les États Membres sont instamment invités à réduire l’exposition aux produits chimiques dangereux, tels que le plomb, le mercure, les polluants organiques persistants et les perturbateurs endocriniens, en intégrant la santé dans les politiques et réglementations environnementales et en améliorant les systèmes de gestion des déchets, y compris pour relever les défis croissants liés à la pollution par les plastiques et les déchets d’équipements électriques et électroniques.

Les pays se sont engagés à mettre en œuvre la Feuille de route de l’OMS pour les produits chimiques et à renforcer les capacités nationales ainsi que la coopération mondiale par le biais d’accords multilatéraux tels que le Cadre mondial relatif aux produits chimiques, la Convention de Minamata sur le mercure et les Conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm.

L’OMS consultera les pays et donnera suite à la décision EB156(32) en élaborant un plan d’action mondial sur l’atténuation de l’exposition au plomb et continuera de fournir une assistance technique et des conseils en vue de renforcer le leadership du secteur de la santé, pour protéger les communautés contre les risques sanitaires évitables dus aux produits chimiques dangereux, aux déchets et à la pollution.

En adoptant la résolution figurant dans le document EB156(32) et en reconnaissant que l’exposition au plomb et à d’autres produits chimiques, aux déchets et à la pollution constitue des menaces pour la santé, les États Membres ont pris des mesures décisives pour s’attaquer aux déterminants environnementaux et aux causes profondes des problèmes de santé, faire progresser l’équité en matière de santé et atteindre les objectifs de développement durable.

Documents connexes :

  • A78/4 Incidence des produits chimiques, des déchets et de la pollution sur la santé humaine
  • EB156/2025/REC/1
  • EB156(32) : Mobiliser un soutien mondial pour un avenir sans plomb

Les États Membres s’accordent sur une nouvelle stratégie mondiale pour la médecine traditionnelle pour 2025-2034

Les Membres de l’Assemblée mondiale de la Santé se sont mis d’accord sur la nouvelle stratégie mondiale de l’OMS pour la médecine traditionnelle afin de poursuivre le développement d’une pratique de la médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative (MTCI) fondée sur des données probantes au cours de la prochaine décennie. Pour parvenir à cette stratégie, les États Membres ont débattu d’éléments essentiels à inclure, tels que la création d’une base de données robuste sur les pratiques de médecine traditionnelle, l’élaboration de mécanismes pour la réglementation et la sécurité, l’établissement de modèles de prestation de services de soins intégrés, le cas échéant, et l’assurance que les praticiennes et praticiens sont qualifiés.

En adoptant cette stratégie, les États Membres ont explicitement reconnu non seulement le rôle des connaissances traditionnelles des peuples autochtones, mais aussi la défense de leurs droits, tout en promouvant la durabilité environnementale et la conservation de la biodiversité dans le contexte de la MTCI.

Dans le cadre de la stratégie 2025-2034, l’OMS aidera les États Membres à renforcer la base de données probantes sur la MTCI, à renforcer la sécurité, la qualité et l’efficacité et, le cas échéant, à faciliter son intégration dans les systèmes de santé tout en optimisant la collaboration intersectorielle.

La mise en œuvre et le suivi de cette stratégie sont des éléments clés. L’OMS accompagnera les États Membres dans la mise en œuvre et l’adaptation de cette stratégie, en fournissant des orientations et une assistance technique selon les besoins.

Cette nouvelle stratégie vise à libérer tout le potentiel de la MTCI pour améliorer la santé et le bien-être dans le monde, dans le contexte des objectifs de développement durable et de la couverture sanitaire universelle (CSU).

Liens connexes :

La Journée mondiale de la prématurité approuvée en tant que campagne de santé mondiale officielle

Conscients de la nécessité urgente d’agir dans le domaine des naissances prématurées, les États Membres sont convenus d’établir une Journée mondiale de la prématurité en tant que campagne officielle de l’OMS pour la santé. Cette campagne complétera les efforts visant à améliorer la prévention de la prématurité et à garantir des soins de santé vitaux pour les bébés nés prématurés ou petits pour l’âge gestationnel.

Une naissance prématurée est définie comme une naissance qui survient avant 37 semaines révolues de grossesse. Les complications associées, notamment les difficultés respiratoires, les infections et l’hypothermie, sont la principale cause de décès chez les enfants âgés de moins de 5 ans. Ceux qui survivent peuvent souffrir de handicaps et de problèmes de santé importants et à long terme. 

Cette résolution appelle également les pays à investir dans des interventions éprouvées à fort impact – comme les unités de soins spéciaux pour les nouveau-nés, la méthode « mère kangourou » et le soutien aux familles – qui améliorent les résultats pour les bébés nés prématurés ou petits pour l’âge gestationnel.

La campagne a été approuvée dans le cadre de discussions sur la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016-2030) et s’aligne sur la résolution de l’année dernière visant à accélérer les efforts pour réduire la mortalité de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.

Document connexe :

Lien connexe :

Les États Membres s’accordent sur les mesures à prendre pour faire face aux effets sanitaires d’une guerre nucléaire

Les pays se sont mis d’accord sur une résolution intitulée « Effets de la guerre nucléaire sur la santé publique ». Cette résolution a été proposée par le Burkina Faso, l’Équateur, les Fidji, le Guatemala, les Îles Marshall, l’Iraq, le Kazakhstan, la Micronésie (États fédérés de), la Nouvelle-Zélande, le Pérou, le Samoa et Vanuatu. Elle souligne les risques graves que posent les armes nucléaires pour la santé et réaffirme le principe constitutionnel de l’OMS selon lequel la santé est fondamentale pour la paix et la sécurité.

Rappelant les résolutions et rapports antérieurs de l’OMS et de l’ONU, cette résolution souligne la reconnaissance de longue date des conséquences dévastatrices de la guerre nucléaire sur la santé et l’environnement. Une guerre nucléaire aurait des conséquences catastrophiques pour la santé humaine, tant dans l’immédiat qu’à long terme. Lors du Sommet de l’avenir des Nations Unies qui s’est tenu en septembre 2024, les États Membres ont tiré la sonnette d’alarme sur la menace croissante d’un conflit nucléaire, la qualifiant de risque existentiel pour l’humanité, et ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un désarmement nucléaire total. 

La nouvelle résolution prie le Directeur général de l’OMS de mettre à jour les rapports antérieurs sur les effets d’une guerre nucléaire sur la santé et les systèmes de santé, de coopérer avec les parties prenantes concernées et les organes des Nations Unies, et de faire rapport à l’Assemblée mondiale de la Santé d’ici à 2029. Elle encourage également les États Membres à soutenir ces travaux, conformément à leurs contextes nationaux et à leurs cadres juridiques, considérant que la prévention de la guerre nucléaire est essentielle pour la santé mondiale, la sécurité et la survie de l’humanité.

Documents connexes :

L’Assemblée examinera le rapport sur les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés en 2026

Les pays ont approuvé une décision visant à accorder un délai pour finaliser le rapport de la quatorzième réunion du dispositif des États Membres concernant les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés qui représentent une menace pour la santé mondiale. Le rapport final sera soumis à la Soixante-Dix-Neuvième Assemblée mondiale de la Santé en 2026 par l’intermédiaire du Conseil exécutif à sa cent quarante-huitième session.

Cette décision fait suite à une demande du Comité d’orientation du dispositif de disposer de plus de temps pour examiner les recommandations spécifiques issues de l’évaluation indépendante menée en 2023, en particulier celles concernant d’éventuelles révisions du format du dispositif. L’OMS soutient activement ce processus en fournissant des orientations à la fois juridiques et opérationnelles.

Sachant qu’environ 1 médicament sur 10 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire est de qualité inférieure ou falsifié, et que les pertes économiques se situent entre 75 et 200 milliards USD par an, les enjeux sont élevés. Les incidents liés aux produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés ont presque triplé entre 2019 et 2023, exacerbés par la distribution en ligne, la faiblesse du contrôle et de la surveillance réglementaires et les crises humanitaires.

Mis en place conformément à la résolution WHA65.19 en 2012, le dispositif constitue la pierre angulaire de la stratégie mondiale de l’OMS permettant aux pays de collaborer pour prévenir, détecter et lutter contre les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. L’évaluation de 2023 a réaffirmé la pertinence du dispositif et souligné son rôle unique dans la coordination mondiale. Toutefois, elle a également préconisé des améliorations, notamment concernant l’engagement régional, une collaboration plus large entre les parties prenantes et une plus grande souplesse opérationnelle. 

L’OMS a réitéré son plein engagement à renforcer le dispositif en tant que pierre angulaire de la sécurité sanitaire mondiale, appelant les gouvernements, les fabricants et les distributeurs de produits pharmaceutiques, les donateurs et la société civile à poursuivre leur engagement. 

Documents connexes :

Liens connexes :

Drapeaux des États non membres observateurs

Les délégations ont décidé que « les drapeaux des États non membres observateurs de l’Organisation des Nations Unies seront hissés à l’Organisation mondiale de la Santé… sans que cela ne constitue un statut d’État Membre de l’Organisation mondiale de la Santé. » La discussion a porté spécifiquement sur le fait que le drapeau palestinien soit hissé à l’OMS, en tant qu’État non membre observateur, et la résolution 20.15 des Nations Unies a été citée comme base pour que le drapeau soit hissé à l’OMS. 

Document connexe :

Examen du retrait d’un État Membre

Il a été demandé au Conseil exécutif, lors de sa réunion de janvier 2026, d’examiner le retrait de l’Argentine et de présenter un rapport à ce sujet à la Soixante-Dix-Neuvième Assemblée mondiale de la Santé.

Document connexe :

A78/33 Add.1

Contacts pour les médias 

Demandes de renseignements des médias, OMS

Focus