André Luiz D. Takahashi
Window and door screens, air conditioning reduces the risk of mosquitoes coming into contact with the household members. Mosquito nets (and/or insecticide-treated nets) will also provide additional protection to people sleeping during the day, or protect against other mosquitoes which can bite at night (such as malaria). Household insecticides aerosols, mosquito coils or other insecticide vaporizers maybe also reduce biting activity.
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Maladies à transmission vectorielle

26 septembre 2024

Principaux faits

  • Les maladies à transmission vectorielle représentent plus de 17 % de l’ensemble des maladies infectieuses, entraînant plus de 700 000 décès par an. Elles peuvent être causées par des parasites, des bactéries ou des virus.
  • Le paludisme est une infection parasitaire transmise par les moustiques du genre Anopheles. On dénombre environ 249 millions de cas et plus de 608 000 décès dans le monde chaque année. La plupart des décès surviennent chez les enfants de moins de 5 ans.
  • La dengue est l’infection virale la plus couramment transmise par les moustiques du genre Aedes. Plus de 3,9 milliards de personnes dans plus de 132 pays sont exposées à ce risque, et on enregistre chaque année quelque 96 millions de cas symptomatiques et 40 000 décès.
  • Parmi les autres maladies virales à transmission vectorielle figurent le chikungunya, la maladie à virus Zika, la fièvre jaune, la fièvre du Nil occidental, l’encéphalite japonaise (toutes transmises par les moustiques), l’encéphalite à tiques (transmise par les tiques) et la maladie à virus Oropouche (transmise par les moucherons du genre Culicoides).
  • De nombreuses maladies à transmission vectorielle sont évitables grâce à l’application de mesures de protection et à la mobilisation communautaire.

 

Vue d’ensemble

Les vecteurs sont des organismes vivants capables de transmettre des agents pathogènes infectieux d’un humain à l’autre ou d’un animal à un humain. Il s’agit généralement d’insectes hématophages qui, lorsqu’ils se nourrissent de sang, ingèrent des micro-organismes pathogènes présents dans un hôte infecté (humain ou animal), pour les réinjecter dans un nouvel hôte après reproduction de l’agent pathogène. Souvent, une fois qu’un vecteur devient infectieux, il est capable de transmettre l’agent pathogène pour le reste de son cycle de vie chaque fois qu’il pique/se nourrit de sang.

Maladies à transmission vectorielle

Les maladies à transmission vectorielle sont des maladies humaines provoquées par des parasites, des virus ou des bactéries transmis par des vecteurs. Chaque année, on enregistre plus de 700 000 décès imputables à des maladies à transmission vectorielle telles que le paludisme, la dengue, la schistosomiase, la trypanosomiase humaine africaine, la leishmaniose, la maladie de Chagas, la fièvre jaune, l’encéphalite japonaise et l’onchocercose.

Ces maladies touchent avant tout les zones tropicales et subtropicales, et de façon disproportionnée les populations les plus pauvres. Depuis 2014, d’importantes flambées de dengue, de paludisme, de chikungunya, de fièvre jaune et de maladie à virus Zika frappent les populations de nombreux pays, provoquant des décès et surchargeant les systèmes de santé. Certaines maladies, comme le chikungunya, la leishmaniose et la filariose lymphatique, entraînent des souffrances chroniques, une morbidité tout au long de la vie, un handicap et une stigmatisation occasionnelle.

La répartition des maladies à transmission vectorielle est déterminée par un ensemble complexe de facteurs démographiques, environnementaux et sociaux. Les voyages et les échanges commerciaux mondiaux, l’urbanisation non planifiée, les changements climatiques, ainsi que la prolifération silencieuse et l’adaptation des vecteurs, sont autant de facteurs qui contribuent à la propagation des maladies à transmission vectorielle.

Les changements climatiques affectent dans une large mesure les agents pathogènes (parasites, virus et bactéries), les vecteurs et les hôtes réservoirs, ce qui a des conséquences sur la transmission de nombreuses maladies. Plusieurs vecteurs évoluent désormais à des latitudes et altitudes plus élevées, et la durée de la saison pendant laquelle ils sont actifs augmente. Ces tendances devraient se poursuivre à mesure que le climat continuera de se réchauffer.

Liste des maladies à transmission vectorielle, selon leur vecteur

Le tableau ci-après présente une liste non exhaustive des maladies à transmission vectorielle, classées selon le vecteur par lequel elles sont transmises. Est également indiqué le type d’agent pathogène qui cause la maladie chez l’humain.

Vecteur Maladie provoquée Type d’agent pathogène
Moustiques Aedes Chikungunya
Dengue
Filariose lymphatique
Fièvre de la vallée du Rift
Fièvre jaune
Maladie à virus Zika
Virus
Virus
Parasite
Virus
Virus
Virus
Anopheles Filariose lymphatique
Paludisme
Maladie à virus O’nyong’nyong
Parasite
Parasite
Virus
Culex Encéphalite japonaise
Filariose lymphatique
Fièvre du Nil occidental
Virus
Parasite
Virus
Escargots aquatiques Schistosomiase (bilharziose) Parasite
Moucherons Culicoides Maladie à virus Oropouche Virus
Simulies Onchocercose (cécité des rivières) Parasite
Puces Peste (transmise du rat à l’humain)
Tungose
Bactérie
Ectoparasite
Poux Typhus
Fièvre récurrente à poux
Bactérie
Bactérie
Phlébotomes Leishmaniose
Fièvre à phlébotomes
Parasite
Virus
Tiques Fièvre hémorragique de Crimée-Congo
Maladie de Lyme
Fièvre récurrente (borréliose)
Rickettsioses (par ex. fièvre pourprée et fièvre Q)
Encéphalite à tiques
Tularémie
Virus
Bactérie
Bactérie
Bactérie
Virus
Bactérie
Réduves Maladie de Chagas (trypanosomiase américaine) Parasite
Mouches tsé-tsé Maladie du sommeil (trypanosomiase africaine) Parasite

 

Action de l’OMS

En 2017, l’Assemblée mondiale de la Santé a approuvé « l’Action mondiale pour lutter contre les vecteurs 2017-2030 ». Ce document contient des orientations stratégiques pour aider les pays et les partenaires de développement à renforcer d’urgence la lutte antivectorielle en tant que moyen fondamental de prévention des maladies et de riposte aux flambées. À cette fin, il est nécessaire de réorienter les programmes de lutte antivectorielle, notamment en renforçant les capacités techniques, en améliorant les infrastructures, en consolidant les systèmes de suivi et de surveillance, et en assurant une plus grande mobilisation communautaire. En définitive, cette action viendra appuyer la mise en œuvre d’une approche complète de la lutte antivectorielle qui permettra d’atteindre des cibles nationales et mondiales pour chaque maladie, et contribuera à la réalisation des objectifs de développement durable et de la couverture sanitaire universelle.

Le Secrétariat de l’OMS élabore des orientations stratégiques, normatives et techniques pour aider les pays et les partenaires de développement à renforcer la lutte antivectorielle en tant que moyen fondamental de prévention des maladies et de riposte aux flambées, sur la base de l’Action mondiale pour lutter contre les vecteurs. Plus précisément, l’OMS s’attaque aux maladies à transmission vectorielle en :

  • fournissant des données factuelles en vue de lutter contre les vecteurs et de protéger les personnes contre toute infection ;
  • apportant un soutien technique aux pays afin qu’ils puissent assurer la prise en charge des cas et la gestion des flambées de façon efficace ;
  • aidant les pays à améliorer leurs systèmes de notification et à déterminer la véritable charge de la maladie ;
  • dispensant des formations (renforcement des capacités) axées sur la prise en charge clinique, le diagnostic et la lutte antivectorielle, avec le soutien de certains de ses centres collaborateurs ; et
  • appuyant la mise au point et l’évaluation de nouveaux outils, technologies et approches pour combattre les maladies à transmission vectorielle, y compris des technologies de lutte antivectorielle et de prise en charge des maladies.

Le changement de comportements constitue l’un des éléments essentiels de la lutte contre les maladies à transmission vectorielle. L’OMS collabore avec des partenaires pour assurer des services d’éducation et mieux sensibiliser le public, afin que les personnes et les communautés sachent comment se protéger elles-mêmes contre les moustiques, les tiques, les insectes, les mouches et d’autres vecteurs.

L’accès à l’eau et à l’assainissement est un facteur fondamental dans la maîtrise et l’élimination des maladies. L’OMS collabore avec plusieurs secteurs de l’administration publique en vue d’améliorer la conservation de l’eau et les services d’assainissement, contribuant ainsi à lutter contre les maladies au niveau communautaire.