Résumé de l’alerte
Cette alerte de l’OMS concerne du propylène glycol USP/EP falsifié de DOW détecté au Pakistan en août 2024 et pour lequel l’OMS a reçu une notification en septembre 2024. 
Le propylène glycol USP/EP authentique de DOW est une matière première (un excipient) à usage médicinal utilisée dans la fabrication de produits pharmaceutiques et dans d’autres processus, conforme aux normes des pharmacopées des États-Unis d’Amérique et européennes (USP/EP).
Contexte
En avril 2024, l’OMS a déjà publié l’alerte produit médical n° 1/2024 concernant la détection de cinq lots de PROPYLÈNE GLYCOL USP/EP de DOW falsifiés et contaminés qui avaient été détectés au Pakistan et qui étaient liés à la fabrication de médicaments liquides contaminés, destinés à être administrés par voie orale. Il s’est avéré que le PROPYLÈNE GLYCOL falsifié était contaminé par de l’éthylène glycol.
L’OMS a reçu des informations concernant trois nouveaux lots falsifiés PROPYLÈNE GLYCOL USP/EP de DOW qui ont été détectés au Pakistan en août 2024. L’OMS a communiqué ces informations à l’Autorité pakistanaise de réglementation pharmaceutique (DRAP) qui a émis, le 22 août 2024, une alerte nationale rapide qui donne des informations détaillées sur ces nouveaux lots falsifiés de PROPYLÈNE GLYCOL USP/EP de DOW. Voir l’alerte N° I/S/8-24-29 de la DRAP. Le 6 septembre 2024, l’APRP a émis une nouvelle alerte rapide concernant la contamination par de l’éthylène glycol et du diéthylène glycol de cinq médicaments liquides à administrer par voie orale produits localement. Voir l’alerte N° I/S/9-24-32 de la DRAP.
Le laboratoire DOW a confirmé en septembre 2024, que les matériaux indiqués dans l’alerte de la DRAP et identifiés dans cette alerte de l’OMS sont falsifiés et qu’il ne les a ni fabriqués ni fournis. Les trois numéros de lot indiqués sur les étiquettes des emballages sont également falsifiés. Au moins un certificat d’analyse de DOW falsifié pour l’un des lots a également été identifié.
Le 8 octobre 2024, la DRAP a confirmé à l’OMS que l’analyse en laboratoire du lot falsifié de PROPYLÈNE GLYCOL USP/EP de DOW F8900L8PPD6 a montré qu’il était contaminé par de l’éthylène glycol à 0,7624% v/v.
Les matières contenant du PROPYLÈNE GLYCOL identifiées dans cette alerte ont été délibérément ou frauduleusement falsifiées pour présenter leur identité et leur provenance de façon trompeuse. Il est impossible de garantir la qualité et l’innocuité de ces matières falsifiées.
Les matières falsifiées peuvent également avoir été proposées à la vente en ligne et avoir été distribuées dans d’autres pays, y compris sur des marchés informels ou non réglementés. Les fabricants de médicaments liquides destinés à être administrés par voie orale peuvent avoir acheté ces matières premières contaminées, qui se trouvent peut-être encore dans leurs lieux de stockage.
Toutes les informations relatives aux produits concernés sont disponibles à l’annexe 1 et des photographies figurent à l’annexe 2 de la présente alerte.
Risques
Les matières premières falsifiées mentionnées dans la présente alerte doivent être considérées comme dangereuses et ne doivent pas être utilisées pour fabriquer des produits médicaux ou des produits à usage humain. Ils peuvent être contaminés par des substances telles que diéthylène glycol (DEG) et/ou l’éthylène glycol (EG). La toxicité de ces contaminants peut se manifester par des douleurs abdominales, des vomissements, une diarrhée, une incapacité à uriner, des maux de tête, une altération de l’état mental et des lésions rénales aiguës pouvant entraîner le décès.
L’OMS a déjà publié sept alertes concernant des médicaments liquides destinés à être administrés par voie orale contaminés par du DEG et/ou de l’EG. Veuillez consulter :
- Alerte produit médical N° 6/2022
 - Alerte produit médical N° 7/2022
 - Alerte produit médical N° 1/2023
 - Alerte produit médical N° 4/2023
 - Alerte produit médical N° 5/2023
 - Alerte produit médical N° 6/2023
 - Alerte produit médical N° 8/2023
Conseil aux fabricants, aux distributeurs et aux autorités de réglementation
Les fabricants de médicaments doivent s’assurer que les matières premières proviennent de fournisseurs qualifiés et approuvés.
Les fabricants de médicaments liquides à administrer par voie orale, en particulier de sirops, contenant des matières premières risquant d’être contaminées par de l’EG et/ou du DEG, par exemple le propylène glycol, le sorbitol et/ou la glycérine/le glycérol, sont priés instamment de respecter les exigences de l’OMS en matière de bonnes pratiques de fabrication.
Il est également conseillé aux fabricants de rechercher dans chaque lot de matières premières entrantes l’éthylène glycol et le diéthylène glycol avant de les utiliser comme excipients pour produire des médicaments liquides.
Des méthodes d’analyse ont été mises au point pour tester les préparations liquides à administrer par voie orale afin de détecter une éventuelle contamination par le DEG/l’EG. La chromatographie en phase gazeuse (CPG) est une technique d’analyse appropriée et largement utilisée. S’il est impossible de recourir à la CPG, l’OMS recommande une approche en deux temps, suivant laquelle les échantillons suspects sont d’abord analysés pour identifier la contamination à l’aide d’une méthode semi-quantitative de chromatographie sur couche mince (CCM) conformément à la Pharmacopée internationale, puis la contamination peut ensuite être confirmée par CPG.
L’OMS déconseille de distribuer ou de mettre en avant des produits finis qui pourraient avoir été fabriqués à partir de matières premières falsifiées. Si ces produits ont déjà été distribués et consommés, il est crucial d’inciter les patients à demander rapidement l’avis d’un professionnel de santé et de fournir des orientations à cet égard.
L’OMS recommande une surveillance et une vigilance accrues au niveau des chaînes d’approvisionnement dans les pays et les Régions où l’acquisition de ces matières premières est susceptible d’avoir un impact. Il est également conseillé de renforcer la surveillance sur les marchés informels et non réglementés. Les autorités de réglementation ou les autorités sanitaires nationales sont priées d’informer immédiatement l’OMS si ces produits de qualité inférieure ou falsifiés sont découverts dans leur pays.
Les professionnels de santé doivent signaler aux autorités nationales de réglementation ou au centre national de pharmacovigilance tout événement indésirable présumé lié à l’utilisation de médicaments contaminés. Les patients qui présentent des effets indésirables ou des effets secondaires inattendus après avoir utilisé des produits dont la contamination est suspectée doivent aussi consulter immédiatement un professionnel de santé.
Si vous avez des informations concernant la fabrication, l’utilisation ou la fourniture de ces matières premières falsifiées ou contaminées, veuillez contacter l’OMS par courriel à l’adresse rapidalert@who.int.