Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué l’engagement des États Membres de l’Organisation qui, au cours de près de deux semaines de réunions, ont adopté des mesures historiques pour rendre le monde plus sûr et plus sain.
L’adoption historique du premier accord mondial visant à protéger le monde contre les futures pandémies ainsi que l’augmentation du soutien financier à l’Organisation mondiale de la Santé ont été les temps forts de la Soixante-Dix-Huitième Assemblée mondiale de la Santé, qui s’est tenue du 19 au 27 mai. Immédiatement après, le Conseil exécutif de l’OMS s’est réuni pendant deux jours, jusqu’au 29 mai, pour passer en revue les résultats de l’Assemblée de la Santé, la réforme de la gouvernance de l’OMS et la nomination des directeurs régionaux.
Le Dr Tedros a déclaré que les États Membres avaient démontré leur engagement à l’égard de l’OMS et l’action multilatérale pour protéger et promouvoir la santé publique. « L’OMS et nombre de nos États Membres et partenaires de la santé sont confrontés à divers défis », a-t-il déclaré. Toutefois, l’Assemblée mondiale de la Santé a envoyé un message clair : les pays veulent une OMS forte et sont déterminés à collaborer avec l’Organisation pour construire un monde plus sain, plus sûr et plus juste. Il s’agissait là d’un vote de confiance fort à l’égard de l’OMS en cette période critique.
Mieux protéger l’humanité contre les pandémies
« L’adoption de l’Accord sur les pandémies par l’Assemblée de la Santé, le 20 mai, a marqué une étape importante dans l’histoire de l’OMS et de la santé mondiale », a déclaré le Dr Tedros. « Malgré de nombreux obstacles, et face à une mésinformation et à une désinformation considérables, les États Membres de l’OMS ont réussi à négocier et à adopter un accord juridiquement contraignant pour rendre le monde plus sûr face aux pandémies. »
L’Accord sur les pandémies préconise une série de mesures visant à prévenir les pandémies ; à renforcer la résilience des systèmes de santé, notamment en améliorant le partage rapide des agents pathogènes ; en garantissant un accès juste, équitable et opportun aux vaccins, aux produits de diagnostic et aux traitements ; et an améliorant le transfert de technologie, le financement et les chaînes d’approvisionnement.
Le Dr Tedros a déclaré que l’adoption de l’Accord sur les pandémies n’était pas la fin du processus, ajoutant que les États Membres devaient encore négocier l’annexe sur accès aux agents pathogènes et de partage des avantages découlant de leur utilisation en vue de son adoption lors d’une prochaine Assemblée de la Santé. La prochaine étape consisterait en la ratification de l’accord, y compris son annexe, par 60 pays avant qu’il n’entre en vigueur en tant qu’instrument de droit international.
« Cependant, après avoir observé ce processus depuis trois ans et demi, j’ai deux convictions », a déclaré le Directeur général de l’OMS. « Premièrement, les États Membres achèveront leurs travaux d’ici le mois de mai 2026, comme ils s’y sont engagés ; et deuxièmement, les actes de tromperie et de distorsion se poursuivront ».
En particulier, le Dr Tedros a déclaré que s’il a été largement reconnu que l’Accord sur les pandémies ne portera pas atteinte à la souveraineté nationale, certains milieux continueront à répéter les fausses affirmations.
« Permettez-moi d’être clair une fois de plus : l’Accord sur les pandémies ne portera pas atteinte à la souveraineté nationale, point final. En outre, l’Accord sur les pandémies ne donne aucun pouvoir à l’OMS, point final », a déclaré le Dr Tedros. « Le travail de l’OMS consiste à formuler des recommandations aux gouvernements, mais ce qu’ils en font dépend entièrement d’eux. L’OMS n’est même pas partie à l’Accord. Il s’agit d’un accord entre des nations souveraines, qui sera ratifié et mis en œuvre par les nations souveraines qui choisiront de le faire. La déformation intentionnelle de L’Accord sur les pandémies, présenté comme une cession de pouvoir à l’OMS, doit cesser.
Augmentation des contributions fixées
L’autre résultat majeur de l’Assemblée de la Santé a été l’approbation du budget programme 2026-2027 de l’OMS, y compris la prochaine augmentation de 20 % des contributions fixées, ajoutant chaque année 90 millions de dollars des États-Unis (USD) en fonds entièrement prévisibles et souples aux revenus de l’OMS. En 2022, les États Membres ont convenu d’augmenter progressivement les contributions fixées pour les porter à 50 % de notre budget de base, contre seulement 16 % à l’époque. Cette augmentation constitue la pierre angulaire de la transformation de l’approche de l’OMS en matière de financement durable en diversifiant sa base de donateurs et en recevant un soutien accru de tous ses États Membres en faveur du budget de base et du programme de travail de l’OMS.
« Il s’agit d’une nouvelle étape importante pour rendre l’OMS moins dépendante des fonds volontaires destinés à des projets spécifiques par une poignée de donateurs traditionnels », a déclaré le Dr Tedros. « L’OMS a également organisé un événement sur les annonces de contributions au cours duquel les États Membres et les donateurs philanthropiques se sont engagés à verser au moins 210 millions USD de fonds supplémentaires au cycle d’investissement de l’OMS. »
Outre ces deux réalisations majeures, l’Assemblée de la Santé a célébré l’élimination de maladies dans certains pays ainsi que l’élimination des acides gras trans industriels de l’approvisionnement en denrées alimentaires issues de la fabrication.
Les États Membres de l’OMS ont également adopté plusieurs résolutions importantes, reflétant la vaste mission et le mandat de l’OMS, notamment un nouvel objectif visant à réduire de moitié l’impact de la pollution de l’air sur la santé d’ici à 2040 ; de nouvelles cibles relatives à la nutrition des mères et des jeunes enfants ; le renforcement de la réglementation relative à la commercialisation de substituts du lait maternel et d’aliments pour nourrissons, par des moyens numériques ; et une nouvelle stratégie mondiale pour la médecine traditionnelle.
Pour la première fois, les pays ont également adopté des résolutions sur la santé respiratoire et rénale, pour un avenir sans plomb, et ont établi la Journée mondiale du cancer du col de l’utérus ainsi que la Journée mondiale de la prématurité comme campagnes de santé officielles de l’OMS. Des résolutions sur la santé numérique, la dracunculose, le financement de la santé, le personnel de santé et d’aide à la personne, l’imagerie médicale, les soins infirmiers et obstétricaux, les maladies rares, les déficiences sensorielles, les maladies de la peau, le lien social et d’autres résolutions ont été adoptées.