Santé environnementale
La santé dépend d’un air pur, d’un climat stable, d’un environnement naturel préservé, ainsi que d’un accès adéquat à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. Elle nécessite également que nous soyons protégés contre les radiations nocives et bénéficions d’une gestion sûre des produits chimiques et de conditions de travail saines. Un environnement sain pourrait prévenir près d’un quart de la charge mondiale de morbidité.
La crise environnementale actuelle a des répercussions profondes sur la santé à mesure que les changements climatiques s’intensifient, que la biodiversité se dégrade et que la pollution se généralise. La détérioration de l’environnement a des conséquences directes sur la santé, mais aussi indirectes, via la production alimentaire, les migrations, l’instabilité économique et les inégalités sociales.
Il faut d’urgence transformer nos modes de vie, de production, de consommation et de gouvernance. Le renforcement de la prévention primaire est essentiel, car il permet tant de diminuer la charge de morbidité que de réduire les dépenses de santé et d’économiser des ressources. La collaboration intersectorielle – incluant les secteurs de la santé, de l’énergie, de l’industrie, de l’agriculture et des transports – est déterminante pour agir sur les déterminants environnementaux de la santé. Une approche intersectorielle intégrée permet souvent d’obtenir des co-bénéfices substantiels et de réduire fortement les coûts.
En 2016, 13,7 millions de décès – soit 24 % de la mortalité mondiale – étaient attribués à des risques environnementaux modifiables. Autrement dit, près d’un décès sur quatre dans le monde est lié à des conditions environnementales.
Un environnement de mauvaise qualité a une influence sur presque toutes les maladies, mais c’est sur les cardiopathies, les affections respiratoires chroniques et les cancers que celle-ci est la plus marquée. La seule pollution de l’air entraîne chaque année des millions de décès. Les répercussions sur les maladies infectieuses sont puissantes, elles aussi : l’eau insalubre et les mauvaises conditions d’assainissement et d’hygiène favorisent la transmission des agents pathogènes tandis que la dégradation des écosystèmes engendre une recrudescence des zoonoses. Par ailleurs, la résistance aux antimicrobiens représente une menace croissante, notamment là où les eaux usées et les déchets solides ne sont pas gérés correctement.
Les changements climatiques accentuent les risques sanitaires en augmentant la fréquence et la gravité des événements climatiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur meurtrières. L’évolution de la répartition des vecteurs de maladies sensibles au climat crée, en outre, de nouvelles configurations de maladies infectieuses. Les effets des changements climatiques sur la production alimentaire et les migrations aggravent encore les menaces sanitaires. Enfin, les conditions de travail dangereuses constituent un facteur de risque majeur dans toutes les principales catégories de maladies.
Des solutions efficaces existent néanmoins pour prévenir les maladies et alléger la pression sur les systèmes de santé. Elles permettent également de réduire des coûts croissants devenus préoccupants dans de nombreux pays.
L’OMS s’attache à promouvoir des environnements plus sains pour une meilleure santé en agissant sur plusieurs fronts :
- Rôle de chef de file dans les transitions clés : l’OMS guide les transitions essentielles, notamment dans les domaines de l’énergie et des transports, afin de réduire les risques environnementaux pour la santé. Elle encourage également les bonnes pratiques de gouvernance, en intégrant les enjeux de santé et environnementaux dans l’ensemble des secteurs ;
- Production et diffusion des connaissances : l’Organisation soutient la mise au point et le partage de savoirs qui reposent sur des bases factuelles, élaborant des normes et des connaissances à l’appui de solutions efficaces. Nous dirigeons des travaux de recherche, suivons les risques pour la santé et évaluons l’efficacité des mesures. Ces efforts constants sont indispensables pour détecter les nouvelles menaces et adapter les stratégies pour atténuer leurs répercussions sur la santé publique ;
- Renforcement des capacités et mise en œuvre à plus grande échelle : l’OMS aide les pays à renforcer leurs capacités à agir sur les déterminants environnementaux de la santé, en étayant les capacités locales et en appuyant des mécanismes d’action reproductibles. En favorisant la collaboration intersectorielle, nous aidons les pays à mettre en œuvre des politiques et des programmes sains et durables qui permettent de réduire les risques et de promouvoir la santé des populations ; et
- Renforcement des capacités de préparation et de riposte face aux urgences : l’OMS renforce les systèmes de préparation et de riposte en cas d’incidents environnementaux – telles que les catastrophes naturelles, les épisodes de pollution ou les flambées de maladies liées aux changements environnementaux.